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Une Matrice technologique au service d’un droit du travail plus accessible.
Parution : mardi 18 juin 2019
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Participer à la transformation numérique du droit du travail. C’était le leitmotiv du programme Matrice qui s’est achevé ce lundi 9 septembre au Conseil économique social et environnemental, avec la présentation finale des quatre projets développés depuis dix mois. Une initiative innovante lancée par le groupe Lefebvre Sarrut [1], en partenariat avec l’association Matrice de l’Ecole 42. L’illustration d’une volonté d’interdisciplinarité pour faire avancer les métiers du droit dans leur mutation digitale.
Le Village de la Justice vous raconte cette aventure.

L’action. C’était le maître mot des interventions de la soirée du 5 juin. En effet, le programme Matrice, introduit par Tiphaine Liu, directrice pédagogique de l’association de l’Ecole 42, s’étale sur dix mois de formation à l’innovation par l’entrepreneuriat. Le processus comprend quatre phases : l’immersion, la transformation, la production (qui correspond à cette soirée) et enfin l’action. Chaque phase devait finalement permettre aux étudiants futurs entrepreneurs, issus de parcours très différents (juristes, codeurs, élèves inspecteurs du travail, designers...), de comprendre et développer dans leurs solutions innovantes les éléments clés de la future accessibilité et application du droit du travail : le partenariat, la solidité, la complémentarité, et l’interdisciplinarité. Tous pour un et un pour tous.

Ces projets, encore au stade de prototypes, avaient été présentés par leurs créateurs lors d’une table ronde en présence des partenaires du programme. La question qui les réunissait tous était la suivante : comment innover dans le droit du travail ? Pour y répondre, ils avaient retracé leurs parcours au sein de Matrice, en décrivant tout d’abord leur motivation initiale pour y rentrer et ensuite donner leurs ressentis finals en tant que jeunes entrepreneurs.

Innover pour rendre le droit du travail plus accessible.

Le constat est là : le droit du travail est aujourd’hui complexe, mais ô combien important pour la société. A l’écoute des témoignages, il était clair que tous avaient été attiré par le programme pour cette idée de rendre la matière juridique du monde du travail plus ouverte et accessible à tous.

Pour y arriver, les porteurs de projets avaient loué l’opportunité offerte par Matrice de pouvoir nouer une collaboration vertueuse en étant à la fois au contact du terrain, et en même temps en pouvant compter sur l’interdisciplinarité du groupe. La présence de codeurs, juristes, designers, etc. a permis à l’ensemble des participants de grandir et avancer ensemble, en élargissant leurs champs de compétences.

La question qui les réunissait tous était la suivante : comment innover dans le droit du travail ?

Certains se sont appuyés sur le contexte d’alors pour inspirer leurs travaux. La loi Travail, par exemple, a donné le « la » à un projet pour aider différents acteurs et permettre de rééquilibrer les situations de conflit. D’autres, comme les élèves inspecteurs du travail, ont profité de ce tremplin pour mettre en avant leur école afin de mieux la faire connaitre.

Par ailleurs, pour les partenaires du programme, Lefebvre Sarrut, Editions Législatives et Dalloz, la démarche de Matrice était la bienvenue pour innover dans les nouveaux usages des professionnels du droit du travail et se les approprier.

La philosophie de l’action au service du droit.

Arrivés aux trois quarts du parcours, le temps était donc venu pour un bilan. L’expérience de l’entreprenariat a marqué l’ensemble du groupe. L’appréhension de la technicité d’un tel projet a laissé la place à la transversalité de cette aventure dans l’innovation. Surtout, c’est une philosophie de l’action qu’ils ont inscrit dans leurs mémoires. Car agir relève pour eux de l’évidence, pour mettre en pratique les principes de leur génération : la transparence, la démocratie, permettre au juriste de développer sa valeur ajoutée avec la digitalisation.

Le constat a également été fait par les partenaires, et notamment Éditions Législatives qui a exprimé sa joie de voir désormais de « véritables entrepreneurs », pleins de professionnalisme. A l’origine simples étudiants, « apprenants », ils ont donc évolué durant sept mois et « les liens se sont resserrés ». Ils auront connu des hauts et des bas, des remises en question et des rebonds salutaires. Mais au final, leur posture a changé, pour le meilleur, à « vitesse grand V ».

La soirée s’était conclue par un plaidoyer de François-Xavier Petit, président de Matrice, sur la nécessité de « construire de nouvelles catégories pour définir le monde social actuel et à venir ». Selon lui, « le programme Matrice, grâce à ces projets et à leurs concepteurs, interroge le monde du travail de manière très nouvelle en mettant en avant l’effritement des notions d’emploi et de chômage ».

Une dernière soirée placée sous le signe de l’avenir du travail.

Finalement, la dernière étape de cette ambitieuse aventure a eu lieu lors de la soirée de clôture de la Matrice Droit du Travail lundi 9 septembre au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). A cette occasion, les quatre solutions innovantes ayant germé dans les cerveaux des participants ont été présentées dans leur mouture finale. Les professionnels présents ont pu les découvrir ou redécouvrir, dix mois après leur création, et les tester avec, peut-être, de nouvelles fonctionnalités innovantes. Ensemble, étudiants et partenaires pourront ainsi « définir le meilleur cadre de collaboration post-Matrice pour lancer sur le marché les outils prometteurs présentés au public ce jour » a déclaré Olivier Campenon, Président du groupe Lefebvre Sarrut.

Accueilli au CESE, l’événement a également vu la restitution de l’avis de l’institution sur « Les jeunes et l’avenir du travail » par les co-rapporteurs Dominique Castera et Nicolas Gougain. Ce texte vise à répondre au défi de l’insertion dans l’emploi pour les jeunes en faisant un constat « nuancé » sur leur situation et leurs aspirations dans le monde du travail : « malgré des difficultés accrues d’accès à l’emploi stable, la confiance exprimée par les jeunes dans leur avenir professionnel doit être vue comme un facteur positif pour les transformations en cours ». Le CESE fait trois recommandations : tout d’abord « l’amélioration de l’accès des jeunes au monde du travail » ; ensuite « un travail plus émancipateur et riche de sens pour chacune et chacun » ; enfin « l’accompagnement des transitions ». Ce sont en tout 28 préconisations qui ont été présentées lors de cette soirée.

Retrouvez l’intégralité de l’avis sur « Les jeunes et l’avenir du travail » ici.

Simon Brenot Rédaction du Village de la Justice

[1Editions Législatives et Dalloz.