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[Parution] Nouveaux contes juridiques.
Parution : vendredi 18 février 2022
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Après son ouvrage "Si le Droit m’était conté", le juriste et philosophe belge François Ost nous propose un nouveau voyage littéraire et juridique avec ses "Nouveaux contes juridiques".
Chacun dans son genre (conte philosophique, thriller, fable animalière, récit historique, dystopie), ces 8 récits originaux proposent au lecteur de faire du Droit sans en avoir l’air ; de réfléchir et débattre sur des thématiques juridiques, souvent en lien avec l’actualité comme les droits des animaux, les incidences du développement d’Internet, la Justice juridique, la Démocratie...

Avant même d’ouvrir le livre, la couverture de cet ouvrage nous incite à être curieux et à regarder par le trou de la serrure pour plonger dans le monde fascinant du Droit... Avec cette nouvelle publication, François Ost poursuit son envie de transmettre l’idée qu’il est possible de faire du Droit autrement qu’en apprenant des codes par cœur ; de le raconter en histoires pour le sortir de son cadre et le rendre plus vivant. Son leitmotiv : "raconter le Droit pour mieux le penser".
Pour lui, il faut concevoir le Droit comme une culture et pas seulement comme une technique.

Les 8 récits proposés nous font voyager entre des mondes et sujets de Droits riches et variés et des périodes de l’Histoire allant notamment de l’Empire romain au XXIe siècle en passant par le Moyen-Age.
Comme dans son précédent ouvrage, ces narrations peuvent servir de supports pédagogiques, et des pistes de réflexions, des bibliographies sont proposées à l’issue de chacun d’eux pour générer des débats.

Le Village de la Justice s’est entretenu avec François Ost pour qu’il nous parle de la démarche de son livre. Voici ses réponses :

Quelles ont été vos motivations à la rédaction de ce livre ?

"Pour faire réfléchir au droit et à la société, il faut d’abord susciter l’intérêt (...)."

D’abord le plaisir d’écrire et de raconter des histoires tout simplement - sans contraintes, sans notes de bas de page, mais au prix d’une ample documentation cependant. Ces textes, qui expérimentent toutes les variétés du genre narratif - fable animalière, récit fantastique, conte historique, dystopie, polar métaphysique - prétendent à une forme de « gai savoir » : on réfléchit au droit et à la justice mais au bénéfice de toutes les licences de l’imagination. Jean de La Fontaine, le prince des conteurs qui était aussi juriste, a écrit : « Une morale nue apporte de l’ennui. Le conte fait passer le précepte avec lui ». J’applique cette leçon : pour faire réfléchir au droit et à la société, il faut d’abord susciter l’intérêt et disposer favorablement les cœurs par une histoire bien troussée.
La place du récit en droit est beaucoup plus grande qu’on le croit généralement et je suis convaincu qu’avant d’être homo sapiens, nous sommes homo fabulator - des êtres de récit, pour le meilleur ou pour le pire (le storytelling du marketing et de la propagande, pour le pire).

A qui s’adresse-t-il ?

Au vu des échos suscités par le premier recueil [1], je peux dire que le livre a été beaucoup utilisé par des enseignants désireux d’introduire une question de droit ou de théorie du droit dans leur cours ou leur séminaire, par exemple la question du contrat social à partir de l’évocation de l’Arche de Noé (Un droit pour l’arche ?), la place du droit dans l’Amérique de Trump ( 3, 2, 1), la question du droit de l’environnement (Fortune de mer), ou la question de la personnalité juridique des clones et cyborgs (Solange B., infanticide ?).
Des débats ont été organisés aussi dans des classes terminales du secondaire. Le livre a été offert à des jeunes lycéens qui hésitaient à entamer des études de droit. J’ai aussi reçu des réactions de nombreuses personnes, a priori étrangères au monde du droit, qui ont goûté les histoires et qui comprenaient, pour la première fois, la place et l’importance des valeurs juridiques dans la société.
Ces contes s’adressent donc au grand public, mais aussi aux praticiens chevronnés, comme ces magistrats qui suivent régulièrement des formations dans le cadre de l’E.N.M. et auxquels je m’adresse désormais en partageant d’abord la lecture de l’un ou l’autre d’entre eux.
En Belgique, certains contes ont fait l’objet de lectures publiques par des comédiens professionnels dans des théâtres ou même au Palais de justice de Bruxelles.

Quel message souhaitez-vous faire passer au travers de votre livre ?

"Conter le droit, c’est lui rendre vie."

Une idée générale traverse sans doute tous ces textes : à condition de ne pas le réduire à un ensemble de concepts et un système de normes, le droit est un enjeu social essentiel, une composante déterminante de notre culture. Il informe les principaux aspects de notre vie et représente la condition, nécessaire mais pas suffisante sans doute, de la justice et de la liberté. Encore faut-il, pour s’en convaincre, réapprendre à aimer le droit : retrouver pour lui le souffle de l’utopie, la complicité de l’humour, la créativité de l’imaginaire. Conter le droit, c’est lui rendre vie.

Informations techniques :
Titre : Nouveaux contes juridiques ;
Auteur : François Ost ;
Editeur : Dalloz éditions ;
ISBN : 978-2247208463 ;
Parution : 06/10/2021 ;
Prix : 19 euros ;
Nombre de page : 160 pages.

Marie Depay Rédaction du Village de la Justice.