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Profession libérale : faut-il investir ses économies en bourse ?
Parution : mercredi 10 mars 2021
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Qui dit profession libérale, dit instabilité de revenus et chemin professionnel parsemé d’imprévus. Mais ne soyons pas si pessimiste, car instabilité et imprévus ne font pas toujours référence aux temps difficiles et aux récessions. Ces deux situations peuvent aussi rimer avec succès et performance si un bon plan d’investissement est en amont mis en place.

L’investissement en bourse peut-il être considéré comme un revenu additionnel pour les professions libérales ? C’est l’une des questions à se poser avec un peu d’épargne, mais il convient de poser les bases d’une bonne gestion pour ne pas se brûler les ailes.

Pourquoi investir en bourse ?

Nul ne l’ignore, économiser et investir sont loin d’être un choix pour les indépendants, il s’agit quelques fois d’une obligation. Car en parallèle des avantages d’une activité professionnelle non-soumise au contrôle hiérarchique, il existe des défis, pour ne pas dire des inconvénients ; comme tout dans la vie d’ailleurs. Et pour réussir ces défis et atteindre la sérénité professionnelle, une règle subsiste : les hauts sont appréciés, les bas sont anticipés.

Mais pour bénéficier de certains modèles d’épargne, il faut avoir un salaire mensuel fixe du moment qu’un prélèvement des fonds à des dates précises est exigé. De toute évidence, ce n’est pas toujours possible pour les professions libérales. C’est ainsi que l’investissement en bourse peut alors s’avérer avantageux pour un professionnel qui exerce dans le domaine libéral.

Par ailleurs, on contribue au développement des sociétés lorsque l’on investit en bourse. Mais pas uniquement ! Sur le long terme, on tire également profit du rendement procuré par les actifs achetés : une excellente potentielle rentabilité à ne pas négliger !

Quels sont les risques d’investir en bourse ?

Dans la vie, le risque zéro n’existe pas et la bourse ne fait pas exception à la règle. On ne devient investisseur en bourse que si l’on accepte de prendre des risques qui sont tantôt sur-estimés, tantôt ignorés. En voici les principaux et les plus fréquents.

Premier risque en bourse : perte en capital

La perte en capital est souvent le risque qui effraie le plus les personnes exerçant en libéral souhaitant investir leurs économies en bourse. On en note deux niveaux : la perte fictive et la perte réelle.

Le premier niveau intéresse la chute de la valeur des actifs lorsque la bourse perd, à son tour, un certain pourcentage de sa valeur. Elle est appelée fictive, car l’investisseur garde le même nombre d’actifs qu’il a acheté. Il passe néanmoins à une perte réelle en capital s’il les vend. Ici, la perte est jugée réelle pour une raison bien claire et logique : l’investisseur ne peut plus tirer avantage d’une éventuelle remontée des cours.

Bon à savoir : tout titre financier a une valeur sur un marché boursier quelconque. Celle-ci change en fonction du temps : c’est ce que l’on appelle Cours.

En vendant les actifs qui n’ont plus une grande valeur, l’investisseur encaisse la perte. Malheureusement, les deux niveaux de la perte en capitale sont fortement liés. On observe que plus la perte fictive est importante, plus la perte réelle est imminente. C’est expliqué par la douleur émotionnelle qui place l’investisseur sous l’emprise de la peur. Pour lui, vendre un actif qui a perdu de sa valeur est synonyme d’éviction de perte réelle, alors que c’est tout le contraire !

Revenu de valeur inférieure à la valeur prévue

En bourse, la génération d’un revenu grâce aux actifs est possible sous plusieurs formes : c’est l’exemple d’actions avec les dividendes. Pour faire simple, un dividende est la valeur que l’entreprise s’engage à verser une ou plusieurs fois par an. Il s’agit d’un revenu proposé par le Conseil d’Administration (3 à 24 dirigeants de l’entreprise). Ce revenu fait ensuite l’objet d’un vote de la part des actionnaires à qui revient la décision finale.

Admettons que des investisseurs possèdent des actions dans une entreprise et que celle-ci adopte le revenu du dividende comme stratégie. Si, d’une manière ou d’une autre, cette entreprise se heurte à des difficultés financières, elle se réserve le droit de diminuer le revenu de ces investisseurs. Elle peut même annuler la distribution du dividende pour, encore une fois, des raisons d’ordre financier (ou autres) justifiées et explicitées par le conseil d’administration.

Le risque de change

Comme son nom l’indique, le risque de change peut survenir quand on possède des actifs en devise étrangère. En effet, la valeur de cette dernière n’est pas constante et est sujette à fluctuation. Un actionnaire peut voir la valeur de ses actions - achetées à la bourse d’un pays étranger - chuter si leur revente coïncide avec la dévaluation de la devise étrangère par rapport à la monnaie de son pays.

Le manque de liquidité

Pour déterminer le prix d’une action, on prend toujours en considération l’offre et la demande. Le manque de liquidité a lieu lorsque le volume d’échange d’une action est (très) réduit : on dit alors que c’est une action peu liquide. Certaines conséquences plus ou moins graves peuvent en découler.
D’une part, il peut y avoir ce que l’on appelle trous de cotations : la valeur de l’action concernée n’est plus stable et est saccadée. D’autre part, une action qui manque de liquidité risque de ne plus être vendable. Et, bien évidemment, elle n’est plus soumise à l’achat.

Investir ses économies en bourse : est-ce un bon plan ?

L’investissement est une décision subjective, mais qui doit adhérer à certaines exigences. Avant d’envisager un investissement en bourse, il faut avoir des connaissances en la matière pour pouvoir partir sur de bonnes bases. Dans la majorité des situations une formation en bourse ou trading n’est pas à négliger. Ainsi, on devient habile à mettre en place des stratégies d’investissement bien étudiées avec un rendement prometteur.

Par ailleurs, il faut agir selon sa tolérance au risque financier. Peut-on gérer la situation en cas de perte de placement ? Peut-on compenser ces pertes ou, du moins, maintenir son style de vie dans cette situation de crise ? Si non, est-on en mesure de réduire son niveau de vie en attendant la compensation de ces pertes financières ?

Les réponses à ces trois questions sont les seules à pouvoir confirmer ou infirmer qu’investir en bourse est un bon plan pour les professions libérales. Il faut savoir que le niveau de risque d’un investissement est le premier critère à analyser. Ce n’est qu’en le maîtrisant que le rendement potentiel peut enfin être considéré. D’ailleurs, il est possible d’anticiper certains risques.

En guise d’exemple, on peut investir dans des actions de diverses entreprises. Cela aurait pour conséquence de survivre à une éventuelle diminution de rémunération ou à une annulation de distribution du dividende dans l’une de ces entreprises. Le risque de change, quant à lui, peut être un avantage : il peut permettre une protection contre la dévaluation de sa propre monnaie…

Rédaction du village