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Audit d’acquisition du fonds de commerce : les points d’attention. Par Jonathan Durand et Donato Sirignano, Avocats.
Parution : vendredi 27 novembre 2020
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Préalablement à l’achat/acquisition d’un fonds de commerce, l’acquéreur/cessionnaire doit procéder ou faire procéder à des vérifications dans plusieurs matières (corporate, fiscal, social, financier, etc.).

Bien évidemment, avant de s’engager dans des pourparlers ou des audits/due diligence, l’acquéreur/cessionnaire doit s’assurer de ce que :
- le vendeur/cédant a bien la capacité et le pouvoir de céder/vendre le fonds de commerce : attention donc notamment à la tutelle, l’interdiction de gérer, le régime matrimonial, aux éléments d’extranéité (exemple, pour certaines activités à l’image du débitant de tabac), la minorité, l’insanité d’esprit, les pouvoirs du dirigeant en vue de la cession du fonds de commerce, etc. ;
- le vendeur/cédant ne fait pas l’objet d’une procédure collective (inaliénabilité du fonds de commerce, autorisation par le juge commissaire, etc.) : il est possible d’obtenir cette information en retirant un extrait Kbis / certificat de non-procédures collectives ou en vérifiant le BODACC (mais cela ne permet pas de certifier pour autant l’absence de procédure collective) ;
- le fonds ne fait pas l’objet d’inscriptions trop importantes (il s’agira de retirer un état d’endettement auprès du greffe du Tribunal de commerce via infogreffe.fr).

Par ailleurs, l’acquéreur/cessionnaire devra être au fait de la réglementation applicable à l’activité du fonds de commerce puisque celle-ci doit parfois faire l’objet d’autorisations particulières.

Même remarque concernant la structure que l’acquéreur/cessionnaire souhaite adopter pour l’exercice de son activité (statuts conclus sous la condition suspensive d’une inscription auprès d’un Ordre, forme sociale imposée pour certaines activités, etc.).

Dernière remarque, avant d’envisager la due diligence en elle-même, l’acquéreur/cessionnaire doit avoir conscience que la cession du fonds prendra un temps non négligeable en présence des éléments suivants :
- délai de la loi Hamon (information des salariés) ;
- droit de préemption de la commune ;
- pacte de préférence du bailleur inséré dans le bail ;
- autorisation préalable (agrément, vérification des actes par un Ordre, etc.).

Ces éléments rappelés, l’acquéreur/cessionnaire peut auditer ou faire auditer le fonds.

Sans avoir la prétention d’être exhaustif, certains points d’attention, classés par catégorie (bail commercial, salariés, éléments corporels et incorporels cédés, plaquette comptable) devront être vérifiés par l’acquéreur/cessionnaire.

I) Bail commercial.

Il s’agira de porter une attention toute particulière aux clauses relatives à la cession du fonds de commerce, notamment :
- pacte de préférence du bailleur sur le fonds ;
- appel du bailleur à l’acte de cession ou encore, agrément du bailleur ;
- sort du dépôt de garantie ;
- clause de solidarité classique ou inversée ;
- clause intuitu personae ne bénéficiant qu’au seul vendeur/cédant ;
- tacite prolongation de plus de 12 ans ;
- destination du bail (l’activité autorisée doit concorder avec celle qui sera exercée) ;
- garanties sollicitées au titre du bail (caution du dirigeant, garantie à première demande, etc.) ;
- accessibilité des locaux ;
- terme du bail ;
- dépenses à la charge du preneur ;
- montant du loyer (solliciter les trois dernières quittances de loyer) ;
- de manière générale, l’acquéreur/cessionnaire, futur preneur, doit également prévoir, à la manière d’un assureur, les sinistres qui pourraient survenir (confinement, amiante, crue, etc.).

II) Salariés.

Une attention particulière doit être apportée aux éléments suivants :
- registre du personnel ;
- modalités de rémunération ;
- durée du temps de travail ;
- clause de non-concurrence, avenant sur le télétravail, etc. ;
- départs de salariés ou préavis, période d’essai ;
- congés, retraite ;
- convention collective applicable ;
- accords négociés avec les salariés ;
- contrôles URSSAF intervenus ;
- hygiène et sécurité.

III) Eléments corporels et incorporels cédés.

Préalablement à toute signature, il faut s’entendre précisément avec le vendeur/cédant sur les éléments faisant partie du fonds de commerce.

Selon l’activité, les éléments incorporels et corporels auront une importance capitale :
- les éléments corporels : le matériel nécessaire à l’activité qui pourra faire l’objet d’une expertise, dont les garanties et la propriété devront être vérifiées, (crédit-bail, location financière, etc.) ;
- les éléments incorporels : notamment les logiciels, brevets, marques, site internet, etc. Des vérifications particulières seront parfois nécessaires (contrat de séquestre/entiercement de code source pour un logiciel, propriété et contentieux sur un brevet, respect de la réglementation RGPD du site internet, etc.).

Ces éléments seront listés au sein de l’acte de cession : ils seront explicitement inclus ou exclus.

IV) Plaquette comptable.

Il s’agit en général de l’un des premiers éléments qui intéressera l’acquéreur/cessionnaire.

Ce document contient des informations précieuses pour qui maîtrise la matière comptable, notamment :

En ce qui concerne le bilan :
- prix d’acquisition (le cas échéant) du fonds de commerce, du matériel ;
- dettes fiscales et sociales.

En ce qui concerne le compte de résultat :
- rentabilité de l’activité (marge dégagée, etc.) ;
- charges que représentent les salariés ;
- charges externes dont celles relatives au bail commercial.

Traduction italienne.

Audit relativo all’operazione di acquisizione di un’azienda in Francia (fonds de commerce) : aspetti da considerare.

Prima dell’acquisto di un’azienda in Francia, l’imprenditore acquirente deve procedere o far procedere a varie valutazioni di tipo legale (in materia societaria, fiscale, di diritto del lavoro, ecc).

Si ricorda che in Francia, sono gli Avvocati ad occuparsi, generalmente, della finalizzazione degli atti di acquisto/cessione di aziende, che non richiedono la forma dell’atto pubblico.

Chiaramente, prima di iniziare le negoziazioni o procedere ad una "due diligence", l’imprenditore acquirente deve assicurarsi del fatto che :
- il venditore abbia la capacità e la possibilità (attribuzione del relativo potere) di vendere l’azienda, poiché in alcuni casi ciò potrebbe essergli vietato, in particolare in caso di divieto di amministrare un’impresa emesso a titolo di pena complementare [1] oppure non permesso dallo statuto ;
- il venditore non sia oggetto di una procedura concorsuale (poiché in tal caso l’impresa da cedere è inalienabile senza autorizzazione degli organi della procedura fallimentare) ;
- l’azienda non è gravata da garanzie date a creditori del venditore (sarà dunque necessario procedere alle opportune verifiche, occorrerà richiedere una visura circa lo stato d’indebitamento presso la Cancelleria del Tribunale di Commercio competente tramite infogreffe.fr).

Inoltre, l’acquirente/cessionario deve essere a conoscenza delle normative applicabili all’attività dell’impresa poiché in alcuni casi, regolati, essa potrebbe necessitare di autorizzazioni speciali.

Lo stesso vale per la struttura che l’acquirente/cessionario intende adottare per l’esercizio della sua attività (statuto concluso sotto la condizione sospensiva dell’iscrizione ad un Ordine, forma societaria imposta per determinate attività, ecc.).

Infine, prima d’interessarsi all’attività di “due diligence” in senso streatto, l’acquirente/cessionario dovrà essere consapevole che il trasferimento dell’azienda richiederà un lasso di tempo significativo in presenza dei seguenti elementi :
- termini imposti dalla legge Hamon (informazioni ai dipendenti) ;
- il diritto di prelazione del Comune ;
- patto di preferenza del locatore inserito nel contratto di locazione commerciale ;
- autorizzazione preventiva (approvazione, verifica degli atti da parte di un Ordine, ecc.).

Una volta considerati tali elementi, l’acquirente/cessionario potrà controllare o far controllare l’azienda.

Senza che tali indicazioni siano considerate esaustive, ci appare opportuno, che alcuni aspetti importanti, classificati per categoria (locazione commerciale, dipendenti, elementi materiali e immateriali trasferiti, documenti contabili) dovranno essere analizzati con molta attenzione dal potenziale acquirente.

I. Aspetti relativi alla locazione commerciale ed all’atto di cessione.

Particolare attenzione deve essere prestata alle clausole relative all’atto di cessione dell’impresa, in particolare :

- patto di preferenza in favore del proprietario delle mura in caso di cessione dell’impresa ;
- intervento necessario del proprietario delle mura all’atto di cessione o sua approvazione preventiva alla cessione ;
- sorte del deposito cauzionale ;
- esistenza di una clausola di responsabilità solidale ;
- esistenza di una clausola intuitu personae a beneficio del solo cedente ;
- proroga tacita del contratto di locazione commerciale oltre i 12 anni ;
destinazione del contratto di locazione (l’attività autorizzata deve essere coerente con quella che verrà svolta) ;
- garanzie richieste ai sensi del contratto di locazione (garanzia personale dell’amministratore, cauzione bancaria a prima richiesta, ecc.) ;
- accessibilità dei locali ;
- articoli relativi al termine del contratto di locazione ;
- le spese poste a carico dell’acquirente ;
- importo dell’affitto (richiedere le ultime tre quietanze di affitto) ;
- in generale, l’acquirente/cessionario, futuro locatario, deve inoltre considerare la natura dei sinistri che potrebbero verificarsi (contenimento, amianto, alluvione, ecc.).

II. Personale e dipendenti.

Particolare attenzione dovrebbe essere prestata a quanto segue :
- registro del personale ;
- termini di remunerazione ;
- durata dell’orario di lavoro ;
- clausola di non concorrenza, modifiche contrattuali relative allo smart-working, ecc. ;
- dimissioni dei dipendenti, durata e rispetto del preavviso, periodo di prova ;
congedi, pensionamento ;
- convenzione collettiva applicabile ;
- accordi negoziati con i dipendenti ;
- controlli circa il pagamento dei contributi (URSSAF) ;
- rispetto normativa igiene e sicurezza.

III. Elementi materiali ed immateriali trasferiti.

Prima di qualsiasi firma, è necessario concordare con precisione con il venditore /cedente gli elementi costituenti l’azienda ceduta.

A seconda dell’attività, gli elementi immateriali e materiali avranno una fondamentale importanza :
- elementi materiali : le attrezzature necessarie all’attività che potranno essere oggetto di una perizia, la cui proprietà dovrà essere verificata, (leasing, leasing finanziario, ecc.) ;
- elementi immateriali : in particolare software, brevetti, marchi, sito web, ecc. A volte saranno necessari controlli speciali (contratto di deposito per il software, proprietà e contenzioso su un brevetto, conformità alle normative RGPD del sito Web, ecc.).

Tali elementi saranno elencati nell’atto di cessione : saranno esplicitamente inclusi o esclusi.

IV. Documenti contabili.

Questi sono di solito i primi elementi portati all’attenzione dell’acquirente.

Per quanto riguarda il bilancio :
- verificare il prezzo di acquisto (se presente) dell’azienda e dell’attrezzatura ;
- controllare l’importo dei debiti fiscali e previdenziali.

Per quanto riguarda il conto di risultato economico :
- redditività dell’attività (profitti generati, ecc.) ;
- spese dei dipendenti ;
- gli oneri esterni, compresi quelli relativi al contratto di locazione commerciale.

Jonathan Durand, Avocat. [->contact@jonathandurandavocat.com] https://jonathandurandavocat.com/ Donato Sirignano Avocat européen aux barreaux de Paris et de Benevento (Italie) [->sirignano.donato@gmail.com]