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Réseaux sociaux : quelle est leur véritable efficacité dans la construction d’une carrière ?
Parution : jeudi 26 avril 2018
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Etre inscrit sur les réseaux sociaux est aujourd’hui une évidence pour les jeunes générations qui débutent leur carrière dans le milieu juridique. C’est un moyen de bénéficier d’une certaine visibilité et de démontrer que l’on connaît et utilise ces plateformes presque incontournables. Mais quelle est leur véritable efficacité pour chercher un stage, un emploi ou construire son réseau ?
Julia Demia (25 ans), juriste depuis plus d’un an au sein d’Euro Media Group et co-responsable du Comité des Jeunes juristes de l’AFJE depuis janvier 2018, nous parle ici de sa propre utilisation des réseaux sociaux, et de leur utilité concrète pour les juristes en début de carrière.

Clarisse Andry : De manière générale, quel est votre rapport avec les réseaux sociaux ? Lesquels utilisez-vous ?

Julie Demia : Les deux réseaux que j’utilise le plus sont Facebook et Linkedin. Facebook est celui que j’utilise depuis le plus longtemps. Quand j’étais étudiante, je suivais des groupes qui partageaient de l’actualité juridique par exemple. Et j’utilise Linkedin pour accéder au réseau de contacts qu’il met à disposition, suivre l’actualité professionnelle, ou encore pour trouver les entreprises qui pourraient m’intéresser pour d’éventuelles candidatures. Je m’en sers aussi au travers de l’association du Comité des jeunes juristes. En revanche, je ne me suis jamais intéressée à Twitter.

Quels usages professionnels en faites-vous ? Ont-ils une utilité pour votre début de carrière ?

Sur Facebook, je vais plutôt consulter les groupes de ma faculté, des anciens élèves, ou les fils d’actualité de médias juridiques. Ce réseau est particulièrement utile pour me tenir au courant de la tenue d’évènements qui pourraient m’intéresser, comme des cocktails, des débats, des concours de plaidoirie... Et c’est un réseau qui est surtout utilisé par les étudiants ou les facultés.
Linkedin est surtout utile pour entretenir mon réseau. J’essaye d’accepter les invitations que je reçois de personnes que je connais et qui me seront utiles à l’avenir. Je ne suis pas active en permanence, mais je le consulte régulièrement.

Les réseaux sociaux sont-il véritablement devenus un nouveau canal de recrutement ?

« Linkedin est un outil indispensable pour chercher du travail. »


Je n’ai pas trouvé de travail via Linkedin, mais j’ai déjà postulé à des offres d’emplois présentes sur le réseau, et j’ai déjà été contactée par des recruteurs par ce biais. Je pense qu’aujourd’hui Linkedin est un outil indispensable pour chercher du travail, étayer son réseau, savoir si des contacts ou des entreprises recherchent des juristes, et permettre à des recruteurs de vous contacter. La plateforme a même créé une option, visible des recruteurs, qui permet d’indiquer si on est en recherche active ou non, sans nécessairement que son employeur l’apprenne.
Et même en dehors de la recherche d’emploi, c’est un véritable outil professionnel pour être au fait de l’actualité et des débats, juridiques ou non, sans nécessairement être actif dans les commentaires ou les publications.

Un réseau de contacts est-il véritablement effectif via les réseaux sociaux ?

Ce volet des réseaux sociaux me semble encore un peu « pervert ». Ces plateformes permettent de conserver un lien avec d’anciens collègues ou des personnes à qui l’on pourrait penser pour un poste par exemple. Dans l’équipe juridique où je suis, si je sais que l’on cherche un candidat pour un poste, je vais notamment consulter les profils d’anciens élèves de ma promotion pour voir s’ils sont en recherche d’emploi, et éventuellement leur en parler.

« La course aux followers n’est pas utile si vos contacts sont sans rapport avec votre métier. »


Mais la course aux followers n’est pas utile si vos contacts sont sans rapport avec votre métier. Cela peut être un outil de construction de réseau, mais qui n’est pas toujours utilisé à bon escient. Il faut se construire un réseau intelligent. Le mieux reste de discuter et d’échanger ses cartes de visites lorsque l’on se rencontre à des séminaires ou des formations par exemple, plutôt que d’ajouter un total inconnu sur Linkedin.

Quels conseils donneriez-vous pour faire des réseaux sociaux un atout supplémentaire pour sa carrière ?

Les jeunes juristes ont très bien compris les avantages que l’on peut tirer des réseaux sociaux. Aujourd’hui, les étudiants en Master 2 ne sortent jamais de leur formation sans avoir un compte Linkedin, car c’est finalement le seul point d’entrée qu’ont les chasseurs de tête. Les plus jeunes n’ont pas forcément accès à des séminaires ou à des réunions professionnelles. Pour établir son réseau de contacts, c’est un point de départ, même si ça ne fait pas tout.
Certains postent même des candidatures spontanées à leur réseau, pour signaler qu’ils cherchent un stage ou un emploi.

Il faut donc avoir une photo sérieuse, un profil à jour qui résume les expériences professionnelles fondatrices d’un début de carrière, et un certain réseau qui permet de rendre plus attractif son profil.

Propos recueillis par Clarisse Andry Rédaction du Village de la Justice