Cécile Even, avocate depuis 30 ans au Barreau des Hauts-de-Seine a créé la pièce de théâtre « Ne m’appelez pas “Votre honneur” ! » afin de mettre en lumière la justice civile. Par son expérience professionnelle, elle fait le constat que seule la justice pénale est médiatisée, parce que plus "spectaculaire" surtout quand il s’agit des procès d’assises par exemple, ou eu égard à la personnalité du condamné [1].
Mais, comme elle le précise : « le citoyen lambda a plus de chances, ou de risques c’est selon, de côtoyer la justice civile, soit pour la solliciter, soit pour la subir. Qui n’a pas, dans son entourage, une personne qui divorce, qui s’embrouille avec son ex devant le juge au sujet des enfants, qui n’a pas payé son loyer ou qui a maille à partir avec son voisin ou sa banque ? »
Il s’agit donc de redonner une visibilité à ce contentieux qui "parle" à un public beaucoup plus large. C’est l’occasion également d’évoquer les dysfonctionnements de cette justice, ses manques de moyens ; l’opportunité aussi d’évoquer l’abnégation et l’humanité de ses acteurs.

- Photo de la pièce de théâtre Ne m’appelez pas "Votre honneur" ! Cliquez sur l’image pour l’agrandir.
Voici comment l’auteure nous décrit son spectacle : « dans la pièce, les personnages sont à l’avenant... ; c’est la petite dame qui attend désespérément son jugement, qui finit par arriver mais bien trop tard et de plus avec des petites erreurs dites matérielles ; c’est une autre personne qui marque sa confiance en la justice malgré tout et qui revient devant le juge après des promesses non tenues de bonne conduite par son mari ; c’est encore une troisième dame qui écrit directement à la présidente de "son" tribunal parce qu’elle pense que c’est la bonne personne pour aller plus vite et sortir d’une situation de violences conjugales.
C’est l’avocat qui expose son sentiment de ne pas être entendu parce que le juge n’a pas le temps ; c’est l’avocat qui parle de sa condition économique qui n’est pas forcément celle du notable généralement perçue de l’extérieur.
C’est la juge qui "pète les plombs" par manque de moyens et qui doit tout de même juger.
C’est enfin la Justice elle-même qui fait ce qu’elle peut, avec ce qu’elle a, justiciables compris qui ne se remettent jamais en cause.
Il s’agit donc d’une succession de situations desquelles il ressort un sentiment tantôt d’insatisfaction, tantôt d’espoir ».
Cécile Even ajoute que : « chacun se sent forcément concerné de manière plus ou moins directe. C’est confirmé par les échos que j’en ai eus après les premières représentations ».
Le sujet étant lourd, l’auteure a fait le choix d’intégrer des intermèdes musicaux et une chanson pour la fin.
À notre question, pourquoi avoir choisi ce titre ? Cécile Even répond qu’il y a deux raisons à cela. La première étant qu’elle souhaite rappeler qu’en France on ne dit pas "Votre honneur" à un juge. Cette erreur faite par certains est due à une vision de la Justice vue via le prisme des séries américaines. La seconde raison qu’elle invoque est que, compte tenu des dysfonctionnements de la justice, il n’y a pas vraiment de quoi en être fier.
La pièce sera jouée le vendredi 14 novembre 2026 à 20h30 au théâtre Le Grenier à Bougival (d’autres dates sont à venir, elles vous seront indiquées ici) [2].
Plus d’informations :
Titre : Ne m’appellez pas votre honneur !
Auteur : Cécile Even ;
Mise en scène : Alaska Levendovsky et Cécile Even
Troupe : Ma Cie Tapatoudi
Avec : Isabelle Bouchon, Sylvie Buratto, Stéphanie Glasser, Martine Le Boulge et Cécile Even.
Tarifs :
Étudiants et demandeurs d’emploi : 9 euros ;
En prévente — réservation possible par téléphone ou QR code (voir affiche ci-contre) — ou sur présentation du flyer : 12 euros ;
Sur place : 14 euros.




