Une fois n’est pas coutume, la rédaction du Village de la Justice vous invite à un voyage en Corée du Sud... Partez à la découverte de son système judiciaire et de sa philosophie du droit au travers de l’ouvrage "Les voies de la Justice en Corée du Sud" écrit par Christophe Duvert, juriste.
Pourquoi vous présenter un tel ouvrage ? Car il est unique et traite des chemins philosophiques, historiques, juridiques ou encore culturels empruntés par la justice de ce pays d’Asie de l’Est qui en intrigue plus d’un.

Christophe Duvert, auteur du livre "Les voies de la Justice en Corée du Sud" est juriste et professeur de droit international à Séoul depuis 2007.
Passionné par son métier, la recherche universitaire et la Corée du Sud, il a à coeur de faire connaître et comprendre à ces confrères le droit et la Justice de ce pays et dont la création répond à une philosophie qui lui est propre, alliant la pensée de Confucius et les apports du droit japonais, allemand, français ou américain.

Pouvez-vous nous présenter le livre Les voies de la Justice en Corée du Sud ?

Christophe Duvert : « La première partie, revient sur la signification philosophique de la justice mettant en avant l’importance de l’harmonie et de l’éthique vis à vis du "Droit". Dans un univers perçu au départ comme structurellement inégalitaire, la justice se calque sur l’ordonnancement du monde dans lequel le juste est atteint lorsque chacun s’acquitte de ses devoirs, tient sa place dans la société et agit selon les convenances. Le lecteur comprend ensuite que le relativisme des droits tend à s’effacer aujourd’hui au profit d’une prévalence du droit et d’une égalité croissante devant la justice.

La deuxième partie plonge d’abord dans l’histoire du droit et permet de révéler qu’au-delà des divergences (la précellence de la morale sur la loi, la force de la vengeance, le rôle de l’honneur et du statut social) les similitudes avec nos systèmes (la proportionnalité des sanctions, l’accès croissant à la justice, la volonté étatique de rationalisation du système judiciaire, l’émergence des intermédiaires de justice et des modes alternatifs de règlement des conflits) sont nombreuses. Cette partie dresse ensuite le portrait de la justice actuelle en faisant état de ses particularités et de ses avancées.

La troisième partie incorpore la sociologie dans l’étude des représentations de la justice et dans l’analyse de la perception de la justice qui souligne son hybridation. La justice et ses symboles sans rompre avec la tradition confucéenne se réfèrent désormais davantage à l’aspiration démocratique à "l’égalité" dans la Corée actuelle. »

S’il ne fallait en retenir qu’un seul, quel est le point fort de votre livre ?

« A mon sens, c’est l’approche pluridisciplinaire du livre, qui suit les chemins philosophiques, historiques, juridiques ou encore culturels empruntés par la justice de ce pays afin de dévoiler un monde dont le fonctionnement doit autant à son héritage socio-juridique singulier dont les fondements reposent en partie sur la pensée de Confucius qu’aux apports variés de la "modernité" occidentale. »

A qui s’adresse votre ouvrage ?

« Premier ouvrage de référence sur ce sujet, il correspond à un besoin des juristes qui travaillent avec l’Asie, mais également à demande des départements universitaires de droit, de sciences politiques, d’études asiatiques, et notamment d’études coréennes.
Sa grande vertu est d’offrir une synthèse véritablement renseignée à tous les lecteurs curieux de la Corée et de l’Asie et désireux de comprendre de manière claire une réalité politico-judiciaire complexe et d’appréhender un système en pleine évolution. »

Informations techniques :
Titre : Les voies de la Justice en Corée du Sud ;
Auteur : Christophe Duvert ;
Editeur : L’atelier Des Cahiers ;
ISBN : 1091555567 ;
Prix : 32 euros ;
Parution : mars 2021.

Marie Depay, Rédaction du Village de la Justice.