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Comment est imposée l’indemnité de rupture conventionnelle ? Par Gauthier Chevalier, Avocat.
Parution : jeudi 17 octobre 2019
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Comment est imposée ou taxée l’indemnité de rupture conventionnelle ? L’indemnité est-elle brute, ou nette ?
Comment sera imposée et taxée votre indemnité de rupture conventionnelle ?
Vous trouverez ci-après toutes les réponses à ces questions, ainsi qu’un exemple pour mieux comprendre.

L’indemnité de rupture conventionnelle est susceptible d’être imposée au titre de l’impôt sur le revenu (I), au titre des cotisations sociales (II), ainsi qu’au titre de la CSG et de la CRDS (III).

Cependant, dans une grande majorité des cas, l’imposition portera uniquement sur la CSG et la CRDS, soit 9,7%, et ce seulement sur une partie de l’indemnité de rupture conventionnelle. Il convient donc d’analyser cette imposition.
Les textes de loi étant relativement compliqués, n’hésitez pas à vous référer à l’exemple ci-après, en fin d’article, afin d’améliorer votre compréhension.

I/ De l’impôt sur le revenu.

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L’impôt sur le revenu : l’indemnité de rupture conventionnelle est exonérée d’impôt sur le revenu dans la limite de la plus grande des deux sommes suivantes :
- 50 % de l’indemnité de rupture conventionnelle totale perçue ;
- ou deux fois la rémunération annuelle brute perçue par le salarié (par exemple, si le salarié à un salaire annuel brut de 30 000 €, l’indemnité de rupture conventionnelle sera exonérée d’impôt sur le revenu jusqu’à 60 000 €), dans la limite de 243 144 euros (6 PASS).

II/ Des cotisations sociales.

Les cotisations sociales : l’indemnité de rupture conventionnelle est exonérée de cotisations sociales dans la limite de la plus petite des deux sommes suivantes :
- Le montant qui n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu ne sera pas soumis non plus aux cotisations sociales ou ;
- Deux fois le PASS (soit 81 048,00 euros pour 2019).

III/ De la CSG et de la CRDS.

La CSG et la CRDS : l’indemnité de rupture conventionnelle est exonérée de CSG et CRDS dans la limite de la plus petite des deux sommes suivantes :
- La part exonérée de cotisations sociales ; ou
- La part correspondant au montant de l’indemnité légale ou conventionnelle.

Par exemple : un salarié touchant un salaire annuel brut de 25 000 €, et bénéficiant au regard de son ancienneté d’une indemnité de rupture légale ou conventionnelle de 5 000 €, et négociant une rupture conventionnelle à hauteur de 45 000 € :
- Sera exonéré en totalité sur les 45 000 € d’impôt sur le revenu ;
- Sera exonéré en totalité sur les 45 000 € de cotisations sociales ;
- Sera exonéré de CSG et CRDS sur le montant de 5 000 € correspondant à la plus petite des deux sommes entre l’indemnité légale ou conventionnelle (5 000 euros) et la part exonérée de cotisations sociales (45 000 euros). Il sera donc assujetti à la CSG (9,2%) et CRDS (0,5%) sur les 40 000 € restant.

Autrement dit, le salarié percevra, net après impôt sur le revenu :
40 000 x 0,097 = 3 880 euros (correspondant à la CSG et la CRDS)
45 000 – 3 880 = 41 120 euros.

Le salarié percevra 41 120 € nets, après impôt sur le revenu. il ne se sera acquitté simplement de 3 880 € au titre de la CSG et de la CRDS.

Enfin, veuillez noter à titre informatif que l’employeur, lui, devra s’acquitter du forfait social, lequel consiste en une imposition à hauteur de 20% des sommes brutes versées au salarié. Ainsi, si le salarié perçoit une somme de 50 000 euros bruts, la rupture coûtera, au total, à l’employeur : 60 000 euros (sauf rares exceptions).

Gauthier Chevalier, Cabinet CHG-Avocat / Négociation - Rupture de contrat - Expatriation & Cadres Dirigeants www.chg-avocat.com
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