Si tout au long de l’année le Village de la Justice veille à la diversité de ses contributeurs et à aborder tous les sujets relatifs au monde juridique, la Rédaction a voulu - comme chaque année à l’occasion du 8 mars et de la Journée internationale des droits des femmes - « marquer le coup »...
Cette date est en effet l’occasion de faire un point sur les inégalités femmes/hommes qui perdurent dans notre société, mais aussi de « positiver » et de s’enthousiasmer autour des combats qui sont menés et des progrès qui sont faits. Citons d’ores-et-déjà l’inscription dans la Constitution de la liberté de recourir à l’IGV le 4 mars 2024. Que ce soit dans la vie privée, au travail, sur les réseaux sociaux, dans les médias…les problématiques de discrimination sexistes et d’inégalités perdurent. Et le milieu du droit n’est pas en reste. Mais les choses avancent, parlons en !
Les évolutions ont commencé, les initiatives prennent corps, et les discours sont devenus plus audibles. Voici notre Édito en mode revue de presse pour cette édition 2024 dont la thématique est : "Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme".

Parlons vocabulaire d’abord et de ces petites choses qui, une fois ancrées, font durablement évoluer les mentalités ! "Le vocabulaire et les formules que nous employons quotidiennement dans le cadre de notre exercice professionnel sont le reflet de l’état d’esprit de notre barreau, tout autant que des possibles vecteurs d’évolution emblématique, notamment en termes d’égalité hommes/femmes." C’est ce qu’explique Laurence Boyer, Avocate, en éditorial du « Livret des adresses et formules de politesse de la profession d’avocat » édité par le Barreau de Paris. Le CNB semble avoir d’ailleurs adopté cette philosophie en votant la féminisation des termes « bâtonnier », vice-bâtonnier et « avocat »...
“Appelez-moi Maître”, cette réplique cinglante de Maître Gisèle Halimi au Général de Gaulle, fait donc toujours parler d’elle...
On vous en a parlé ici.

Des mots aux maux : les discriminations et le sexisme persistent dans le monde des avocats comme ailleurs. Mais le genre et la grossesse semblent encore être assez problématiques. La loi et le RIN se sont améliorés, les actions d’amélioration se multiplient. Faisons le point sur le sujet.
On vous en a parlé ici et là.

Preuve que les mentalités évoluent et plus particulièrement celles des juristes au féminin pour qui le fait d’être une femme n’est pas un sujet et qui tracent leur route en mettant en œuvre leurs savoirs et compétences.
On vous en a parlé ici

Voici des exemples de professionnelles du droit qui œuvrent pour que les droits des femmes s’appliquent concrètement :

• Le Barreau de Rennes se mobilise contre les violences faites aux femmes dans la "Maison des femmes Gisèle Halimi".
• "Femmes Entraide Justice", les magistrates de la juridiction de Versailles, mentors d’étudiantes en "Prépa Talents".
• Parité-égalité le combat de l’association Femmes de Justice, rencontre avec Sonya Djemni-Wagner.

Et d’autres qui ont été des modèles pour faire avancer les droits des femmes :

• [Bande dessinée] Jeanne Chauvin, la plaidoirie dans le sang.
• [Spectacle et livre] "Gisèle Halimi, une farouche liberté".

À l’action, elles le sont aussi toutes ces femmes du monde du droit que nous avons eu la chance de rencontrer cette année comme Marion Cornu et Anne-Gwenn Alexandre, avocates et membres de la commission RSE du Barreau de Nantes, Sarah Hanffou Nana, avocate et sportive de haut niveau, Karine De Luca, avocate, Michèle Girot-Marc, Bâtonnière du Barreau de Grenoble ou encore la professeure des universités Natalie Fricero et l’avocate Carine Benoit-Denteux, "ambassadrices de l’amiable", ou encore Rachel-Flore Pardo et l’association Stop Fisha...

Et vous, le 8 mars, vous faites quoi ?

Dans les Barreaux...

• Barreau d’Albertville : journée de consultations gratuites (de 9h à 16h) à destination exclusive des femmes dans la mesure où elles sont confrontées à des problématiques spécifiques qui se définissent souvent par une question d’inégalité (plus d’info ici) .
• Barreau d’Annecy : Les avocats du barreau proposeront également des consultations juridiques gratuites.
• Barreau de Caen : Conférence interactive pour la Journée internationale des droits des femmes.
• Barreau de Clermont-Ferrand : À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, l’Ordre des avocats organise une journée de consultations gratuites.
• Barreau des Hauts-de-Seine : rencontre avec des femmes aux parcours remarquables et projection d’un court-métrage sur les droits des femmes, le 7 mars à 18h30 (salle Nicole Fontaine à l’Ordre). Plus d’info ici.
• Barreau de Lille : rencontre autour du thème "La place des femmes dans le monde de la Justice", le 7 mars de 14h à 16h à la maison de l’Avocat (plus d’info ici.
• Barreau de Seine-Saint-Denis : le Barreau annonce la création d’une nouvelle permanence de consultations juridiques gratuites à la Maison des Femmes de Pantin.
• Barreau de Saint-Etienne : conférence le jeudi 07 mars 2024 à 12h15 à la Maison des avocats, en hommage à « Simone Levaillant : une femme, une avocate, défendre et résister ». Conférence animée par Monsieur Christian Sigel, historien.

Retrouvez le détail des évènements des barreaux et les liens utiles ici

Organisé par les instances...

• Conseil national des Barreaux : auditorium du CNB sont proposés des débats sur : "Comment la Justice s’engage pour faire avancer les droits des femmes" et "Comment la parole des femmes est reçue et traitée par la Justice ?" ; un concert puis un cocktail (plus d’info. ici).

Tous ces exemples, auxquels on peut ajouter le Rapport annuel 2024 du Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes sur l’état des lieux du sexisme en France, ou encore l’étude chiffrée sur la place des femmes dans la politique, la société et l’économie européenne proposée par la Fondation Robert Schumann, démontrent une nouvelle fois à quel point il est essentiel de parler régulièrement de ces problématiques - et pas uniquement tous les 8 mars - afin qu’à terme, il ne soit plus nécessaire d’argumenter pour la défense de l’égalité, qu’il ne s’agisse plus d’une « bonne pratique », d’un management novateur, ou d’un avantage business. Et qu’ainsi les « femmes de droit », tout comme les droits des femmes, aient une véritable place... Prêt.e.s ?

Rédaction du Village de la Justice