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Prestation compensatoire : les règles fiscales applicables en 2020. Par Flora Labrousse, Avocat.
Parution : jeudi 16 janvier 2020
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Chaque divorce entraîne des conséquences financières non négligeables.

Il peut arriver que la séparation entraîne une disparité dans les niveaux de vie de chacun des époux, donnant ainsi lieu au versement d’une prestation compensatoire à la partie qui se retrouve dans le besoin ou qui a fait des concessions pendant le mariage pour favoriser la situation économique de son conjoint. C’est par exemple le cas de l’époux qui suit l’autre dans sa carrière professionnelle ou qui cesse de travailler pour se consacrer au foyer et à la vie de famille par exemple.

En moyenne, le versement d’une telle prestation compensatoire pour pallier au déséquilibre financier créé par la rupture concerne un divorce sur cinq.

Le montant de la prestation compensatoire peut être fixé par le Juge aux affaires familiales ou bien être convenu entre les parties dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel.

Si dans neuf cas sur dix elle est versée en capital, elle peut également prendre la forme d’une rente.

Il existe différentes règles fiscales en fonction de la nature de la prestation compensatoire mais également des délais de son versement.

Les règles fiscales applicables au créancier de la prestation compensatoire.

Si la prestation compensatoire est versée au créancier dans les douze mois suivant la date à laquelle le jugement de divorce est devenu définitif, elle ne constitue pas un revenu imposable.

Le créancier doit donc uniquement déclarer les sommes reçues sur sa déclaration de revenu dans les cases 1A0 à 1D0 en veillant à bien conserver les justificatifs concernant la ou les dates du paiement de la prestation compensatoire.

Lorsque le capital en numéraire est libéré sur une période supérieure à douze mois ou lorsque la prestation compensatoire est versée sous forme de rentes, les versements sont déductibles pour le débiteur et imposables au nom du bénéficiaire car, dans ce cas, le régime des pensions alimentaires s’applique.

Les règles fiscales applicables au débiteur de la prestation compensatoire.

Le débiteur de la prestation compensatoire peut, au choix, déduire de son revenu imposable le montant de la prestation compensatoire qu’il a versée, ou égale à 25 % des sommes versées dans la limite de 30.500 euros sur les douze mois. Cette dernière solution entraîne une réduction d’impôt qui ne saurait être supérieure à la somme de 7.625 euros.

Une telle disposition poursuit l’objectif d’un règlement rapide des prestations compensatoires dont la nature-même est d’assurer la subsistance de l’ex-conjoint qui subi la disparité.

Un tel avantage fiscal n’est cependant possible qu’à certaines conditions :
- Dans le cas où le versement de la prestation compensatoire a été réalisé en capital en une seule fois ou de façon échelonnée, impérativement dans un délai au plus égal à 12 mois à compter de la date à laquelle le jugement est passé en force de chose jugée.
- Dans le cas où la prestation compensatoire est versée sous forme d’attribution de biens ou de droits.
- Dans le cas où la prestation compensatoire a été versée en capital l’attribution de rentes.

Il y a également lieu de souligner que ces règles fiscales applicables à la prestation compensatoire ne valent que pour les prestations compensatoires versées à la suite d’une convention de divorce ou d’un jugement passés en force de chose jugée ; et ne concernant pas les sommes versées spontanément entre époux « même suite à un accord passé par l’intermédiaire d’un avocat ou d’un officier ministériel ». De telles sommes ne seront pas déductibles du revenu global du débiteur ni imposables au nom du créancier, sauf si un juge homologue ultérieurement ces mesures provisoires dans une décision de justice ayant acquis force de chose jugée.

Flora LABROUSSE, Avocat au Barreau de Paris Consultation : https://consultation.avocat.fr/cabinets/cabinet-flora-labrousse-75009-41967a87ce.html Site internet : https://9trevise-avocat.com/
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