En interne, ce sont d’abord les mesures salutaires instaurées en septembre dernier pour en finir avec les inégalités et les discriminations qui affectent la profession depuis trop longtemps. Si les femmes sont désormais en majorité, le monde clos des avocats n’en reste pas moins un milieu historiquement masculin où perdurent d’importants écarts de rémunérations et de profonds déséquilibres en matière de modes d’exercices et d’évolutions de carrières.

Deux récentes enquêtes passées à la loupe dénoncent à leur tour la grave réalité silencieuse des victimes de discriminations persistantes, de sexisme tenace et d’actes trop souvent tus de harcèlement moral ou sexuel. Par l’adoption d’une Charte commune de lutte contre les inégalités, les instances représentatives affirment clairement leurs priorités aux actions fortes pour prévenir et guérir, mais elles ont conscience qu’il reste beaucoup à faire avant de remporter un combat qui prendra du temps.

Également confrontés au besoin d’aller de l’avant en innovant en permanence, les avocats se tournent de plus en plus vers les outils prometteurs de l’intelligence artificielle pour relever le défi d’un développement d’activités qui associe étroitement l’expertise humaine. L’intérêt pour les technologies du digital est d’ailleurs croissant, comme en témoigne la fréquence accrue d’un public de professionnels au 4ème Village de la Legaltech, dédié à Paris aux transformations des métiers du droit [1].

Dans tout le pays, prospèrent aussi les incubateurs de barreaux où l’outil numérique favorise l’émergence de projets novateurs, conçus par une nouvelle génération d’entrepreneurs dont l’objectif est de développer leurs cabinets en tenant compte des attentes et des besoins de leurs clients. À l’automne 2017, un réseau national a d’ailleurs vu le jour pour proposer l’accompagnement technique et opérationnel des incubateurs qui l’ont rejoint. Au nombre de 12 actuellement, les barreaux adhérents pourraient atteindre la trentaine d’ici la fin de l’année.

Au cours des derniers mois, l’inlassable lutte contre la réforme du régime de retraite a été marquée, en outre, par la mobilisation inédite et jamais démentie d’une profession à bout face aux sévères menaces que le nouveau système fait peser sur elle. Partout en France, les mouvements d’actions solidaires se sont multipliés dans les juridictions pour alerter (entre autre) sur les risques de fermetures de cabinets qui pourraient sérieusement impacter les emplois induits et entraîner en même temps un accès plus sélectif du public à la Justice.