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Sélection Liberalis du week-end : les secrets de l’imagerie d’Epinal.
Parution : samedi 20 janvier 2024
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En 2003, le Musée de l’image d’Épinal voit le jour et devient au fil des années le fonds le plus important d’images populaires d’Europe. Éditées du XVIIe au XXIe siècle, les œuvres conservées viennent du monde entier, d’Europe, mais aussi du Japon, de l’Inde…

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(Découvrir / Exposition) : Les secrets de l’imagerie d’Epinal et découverte de l’exposition : « Icônes, les images fantasmées ».

Par Jean-Louis Roux-Fouillet

Née à la fin du XVIIIe siècle, l’imagerie d’Épinal s’est vite imposée comme la référence en matière d’images populaires. C’est précisément en 1796, que Jean-Charles Pellerin, fabricant de cartes à jouer, décide de se lancer dans ce type d’images et va rapidement exceller dans ce domaine grâce notamment à de nombreuses séries sur l’épopée napoléonienne. La tradition imagière a atteint alors son apogée tout au long du XIXe siècle, notamment grâce aux imageries Pinot et Pellerin. Ces estampes aux dessins simples et aux couleurs vives, ancêtres de la publicité ont fait la renommée de la ville d’Épinal dans les Vosges, en France comme à l’étranger.

En 2003, le Musée de l’image d’Epinal voit le jour et devient au fil des années le fonds le plus important d’images populaires d’Europe. Éditées du XVIIe au XXIe siècle, les œuvres conservées viennent du monde entier, d’Europe, mais aussi du Japon, de l’Inde…

Comme des miroirs, les images reflètent les sociétés qui les ont produites. Elles parlent d’amour, de politique, de religion, de morale… Au-delà des qualités esthétiques des œuvres et leurs rapports avec la production dite savante, le musée explique comment, pourquoi et pour qui une image a été créée, ce qu’elle dit de son créateur et de ceux qui l’ont achetée.
Une exposition permanente dont les œuvres changent régulièrement est complétée par des expositions temporaires.

La prochaine exposition « Icônes, les images fantasmées », évoque le processus d’iconisation, son évolution et sa représentation à travers les époques, des gravures populaires à l’ère des réseaux sociaux. Figures idéales et adulées, dont l’image est entrée dans la postérité, les icônes fascinent autant qu’elles nous interrogent sur notre rapport à ces représentations et leur dimension quasi religieuse.

Brigitte Bardot 1967 © Ministère de la Culture-Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie / Sam Lévin
Che Guevara, d’après Alberto Korda - Coque de téléphone portable, Années 2000 Coll. musée Nicéphore-Niépce, Chalon-sur-Saône

À travers une sélection de 150 pièces regroupant imageries populaires, photographies, revues et journaux illustrés et autres produits dérivés, l’exposition retrace l’évolution de la représentation des icônes à travers les époques sous le prisme de grandes figures, religieuses, militaires, artistiques ou sportives. Dans tous les cas, l’icône est une création fictionnelle. Elle suppose l’acceptation d’un sens fantasmé par le plus grand nombre. Elle est variable dans le temps et dans l’espace.

Apothéose de Napoléon - François Georgin (dessinateur), Jean-Baptiste Thiébault (graveur) Pellerin, Épinal (éditeur) 1834 - Gravure sur bois coloriée au pochoir © Musée de l’Image d’Epinal / photo Claude Philippot
Aimé Millet Vercingétorix 1865-1875 Bronze © Centre de Conservation d’Alésia –Département de la Côte-d’Or photo F. Pérodin

Elle pose également un regard sur la société actuelle et sur ce qui de nos jours peut permettre à une personnalité publique d’accéder au panthéon des icônes. À l’ère du tout numérique et de l’omniprésence médiatique, quelles sont les conditions qui permettent à un personnage de rentrer dans la catégorie de l’universel, à transcender frontières et cultures, barrières linguistiques et classes d’âge pour devenir immortel ?

Du 24 février 2024 au 22 septembre 2024
Musée de l’Image, 42 quai de Dogneville 88000 Épinal
Informations : https://museedelimage.fr

Photo en logo : Planche image réalisée manuellement © Maison Imagerie d’Epinal