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3 bonnes raisons de devenir (encore) avocat.e !
Parution : mardi 10 septembre 2019
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Difficultés pour exercer sereinement, amplitude horaire indéterminée, stress, harcèlement, avenir de la profession incertain etc. : la liste des griefs adressés à la profession est longue... De fait les articles sur le "cafard" des jeunes avocat.e.s fleurissent, et pourraient décourager même les plus motivés... Bigre ! Faut-il y voir le déclin de cette profession ?
Pour prendre le contrepied de cette vision négative, le Village de la Justice donne la parole à des optimistes, qui vous donnent 3 bonnes raisons d’avoir encore envie de devenir avocat... 3 bonnes raisons finalement pour lesquelles - quelle folie - ils aiment leur métier !

Lisa Dégardin, Elève-Avocate [1].

1) C’est la plus belle des professions !

Être avocat, c’est porter la plume et la voix d’hommes et de femmes. Être avocat, c’est les accompagner, les rassurer, les défendre lorsqu’ils sont confrontés à l’institution judiciaire.

L’Humain au cœur du métier donne du sens à la profession.

L’Humain est au cœur du métier et ce, quelle que soit la spécialité exercée.

2) L’exercice de cette profession a du sens.

Dans notre société, nous sommes de plus en plus en quête de sens.

Lisa Dégardin

Les articles de presse qui fleurissent sur les diplômés de Grandes Écoles choisissant finalement d’exercer une profession manuelle ou encore le développement de l’économie sociale et solidaire en témoignent. La profession d’avocat est précisément très concrète.
Le travail fourni a un impact direct sur la vie des justiciables.

3) Il existe mille et une façons d’exercer la profession d’avocat.

Vous pouvez choisir de développer votre champ de compétences dans une spécialité de niche comme le dommage corporel ou encore vous consacrer au droit de la famille.
Vous pouvez vivre pour le frisson de la plaidoirie ou choisir de ne jamais plaider en exerçant dans un cabinet d’affaires qui ne fait que du conseil. Quelle autre profession permet une si grande liberté ?

Louis Soris, Avocat associé (prestation de serment en 2016).

1) Le champ des possibles est (presque) infini.

La profession d’avocat est une profession composée de spécialités diverses au sein desquelles chacun peut trouver un épanouissement professionnel et évoluer dans le domaine qui lui plaît.

Ainsi et selon les affinités et intérêts, chacun a la possibilité de se spécialiser dans les nombreux domaines dans lesquels nos services sont sollicités : droit pénal, droit des affaires, droit du sport, droit de la santé, droit de la presse ; propriété intellectuelle… Les opportunités de carrières et modalités d’exercice sont presque infinies !

Le métier d’avocat est celui qui vous surprendra tous les jours. Quel que soit votre domaine de spécialité ; les dossiers qui vous sont confiés ont tous leurs spécificités et nécessitent un traitement particulier.

Louis Soris

L’avocat est en effet systématiquement stimulé par la rencontre entre ses connaissances et les spécificités des dossiers sur lesquels il est mandaté. Il lui appartient ainsi de jouer de ses capacités intellectuelles afin de s’adapter et de déterminer une stratégie dédiée pour chacun de ses dossiers.

2) C’est un métier valorisant à forte valeur ajoutée.

Bien plus encore que l’intérêt pécuniaire, tout à fait relatif si l’on en croit les nombreux articles sur la paupérisation de la profession, l’avocat tire de son activité une véritable récompense émotionnelle dans l’accompagnement de ses clients.

Un métier surprenant au quotidien, et inscrit dans l’avenir.

Métier de passionnés impliquant des interactions humaines fortes, l’idée d’aider et d’accompagner ses clients pour les protéger et faire valoir leurs intérêts, est considérablement gratifiante.

3) C’est un métier d’avenir !

N’en déplaise à ceux qui voient la fin du métier d’avocat avec l’émergence de l’intelligence artificielle, je crois au contraire que la digitalisation offre de belles perspectives à notre profession.

Grâce aux nouveaux outils, l’avocat pourra se décharger des nombreuses tâches chronophages et laborieuses qui rythment son quotidien. Dès lors, il sera en mesure de se libérer du temps pour faire preuve de créativité, ce qui constitue sa valeur ajoutée réelle.

Ne nous lançons donc pas dans des prospectives trop sombres : le métier d’avocat reste un métier passionnant (et de passionnés !) avec encore de beaux jours devant lui !

Coline Robert, Avocate associée (prestation de serment en 2016).

1) L’avocat est libre.

L’avocat, s’il est libéral, peut exercer son métier comme il le souhaite et organiser son temps comme il l’entend.

Il n’est pas en principe soumis à une hiérarchie. Si, dans les faits, cette hiérarchie a tendance à exister, c’est au mépris des principes déontologiques de la profession. Il ne tient qu’à la nouvelle génération de fixer de nouveaux standards plutôt que de perpétuer des pratiques qui ont conduit à créer une défiance à l’égard de la profession.

Une grande liberté dans chaque aspect de la profession.

La liberté de l’avocat lui permet de toujours rebondir, même lorsque la concurrence est rude. J’ai été agréablement surprise de constater que les avocats qui quittaient des structures ne respectant pas leur liberté (la boule au ventre à l’idée d’être « blacklisté ») se retrouvaient finalement dans des structures qui leur correspondaient bien mieux, et qui ne remplissaient pourtant pas les critères qu’ils s’étaient fixés en entrant dans la profession.

La liberté de l’avocat lui permet de travailler sur les sujets qui lui tiennent à cœur, y compris à distance.

Coline Robert

L’avocat est libre mais il n’est pas seul. Il existe une véritable entraide entre confrères, qu’il s’agisse de conseils dans la gestion d’un dossier ou de mise en relation avec des clients potentiels.

2) L’avocat ne connaît pas (ou peu) la routine.

Les journées de travail de l’avocat sont rythmées par des tâches très diverses.

La gestion des dossiers, qui sont par essence tous différents, conduit à aller en audience, parfois loin de chez soi, à participer à des opérations d’expertise, à rencontrer les clients, mais aussi bien sûr à travailler sur les dossiers devant son ordinateur.

Le travail de l’avocat ne s’arrête pas là. Pour développer son activité, l’avocat passe une partie de son temps à rencontrer de nouvelles personnes, qu’ils s’agisse de confrères lors d’évènements organisés par l’Ordre ou de personnes exerçant des métiers différents, auxquels il présente son activité. Il assiste ou intervient lors de conférences, il peut dispenser des formations, être interviewé pour donner son point de vue juridique sur des questions d’actualité, rédiger des articles sur les sujets qui l’intéresse… Les possibilités offertes par le métier sont quasi-illimitées, il suffit de les connaître !

3) L’avocat peut faire ce qu’il aime et développer de nouvelles compétences.

Les avocats interviennent dans des matières très diverses, ce qui leur permet d’exercer dans leur domaine de prédilection, une fois celui-ci identifié : droit pénal, droit de l’environnement, droit du sport, droit de la santé, droit social, droit international…

En outre, l’avocat développe en permanence de nouvelles compétences puisqu’il se forme aux activités de ses clients afin de comprendre leurs besoins, au-delà de l’approche théorique.

Des formations gratuites sont également proposées par l’Ordre afin de découvrir de nouveaux domaines du droit. L’avocat n’est donc pas limité, au cours de sa carrière, par l’intitulé de son master.

J’en profite pour ajouter un conseil : bien que je n’exerce ce métier que depuis environ 3 ans, j’aurais tendance à recommander aux jeunes avocats de ne pas traîner dans une collaboration s’ils n’ont pas un bon mentor. Or, un bon mentor sera celui qui les pousse à devenir un « vrai » avocat, et donc à voler de leurs propres ailes à un moment donné. Bien sûr, il est possible d’avoir pour ambition de devenir associé d’une grosse structure, c’est un choix personnel. A mon sens, il faut cesser de culpabiliser les jeunes avocats qui n’ont pas cette ambition-là. Il existe autant de mode d’exercice que d’avocats !

Propos recueillis par la Rédaction du Village de la Justice.

[1Voir son témoignage sur sa réussite au concours d’entrée de l’école d’avocat.