Village de la Justice www.village-justice.com

[Parution] "Dans la peau des criminels".
Parution : lundi 31 octobre 2022
Adresse de l'article original :
https://www.village-justice.com/articles/parution-dans-peau-des-criminels,44118.html
Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur.

Quand un mémoire universitaire de droit devient un très bel objet d’art pour tous ceux que l’univers du tatouage intéresse ou passionne... Voici la promesse que vous fait le Village de la Justice après avoir eu entre les mains "Dans la peau des criminels - Ce qui se cache derrière les tatouages des criminels", dont le texte est issu du mémoire de Benoît Le Dévédec (Doctorant en droit) magnifiquement illustré par Arno KSR, (Tatoueur [1]).
Nous les avons interviewés pour en savoir plus sur l’origine de ce livre qui se lit à fleur de peau...

C’est un constat que nous avons tous déjà fait : si il y a encore quelques années, être tatoué.e faisait de vous un.e "original.e" (pour ne pas dire un.e marginal.e), cela n’est désormais plus le cas. Tatiana Vassine donne le chiffre dans la préface de l’ouvrage : près d’un français sur cinq est tatoué, un chiffre qui a doublé en 10 ans [2].

Mais pendant longtemps, le tatouage était, comme le dit l’auteur du livre Benoît Le Dévédec, le "totem des marginaux et des criminels dans l’imaginaire collectif". A raison sans doute, tant les tatouages ont permis aux criminels et aux gangs dont ils pouvaient faire partie de se "reconnaître" (plus que de se distinguer) et de devenir un véritable code... On vous renvoie aux pages où Arno KSR reproduit les principaux tatouages des prisons françaises, russes, chez les yakuzas japonais et dans les gangs latino-américains qui figurent à chaque chapitre de l’ouvrage.

Benoît Le Dévédec a su quant à lui transformer son travail universitaire en un quasi "polar" passionnant... tout en gardant l’œil du juriste au travers de quelques points de droit essentiels (tatouage et droit d’auteur, règles d’hygiène et de salubrité etc.) [3]

Encore une raison de vous procurer cet ouvrage ? Sa grande qualité esthétique... et les reproductions des tatouages sur papier calque qui viennent se superposer sur les corps "à nu" des personnages...

La parole aux auteurs...

Benoît, quelle est l’origine de cet ouvrage ?  

« A l’origine, "Dans la peau des criminels" est un mémoire universitaire sur le tatouage en criminologie, que j’ai rédigé sous la direction de Pauline Le Monnier de Gouville au cours du Diplôme universitaire de l’Institut de criminologie et de droit pénal de Paris (Université Paris-Panthéon-Assas).
J’ai cherché pendant plusieurs années à « transformer l’essai », à convertir ce travail universitaire en un ouvrage à destination du public. J’ai contacté plusieurs maisons d’édition qui n’ont pas cru dans le projet. Jusqu’au jour où j’ai découvert EnrickB éditions, et c’est devenu une évidence : qui d’autre que ceux qui ont édité "Le droit dans la saga Harry Potter", "Les arrêts illustrés", et évidemment "Curiosités juridiques" (et tant d’autres !) pour soutenir un projet mêlant le droit et la criminologie aux tatouages ?

Benoît Le Dévédec

J’ai alors eu la chance de travailler avec Tatiana Vassine, qui dirige la collection "Le meilleur du droit" [4], et Raphael Costa, co-auteur de "Curiosités juridiques", avec qui nous avons repris le fond et la forme du manuscrit, pour en faire un ouvrage de nature à intéresser tout le monde. Parce qu’on ne va pas se le cacher, même avec toute la bonne volonté du monde, un mémoire universitaire n’est jamais amusant à lire ! J’ai aussi été beaucoup aidé par ma chère et tendre, Céline Duverne, qui outre son doctorat en littérature française, travaille régulièrement pour des maisons d’édition.

Durant ce parcours séparant le mémoire et la publication, j’ai trouvé sur mon chemin Arno KSR, tatoueur de son état, qui a accepté de me fournir au départ quelques illustrations pour m’aider dans mon projet. A l’origine, je souhaitais faire appel à plusieurs tatoueurs pour avoir des dessins et des univers différents. J’avais déjà reçu d’autres dessins qui ne m’avaient pas forcément convaincu. Mais quand j’ai vu le travail d’Arno, j’ai été soufflé : il avait su répondre exactement à ce que j’attendais. Je lui ai donc proposé qu’on collabore de manière plus intensive, et qu’il devienne l’illustrateur officiel (et donc unique) de l’ouvrage, ce qu’il a accepté.

Pour moi, cet ouvrage ça n’a été que du plaisir. J’ai travaillé avec des gens passionnés et talentueux, et qui, ce n’est pas négligeable, sont des belles personnes. Les équipes d’EnrickB éditions ont fait un travail formidable sur le maquettage pour faire du livre un magnifique objet. Il n’y a qu’à regarder la couverture pour s’en convaincre ! »

Quel point fort, s’il ne fallait en retenir qu’un, souhaitez-vous mettre en avant dans ce livre ? 

« J’aimerais vous dire que le point fort de cet ouvrage c’est son contenu, ce qu’il raconte, tant sur l’histoire du tatouage, des groupes criminels étudiés que sur les points juridiques soulevés. Mais d’une part ce n’est pas à moi de le dire et surtout, je suis parfaitement incapable de juger mon travail. En revanche, et cela rejoint ce que je disais juste avant, cet ouvrage est un magnifique objet ! La couverture est belle, les illustrations sont superbes, le maquettage est particulièrement soigné… Votre bibliothèque a besoin d’un si bel objet ! »

A qui le destinez-vous ?

« A tout le monde ! Et ce n’est pas une blague. Tout le travail de réécriture a eu pour ambition de rendre cet ouvrage accessible à tous. Des « Points droit » ont été ajoutés pour toucher les juristes, étudiants ou professionnels, mais rédigés de telle sorte qu’ils puissent être compris et appréciés y compris par des profanes. Le sujet même interpellera évidemment ceux qui s’intéressent à la criminologie et de manière plus générale au crime et aux criminels. Cela va de soi, ceux qui gravitent autour du monde du tatouage y trouveront leur compte. Plus généralement encore, je pense que toute personne peut, en lisant ce livre, y apprendre des choses sur des univers et des cultures souvent méconnus (on parle d’histoire, de religion, des grandes explorations, des prisons, de la Russie, du Japon, de la culture hispano-américaine, etc.). »

Arno KSR

Arno, quelles étaient vos motivations à illustrer cet ouvrage ?

« Le projet initial n’était pas un livre mais bien un mémoire universitaire. Mon style artistique a permis d’illustrer les écrits de Benoît. Le fait d’entretenir une collaboration sérieuse et sans pression, m’a poussé positivement et naturellement à proposer de belles illustrations. Avoir la possibilité de mettre en lumière mon univers professionnel dans un domaine qui m’était peu connu m’a motivé. Avide de projets, je fus conquis par ce nouveau challenge. »

Aviez-vous des connaissance sur ce sujet précis des tatouages de criminel ?

« Depuis 8 ans, je tatoue des clients divers et variés avec leur histoires bonnes ou mauvaises, j’ai assimilé quelques connaissances sur ce sujet. Mais c’est la rencontre avec Benoît et son travail qui m’a permis d’obtenir des réponses précises et précieuses à mes questions. »

Comment avez-vous travaillé pour les dessiner ?

« Pour gagner du temps, Benoît me transmettait photographies, liens internet, fichiers de traitement de texte et autres références pour m’aider à finaliser chaque illustration. Le fait de travailler en numérique permet de rendre des illustrations de qualité, en utilisant une palette graphique, des logiciels de conception graphique. »

Informations techniques
Titre : Dans la peau des criminels - Ce qui se cache derrière les tatouages des criminels ;
Auteur : Benoît Le Dévédec et Arno KSR ;
Éditeur : Enrick B. Editions ;
ISBN-13 : 978-2-38313-078-9 ;
Pages : 172 pages ;
Prix : 29,90 euros ;
Parution : 2022.

Par Nathalie Hantz Rédaction du Village de la Justice

[1Sa page Instagram est ici.

[2Sondage Ifop 2018

[3A retrouver aussi sur le Village de la Justice, son article "Le tatouage en propriété intellectuelle.".

[4Voir notre article sur cette collection ici.