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Petit lexique des nouveaux métiers du droit.
Parution : jeudi 18 avril 2024
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"Nouveaux", le terme est-il exact ? Les fonctions en elles-mêmes préexistaient sans doute déjà pour certaines, mais il n’est probablement plus possible désormais de se contenter de les rassembler sous le terme de "juriste", sans autre précision.
Le Village de la Justice regroupe ici une sélection - non exhaustive et régulièrement complétée - de ces nouveaux métiers ou de ces doubles compétences (la frontière est mince) que l’on pourrait plus justement qualifier d’ "émergents", et qui montre combien les sujets de préoccupation de notre société ont un impact direct sur le rôle et les fonctions du juriste.

Chef de projet juridique (ou Juriste chef de projet).

Pour une direction juridique, un projet consiste à créer un nouveau produit ou service (ou améliorer l’existant), pour répondre aux besoins de l’entreprise sur trois plans :
- une meilleure disponibilité des équipes juridiques ;
- un souci de conformité/compliance ;
- la sécurisation des pratiques des opérationnels.
Le chef de projet est donc celui, tout naturellement, qui orchestre cela.

Nos articles sur le Village de la Justice :
Enquête sur le Juriste-chef de projet

Compliance officer.

C’est le spécialiste de la gestion des risques juridique d’une organisation (entreprise, association, établissement bancaire…), dans la perspective de la mise en conformité éthique, légale et réglementaire.

Autres noms pour cette fonction : responsable contrôle conformité, juriste en conformité, chargé de contrôle permanent et conformité, compliance analyst, chargé de conformité ou encore déontologue.

Nos articles sur le Village de la Justice.
- Enquête sur les métiers de la Compliance
- Fiche pratique : Compliance officer

Délégué à l’éthique numérique (ou Digital Ethics Officer).

Il est "Chef d’orchestre d’une approche éthico-juridico-technique qui se veut au service de l’innovation responsable", et permet à l’organisation de "confronter ses pratiques, son exploitation des données et ses projets de transformation digitale - et de déploiement de l’IA en particulier - aux standards et autres exigences normatives applicables en matière d’éthique numérique." Voici la définition construite par l’ADEN (Association des Délégués à l’Éthique Numérique.

Nos articles sur le Village de la Justice.
- Nouveau métier : Délégué à l’Ethique Numérique (ou Data Ethic Officer)
- 3 bonnes raisons de devenir (déjà) Délégué à l’éthique du numérique

Juriste codeur.

Un juriste qui code, donc ? Plus précisément, un juriste qui manie ou comprend suffisamment le code informatique [1] pour pouvoir faire le lien entre le langage juridique et le codage.
Ses compétences seront souvent mises à contribution pour automatiser des tâches (ex : générateur de contrats).

Nos articles sur le Village de la Justice :
- Un juriste "hybride" grâce à l’innovation
- Quelles compétences technologiques pour le juriste de demain ?

Juriste data, juriste IA.

C’est avant tout un juriste, mais il est doté de compétences numériques qui lui permettent de traiter les données juridiques et judiciaires, de les structurer [2].
Il possède des "AI skills", des compétences sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, une agilité de type "prompt engineer".
On pourra en complément écouter le Replay de cette conférence du Congrès RDV des Transformations du Droit.

Il y a débat : profession, compétence transverse ou méthode de travail ?
S’agit-il d’un juriste formé au legal designer, ou d’un designer formé au droit ?
La réponse est contenue dans ces questions : ce peut être tout ça à la fois !
Adopté par les juristes comme par les avocats, le legal design continue en tout cas de faire son chemin pour replacer l’utilisateur au centre de la démarche juridique, et rendre le droit plus accessible.

Nos articles sur le Village de la Justice :

À l’intersection du droit et du design : rendez-vous avec un nouvel état d’esprit.

Avocats et Legal Designer : la double compétence qui réenchante la profession.

Ces articles sont extraits de notre dossier #langagejuridiqueclair.

Le Chief Digital Officer, autrement appelé le Directeur de la transformation digitale, celui qui pilote la transformation numérique d’une entreprise, a besoin d’un co-pilote, son soutien d’un point de vue légal : c’est le rôle du Legal Digital Officer.

Digital Legal Officer : une fonction en forte croissance.

C’est celui qui incarne les Legal Operations. Mais bien sûr, ne dites pas "Legal Operations", mais "Legal Ops", qui se définissent comme cette catégorie transverse qui "couvre l’organisation, le management et l’alignement stratégique de la Direction Juridique. Elle se compose ainsi de tout ce qui doit être mis en place au sein d’une organisation juridique pour simplifier et améliorer le quotidien des juristes et leur permettre de délivrer le service efficace qu’ils doivent à leurs clients internes."

Pour en savoir plus, on vous conseille ce replay du Village de la Justice sur une web-conférence intitulée "Tout savoir sur le métier de Legal Ops".

Juriste modélisateur.

Le rôle du juriste modélisateur est "de communiquer des informations juridiques de façon claire pour que ces dernières soient traduites en langage informatique."

Dit autrement, le juriste modélisateur "traduit les changements législatifs et conventionnels afin qu’ils soient inscrits dans les programmes informatiques."

Notre article sur le Village de la Justice :

De la règle de droit à l’algorithme, découvrez le juriste modélisateur.

Où les rencontrer ?

Par exemple au Congrès annuel dédié aux évolutions des métiers du droit : RDV des Transformations du droit en novembre à Paris.

Par ailleurs pensez à consulter notre rubrique emploi ici pour trouver des offres correspondant à ces nouveaux métiers, qui font parfois l’objet d’annonces...

Par Nathalie Hantz Rédaction du Village de la Justice

[1...Ou de plus en plus, les outils intelligents "sans code", qui permettent de simplifier la création d’algorithmes et la rendre accessible à tous.