Village de la Justice www.village-justice.com

Où vont les Directeurs.trices juridiques ?
Parution : lundi 19 août 2019
Adresse de l'article original :
https://www.village-justice.com/articles/viennent-vont-les-directeurs-trices-juridiques,32011.html
Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur.

Voici une seconde réflexion proposée par le cabinet de recrutement Fed Legal, qui complète utilement l’enquête proposée par le cabinet Oasys, le Cercle Montesquieu et l’AFJE sur le "directeur juridique à mi-carrière".

À l’heure de la transformation digitale de leur périmètre, comment les directeurs juridiques peuvent-ils se positionner ? Doivent-ils acquérir de nouvelles compétences ou changer de structure ou secteur ? Etre directeur juridique, est-ce véritablement une fin en soi et y-a t’il un "après" ?

Fed Legal a réunit lors d’une de ses Matinales plus de 35 directeurs juridiques en juin 2019, en partenariat avec le Cercle Montesquieu.

Quelles évolutions professionnelles les directeurs juridiques envisagent-ils ?

Selon l’étude menée par le Cercle Montesquieu, l’AFJE et Oasys consultants en mai 2019, trois tendances majeures ressortent quant à l’évolution professionnelle envisagée par les directeurs juridiques :
- 47 % d’entre-eux souhaitent rester directeur juridique mais dans un autre environnement ;
- 40 % des directeurs juridiques veulent s’orienter vers le métier de secrétaire général ;
- 34 % veulent rester directeurs juridiques mais bénéficier d’un périmètre de missions élargi ;
- 15% des directeurs juridiques interrogés envisagent de changer de carrière ou de projet de vie et 11% de devenir avocat.

Remarque de la Rédaction : seulement 6% visent les autres Directions de l’entreprise, ce qui est dommage pour la profession car en allant "coloniser" les autres Directions, les juristes faciliteraient à terme la montée en puissance de la prise en compte du juridique dans l’entreprise...

Graphe issu de l’enquête Cercle Montesquieu, l’AFJE et Oasys consultants

Et que dit le marché ?

Selon une étude menée par Fed Légal, sur les 43 derniers recrutements de directeurs et responsables juridiques effectués, 63 % d’entre-eux sont restés dans un secteur identique à celui de leur précédent poste. 25 % d’entre eux ont été recrutés dans un nouveau secteur d’activité et 12 % dans un cabinet d’avocats ou étude notariale. À noter que 7 % ont changé de matière et 21% ont accepté de changer de région.

"Malgré une réelle volonté de changement de la part des directeurs juridiques, l’expérience nous prouve que près de deux tiers d’entre eux restent finalement dans le même secteur d’activité" indique le cabinet. "Fort heureusement, les entreprises sont de plus en plus ouvertes à l’idée de recruter un profil venant d’autres horizons."

Et donc, comment évoluer ?

Trois intervenantes ont pu partager leurs expériences et commenter les chiffres évoqués : Florence Lapaque, Directrice Juridique chez Euro Information-Telecom, Joséphine Deege-Mansour, Général Counsel chez Soitec et Myriam Viaud, Secrétaire Générale chez Margot Bank.

Qu’il s’agisse de rester directeur juridique, changer de secteur d’activité, de structure ou encore devenir directeur général, le constat est le même : il faut oser, prendre des risques, être convaincu soit même pour mieux convaincre en suivant l’adage « Si on ne pense pas à vous… pensez à vous ! ». Il est important d’être force de proposition afin d’intervenir sur des sujets nouveaux : la compliance, les données personnelles, les RH… De multiples sujets peuvent s’adjoindre au droit des affaires.

Florence Lapaque, Directrice Juridique chez Euro Information-Telecom, affirme qu’ « il faut se donner la liberté du changement, et l’accepter ». C’est dans cet état d’esprit qu’elle a rejoint le secteur des télécoms, qui lui était inconnu, au détriment d’une proposition plus confortable, dans un environnement qu’elle connaissait pourtant très bien.

Joséphine Deege-Mansour, Général Counsel chez Soitec, estime qu’il faut « assumer de ne pas tout connaître et convaincre au contraire de sa vision du juridique au sein de la société  ». Elle a ainsi intégré un groupe coté, alors même qu’elle n’était pas spécialiste du droit boursier. Elle a su mettre en avant ses expériences passées, durant lesquelles elle a prouvé son adaptabilité et sa capacité à se former sur des matières nouvelles.

D’autres font, au contraire, le choix de capitaliser sur leur expérience d’un secteur. C’est le cas de Myriam Viaud qui évolue dans celui de la banque depuis plus de 20 ans. Elle a choisi de rejoindre Margo Bank en tant que Secrétaire Générale, dans un contexte de création d’entreprise et sans aucune équipe. Un vrai challenge !

Ces retours d’expérience montrent bien que de multiples possibilités s’offrent au directeur juridique aujourd’hui : quelles que soient ses envies, c’est LUI qui fera toujours la différence.

L’importance des soft skills dans l’évolution de carrière est telle qu’aujourd’hui c’est ce que recherchent les entreprises... L’expertise juridique est un prérequis seulement, les atouts du directeur juridique se trouvent dans sa personnalité. En être convaincu fera la différence dans l’évolution.

Rédaction du village
Comentaires: