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Criminocorpus, le musée numérique d’histoire de la Justice, des crimes et des peines.
Parution : dimanche 28 mai 2023
Adresse de l'article original :
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Idée saugrenue pour certains, géniale pour d’autre... le site Criminocorpus propose un musée exclusivement numérique dédié à l’histoire de la Justice, des crimes et des peines.
Basées sur des vidéos, des photographies, des peintures, des textes..., des expositions sont proposées, des visites de tribunaux, de prisons sont possibles. Ce musée numérique regorge d’informations rares qui peuvent être utiles aux professionnels du Droit, aux étudiants en Droit ou à toute personne férue d’Histoire et d’histoire de la Justice.
La Rédaction du Village de la Justice s’est entretenue avec Marc Renneville, Directeur de recherche au CNRS et Directeur de la publication de Criminocorpus pour vous présenter ce musée hors norme.
Prêt pour la visite ?

Original et intéressant, le site Criminocorpus l’est à plus d’un titre ! Pour sa forme d’abord : c’est un musée exclusivement numérique. Pour sa conceptualisation ensuite, il a été pensé par une communauté scientifique d’historiens des sciences et de la justice. Enfin pour sa thématique, il est dédié à l’histoire de la Justice, des crimes et des peines.

Criminocorpus a été mis en ligne en 2016, il est porté par le CNRS et le ministère de la Justice via le Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice (CLAMOR) [1].

Ce musée numérique produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice peu communes. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la Justice. Site idéal pour réaliser des études ou des recherches.

Voici en image un aperçu de ce que ce musée propose :

Image extraite du site Criminocorpus.

Par exemple vous pourrez visiter une cour d’assises et avoir accès via différentes sources documentaires aux multiples étapes d’un procès d’assises (constitution du jury, réquisitoire, plaidoirie, délibéré, verdict...), aux différents "acteurs" d’un procès d’assises.

La force de ce site est de rassembler en un seul endroit de nombreux articles, documents, archives... et de mettre ces derniers à la disposition des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des praticiens et des journalistes.
L’intérêt de ce musée provient également des thématiques abordées, de l’origine variée des documents proposés (collections privées, archives nationales, collections publiques...).

Il est important de savoir que l’ "univers" Criminocorpus est vaste, puisqu’en plus du musée numérique, il comprend deux autres sites : une revue et une plateforme de publication (cette dernière fête ses 20 ans d’existence en 2023 [2]).

La rédaction donne la parole à Marc Renneville, Directeur de recherche au CNRS et Directeur de la publication de Criminocorpus.

Le Village de la Justice : Qui est à l’origine de ce musée numérique ? Quelles ont été les motivations de sa création ?

Marc Renneville : « Mis en ligne le 6 septembre 2016, Criminocorpus est le premier musée exclusivement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Il a été conçu à l’initiative de la communauté scientifique d’historiens des sciences et de la justice et il est issu d’une longue coopération entre chercheurs, archivistes, documentalistes et collectionneurs. La motivation de cette création est pour l’essentiel de rendre librement accessible à tous une information fiable sur l’histoire de la justice française.
Ce musée est original et même unique en son genre car il ne constitue pas le prolongement d’une institution localisée dans un édifice accueillant du public. Il est porté depuis sa création par le CLAMOR, Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice, une unité d’appui à la recherche créée en 2015 par le CNRS et le ministère de la Justice, en partenariat avec les Archives nationales. Il bénéficie de nombreux partenariats  : les Archives nationales de France, Sciences Po Paris, l’École nationale de l’administration pénitentiaire, la Bibliothèque des littératures policières (Bilipo), les Archives nationales d’outre-mer… »

En quoi consiste ce musée numérique, quel est son contenu, quels en sont les objectifs ?

"Criminocorpus est devenue une plateforme de référence du web scientifique."

« Le musée Criminocorpus est composé de 5 sections : expositions, visites, bibliothèque, législation et outils. Il propose également une chaîne YouTube.

Quel public souhaite t-il toucher ?

« Des bagnes aux tontons flingueurs, des faux-monnayeurs au Moyen Âge aux rebelles face à la justice, du Code civil à l’Ordonnance du 2 février 1945 relative à la justice des mineurs, de la criminologie à la peine de mort… Criminocorpus est devenue une plateforme de référence du web scientifique en mettant articles et ressources documentaires à la disposition des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des praticiens et des journalistes.
En recomposant une large part de ses contenus sous la forme d’un musée, la plateforme Criminocorpus entendait bien poursuivre ses missions d’édition et de recherche tout en s’adressant à un plus large public. Notre musée en ligne entend contribuer à une meilleure connaissance partagée de l’histoire méconnue de la justice, des crimes et des peines. Il s’agit aussi, en se désignant ainsi par un terme rarement appliqué à un projet numérique, de promouvoir la création en France d’un lieu dédié à la connaissance du monde judiciaire. Nous espérons ouvrir un jour un lieu dédié à l’accueil du public pour présenter les grandes thématiques du monde judiciaire en « présentiel ». En créant ce musée en ligne, nous en avons posé la première pierre… virtuelle ».

Rédaction du Village de la Justice.