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Le secret professionnel de l’avocat en quelques chiffres.
Parution : mardi 11 mai 2021
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Le Baromètre des Droits, observatoire mis en place par le Barreau de Paris, vient de rendre publics les résultats de l’étude d’opinion menée en avril 2021 [1] sur le secret professionnel de l’avocat. Voyez par vous-même, quelques chiffres sont surprenants !

La bonne nouvelle.

Pour 93% des répondants non-avocat, le secret professionnel de l’avocat est au moins aussi important que le secret médical. Du côté des avocats répondants, 85% estiment qu’il faut renforcer leur secret professionnel pour en faire un "parfait équivalent du secret médical".

Les moins bonnes nouvelles.

Les répondants non-avocat et les avocats considèrent que le secret des échanges est menacé, notamment dans la sphère "numérique".

Du côté des particuliers, il s’agit :
- des risques de piratage des échanges (risque très important à 56%) ;
- des écoutes téléphoniques (risque très important à 48%) ;
- de l’espionnage et des indiscrétions des proches (risque très important à 43%) ;
- des perquisitions au sein des cabinets d’avocat (risque très important à 38%).

Si 83% des avocats répondants estiment que leur secret professionnel est aujourd’hui menacé en France, seuls 54 % d’entre eux ont en revanche constaté une dégradation concrète du respect du secret.

Toujours du côté des avocats, on notera que 74% d’entre eux pensent que leur secret professionnel n’est pas garanti lorsqu’ils échangent par téléphone, courrier, mail ou sms.

Le Bâtonnier Cousi, lors de la présentation des résultats, le disait clairement :

« Nous avons découvert un certain nombre d’outils qui nous fascinaient, mais qui sont parfois dangereux. Il faut que nous puissions, dans le cadre des formations du Barreau, dans le cadre du plan numérique, expliquer que l’on ne peut pas travailler avec [sur n’importe quels outils, hébergés à l’étranger notamment], parce qu’ils sont contraires au secret professionnel (...). Nous avons besoin d’une éducation, d’une formation sur la protection dans l’utilisation de ces outils ».

Sur ces questions, le Journal du Village de la Justice vous accompagne !

Retrouvez ici nos deux numéros spéciaux consacrés à la sûreté numérique des cabinets d’avocat :

Sur le secret professionnel de l’avocat, retrouvez notre numéro spécial du Journal du Village de la Justice, avec :


- L’édito d’Olivier Cousi, « Le secret professionnel de l’avocat doit demeurer absolu »
- Notre dossier : « Le secret professionnel de l’avocat, pomme de la discorde à la croisée des chemins »


- Sur les enjeux de la protection numérique des données et de l’information détenues ou créées par les cabinets, c’est ici.
- Sur la mise en place des mesures d’hygiène numérique au sein des structures d’exercice, c’est ici.

Source des graphiques et chiffres : Barreau de Paris, Baromètre des droits, Le secret professionnel de l’avocat, 2021.

Rédaction du Village de la Justice

[1Deux questionnaires ont été soumis (MRCC), l’un à 1 000 personnes représentatives de la population française de plus de 18 ans, l’autre auprès d’un échantillon représentatif des avocats inscrits au Barreau de Paris (607 répondants).