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Le tiercé gagnant : de la propagande à la haine en passant par la censure. Par Arnaud Dimeglio, Avocat.
Parution : jeudi 31 décembre 2020
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Nous vivons une époque formidable. Du Covid au terrorisme, nous aurons tout eu cette année. Jamais le terme « guerre » n’aura été autant employé : guerre contre la maladie, guerre contre le terrorisme. Avec ce que cela implique : morts, attentats. Mais aussi son lot de propagande, de haine, et de censure.

De la propagande.

La propagande est propagée par les puissants : pouvoir politique, économique, et médiatique.

Sur le plan politique, la désinformation provient aussi bien de ceux qui gouvernent que de ceux qui souhaitent accéder au pouvoir.

Face aux difficultés, ils font croire au peuple que tout va bien quand tout va mal, ou que tout va mal quand tout va bien.

La gestion de la crise sanitaire en est une bonne illustration : ceux qui sont au pouvoir font croire à une bonne gestion de la crise, tandis que ceux qui tentent d’y accéder vous persuaderons du contraire.

Tout a commencé avec un mensonge suivant lequel le risque de propagation du coronavirus dans la population était très faible.

Une affirmation qu’Agnès Buzyn, en tant que ministre de la santé savait fausse, puisqu’avant de l’annoncer, elle avait alerté les autorités des graves risques encourus par la pandémie qui s’annonçait.

A cette propagande du politique, s’est ajoutée celle du pouvoir économique.
Nous avons vu comment le protocole du Professeur Raoult a été discrédité d’abord au niveau national, puis au niveau international avec l’article du journal Lancet.

On a découvert ensuite que cet article était une véritable mascarade. Ce qui n’a pas pour autant permis de revenir sur l’interdiction de la prescription de l’hydroxychloroquine.

Alors que de son côté, la société Gilead réussissait à imposer le Remdesivir, ce médicament dont l’efficacité n’est pas avérée, et qui lui a permis d’empocher, au niveau mondial, près d’un milliard.

Dans la gestion de la crise sanitaire, la décision du politique a ainsi été manipulée par des groupes de pression économique.

Le pire de cette propagande, c’est qu’elle se fait avec la complicité des médias.
Ces derniers se font le porte-parole des politiques quand ils servent leurs intérêts, fût-elle contaminée par la propagande économique.
Mais certains médias n’hésitent pas à se servir de leur pouvoir pour défendre leurs propres intérêts lorsqu’ils sont menacés par le pouvoir politique.
A titre d’exemple, on peut mentionner le fameux article 24 de la loi sur la sécurité globale, lequel a été inséré dans la proposition de loi sous la pression des syndicats de policiers.

Aussitôt mis sur la table, cet article a été diabolisé par le lobby des médias.
Ils ont en effet présenté cet article comme un projet à caractère liberticide, interdisant de filmer les violences policières alors que le texte lui-même ne le prévoyait pas.

Le tout en instrumentalisant l’actualité au travers des affaires Zecler, et de l’évacuation des migrants de la place de la République.
Dans cette affaire, le pouvoir politique a donc été pris en étau entre deux lobbys : celui des policiers, et celui des journalistes.
Au final, il en ressort que le pouvoir en place sert davantage des intérêts privés plutôt que l’intérêt public.

A la haine.

A cette propagande des puissants répond la haine du peuple.
Il y a eu tout d’abord la colère légitime des gilets jaunes face à l’augmentation du prix des carburants automobiles.

Mais leur manifestation a ensuite été récupérée par le pouvoir politique et médiatique pour tenter de servir au mieux leurs propres intérêts. A ceux-là se sont ajoutés les anarchistes dont la seule volonté est de casser.
D’un mouvement de protestation classique, nous sommes alors passés à un mouvement de haine général.

Parmi la haine, il faut mentionner aussi celle de l’islamisme radical, laquelle répond aux partisans des idées libérales.
Haine récupérée en retour, d’un côté, par la propagande islamiste faisant croire au peuple musulman que les Français sont tous des racistes, et, d’un autre côté, par les islamophobes relayant l’idée que tous les musulmans sont des terroristes.

Au-milieu de tout ça, comme pour mieux couronner le tout, cette haine est instrumentalisée par certains médias pour propager l’idée que la liberté d’expression, au travers de celle de la caricature en particulier, est absolue.
Cette idée sera ensuite reprise par le pouvoir politique, avec pour conséquence d’attiser la haine en dehors de nos frontières, et d’attiser celle, en interne, des croyants en la liberté absolue.

Certains médias profitent ainsi de la crise, attisent la haine et les peurs, et tentent de manipuler au passage l’opinion pour mieux faire passer leurs idées.
Ils protègent leurs privilèges, avec cette obsession à ne pas vouloir que l’on touche à la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse.
Sous couvert de vouloir défendre la liberté d’expression, leur but est surtout de préserver au mieux leurs intérêts financiers.

En passant par la censure.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, à l’heure où tout un chacun peut s’exprimer dans les réseaux sociaux, jamais nous n’aurons autant senti la censure.

Ce sentiment naît du fait que les médias de masse ne reflètent pas la pluralité, la diversité de l’opinion publique.

Ils tendent à ne véhiculer que leurs propres idées, ou celle du pouvoir en place.
Par ailleurs, ceux qui ne partageraient pas la politique sanitairement correcte du moment sont taxés de charlatans, ou de complotistes.
Ils sont bannis des médias, contraints de développer leurs propres chaines YouTube, ou de recourir aux médias dits alternatifs.
Quand ils ne sont pas tout simplement démis de leur fonction, et/ou poursuivis devant les Conseils de l’Ordre.

Certes la liberté d’expression n’est pas absolue, et il existe un devoir de réserve pour les fonctionnaires, et de prudence pour les médecins.
Ces derniers pourront néanmoins plaider, sinon la vérité de leur déclaration, leur bonne foi, au travers des critères dégagés par la jurisprudence européenne : l’existence d’une base factuelle suffisante et d’un débat d’intérêt général.
Mais il y a encore plus grave : la fermeture générale des cinémas et autres lieux de spectacles.
Au nom de la politique sanitaire, on censure ainsi la culture, haut lieu de notre liberté d’expression.
Sans qu’il soit démontré que le risque de propagation du virus serait plus élevé dans ces lieux que dans ceux qui sont restés ouverts.
La liberté d’expression n’est-elle pourtant pas, « un des droits les plus précieux de l’homme » ?
Curieusement les médias, si prompts à défendre la liberté d’expression quand ils se sentent attaqués, ne crient plus à la censure.
Dans notre merveilleux pays des droits de l’homme, de la propagande à la haine, en passant par la censure, nous aurons ainsi été gâtés cette année.
Le problème est que la propagande, tout comme la haine et la censure ne servent que des intérêts particuliers.

Au final, c’est la démocratie qui trinque avec le risque que, à la crise sanitaire et économique que traverse notre pays, s’ajoute une véritable crise politique, et institutionnelle.

Arnaud Dimeglio, Avocat spécialiste en droit des nouvelles technologies, droit de l'informatique et de la communication
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