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Le service "street view" de google épinglé par la CNIL, par Gérard Haas, Avocat
Parution : mardi 22 juillet 2008
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Inauguré par Google à l’occasion du Tour de France 2008, le service Street View permet de visualiser à 360 degrés l’ensemble du parcours effectué par les coureurs cyclistes, mais les riverains ou encore le public doivent pouvoir défendre leur vie privée quelque soit la technologie utilisée. Explications.

Le service Street View de Google permet à un internaute de visualiser et de naviguer virtuellement à 360° dans une ville, mais jusqu’à présent ce service était limité aux principales villes des USA.

Google a souhaité l’étendre et a choisi pour son lancement outre -atlantique un des événements sportifs les plus médiatiques au monde : le Tour de France.

Un véhicule équipé de caméras a donc sillonné le parcours de l’épreuve 2008 et, mètre après mètre, a pris des photographies de la route suivie par les coureurs cyclistes.

Pour être conforme aux réglementations européennes de la protection de la vie privée plusieurs aménagements ont été effectués par rapport à la version américaine : le "floutage" des visages des personnes, et des plaques d’immatriculation des voitures. Toutefois, la Commission nationale pour l’informatique et les libertés (CNIL) vient de considérer que ces aménagements techniques de sont pas suffisants. En effet, les personnes vues de profil ou les plaques d’immatriculation visibles à travers un grillage ou encore de biais, ne sont pas toujours détectées et par conséquent restent nettes à l’image.

C’est pourquoi, la CNIL a demandé à Google de s’assurer que les utilisateurs soient clairement informés de leurs droits, conformément aux règles européennes de protection des données.

En attendant de nouvelles modifications, les internautes peuvent signaler à Google la présence d’un visage, d’une plaque d’immatriculation ou d’une maison en vue d’un « floutage ». Certes, cela va dans le sens d’une meilleure prise en compte de la vie privée, mais ce contrôle ne se fait qu’a posteriori, alors que l’on serait en droit d’attendre de Google un contrôle a priori. A suivre.

Gérard HAAS

Haas Société d’Avocats, Paris

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