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Nouvelle étude sur les juristes de la French Tech.
Parution : vendredi 2 février 2024
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Les juristes de la French Tech -et globalement de la Tech en France- se sont regroupés depuis 2019 "pour faire communauté" dans un réseau nommé Flit Network [1], à but d’entraide, de partage et de réflexion sur leurs spécificités : ne sont-ils pas acteurs de la croissance de la Tech en France au sein de nombreuses startup ?
A l’occasion de la parution de leur nouvelle étude de février 2024, ils nous dévoilent quelques chiffres instructifs.

Pour la 4ème année consécutive, Tomorro (ex-Leeway) en partenariat avec le FLIT Network (French Lawyers In Tech), Fed Légal et AndCo Law dresse le portrait des Juristes de la French Tech.
Quels sont leurs profils ? Comment sont-ils rémunérés ? Comment les équipes sont-elles structurées ? Où en sont-elles en matière de digitalisation ? Quel est l’impact du contexte économique actuel sur leur quotidien ?

Les auteurs de l’enquête situent ainsi le contexte : " La French Tech, un écosystème qui a connu deux années d’euphorie avec des levées de fonds exceptionnelles et l’émergence de nombreuses licornes, fait face à des défis majeurs depuis le deuxième trimestre 2022.
Le ralentissement économique persistant a laissé son empreinte sur l’écosystème Tech européen, avec une baisse des financements, des valorisations en chute libre, et d’importants plans de licenciements. Ces bouleversements ont profondément impacté les directions juridiques, qui ont dû s’adapter à une conjoncture économique morose.
Plus de la moitié des directions juridiques de la French Tech estiment continuer à être directement touchées par la conjoncture économique actuelle. Cette situation a entraîné une réduction budgétaire pour beaucoup d’entre elles, un gel des nouveaux recrutements, et une redéfinition des priorités stratégiques.
Mais les entreprises continuent de s’appuyer sur les compétences des juristes, contribuant ainsi à renforcer la maturité de cette fonction essentielle. Les directions juridiques poursuivent leurs efforts de recrutement, leur niveau de digitalisation s’améliore, et de nouvelles priorités, comme la relation avec les équipes commerciales émergent."

Qu’entend-on par le terme « juristes de la French Tech » ?

La French Tech est un écosystème qui rassemble les entreprises du numérique et de la technologie, communément appelées startups. Elles ne sont pas homogènes dans leur structure et évoluent dans des domaines variés : legaltech, proptech, regtech, retailtech etc. Cette étude a sollicité uniquement des juristes salariés (donc pas des avocats) [2].
Plus de la moitié des juristes interrogés travaillent dans des entreprises de 51 à 500 salariés. Cette étude représente donc davantage les problématiques, la taille et l’organisation de grandes PME, et 2/3 réalisent un chiffre d’affaires entre 1 et 100 millions d’euros.

Ces juristes sont à 77% des femmes, et ont une moyenne d’age de 35 ans. 80% habitent à Paris, 41% télétravaillent 2 jours par semaine et 31% 3 jours par semaine.

Leur périmètre géographique d’activité est à 42% mondial, 28% européen et 22% uniquement la France, mais la quasi-totalité ont leur siège social en France.
Conséquence Métier, "ce panorama illustre clairement l’importance croissante de la globalisation dans le domaine juridique de la tech. La maîtrise de l’anglais et la capacité à travailler dans un contexte international ne sont plus des atouts, mais des nécessités" indique Pierre Landy (AndCo Law).

Leurs formations d’origine, intéressantes pour décrypter les voix d’accès principales, sont d’abord pour 19% le droit des NTIC, 14% le droit de la PI, 13% le droit des sociétés et 10% le droit commercial... On le voit, on est loin des 100% et de multiples chemins sont possibles.

Ces juristes ont exercé préalablement pour 26% dans de grands groupes (>5000 personnes), 21% en cabinets d’avocats (mais -6% par rapport à la précédente étude 2023 !), 18,5% en startup et 18% en ETI. 42% ont le CAPA (c’est 25% pour l’ensemble des juristes d’entreprise en France).

Le secteur laisse une belle place aux débutants (8% ont moins de 2 ans d’expérience) et juniors (21% ont 3 à 5 ans d’expérience).
Dans leur immense majorité (65%), ils sont en poste depuis moins de 2 ans (25% entre 3 et 5ans en poste).

Concernant les raisons qui ont poussé les personnes interrogées à rejoindre une entreprise de la French Tech, ce sont les sujets juridiques à traiter qui occupent la première place (64%). L’environnement de travail et la qualité de vie sont en deuxième place (48,5%) et les perspectives d’évolution occupent la troisième marche du podium (38%). Notons que seulement 9% des juristes interrogés expriment avoir été motivés par les perspectives financières (BSPCE, salaire, etc.)

Quelle rémunération ?

La moyenne de rémunération des juristes de la French Tech est de
83 427€ bruts annuels (+0,55% contre l’année dernière).

Pour comparaison, une récente étude menée par les Editions Législatives [3] indique que la rémunération globale moyenne des juristes d’entreprises (juriste/legal counsel) est de 54 030€ (96 590€ pour les Directeurs Juridiques).

54 % des juristes de la tech indiquent ne pas avoir de rémunération variable, un chiffre en augmentation de quatre points cette année.
En revanche, 67,3% des juristes interrogés bénéficient de BSPCE ou autres formes d’actionnariat, un chiffre en constante augmentation ces deux dernières années.

52% seulement se déclarent "satisfaits de leur rémunération".

Comment est organisée leur Direction juridique ?

Source : tous les chiffres et graphiques sont issus de l’enquête indiquée.

Rédaction du village

[2Les chiffres de cette étude sont le résultat d’un sondage diffusé du 13/11/2023 au 24/11/2023 via typeform. 271 juristes ont répondu à 77 questions.

[3Guide des salaires 2023-2024 publié le 1er septembre 2023 par les Editions Législatives.