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Publicité offensive de Leclerc..... solutions??

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 17:36
de emily782
bonjour à tous,

Peut etre avez vous vu la nouvelle publicité de E. LECLERC attaquant les industriels de la hausse des prix....

Je me demandais alors sur quels fondements les industriels visés dans cette pub pouvaient agir...

Je pensais à plusieurs voies :
- le dénigrement : mais il me semble qu'il faut un concurrent,
- la publicité trompeuse / mensongère : car la pub fait figurer les tarifs communiqués au distributeur, en gros, sans prise en compte des effets de volume... et surtout de la part des marges arrières que s'attribue le distributeur.... alors que la pub accuse les industriels de cette augmentation des prix...
- le parasitisme : mais la j'ai plus de mal....
- la reproduction d'image de produits hors accords commercials,
- la divulgations d'informations confidentielles (tarifs)...
- je voyais aussi peut etre une autre voie : remise en cause de la concurrence.....

Donnez moi votre avis sur ces points... Michel Edouard Leclerc ne s'arrete jamais!!!!

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 17:38
de lexibreizh
Si ça pouvait faire baisser les prix, pourquoi pas ?

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 17:39
de emily782
Le problème est que ce qu'il ne dit pas c'est que lui aussi se prend une part du gateau en cas d'augmentation des prix..... La marge arrière est la pour ca!!!!

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 18:11
de malice
Bonjour,
En ce qui concerne les hausses des prix, j'ai un avis assez mitigé.
En effet, tout le monde se plaint de ne pas être suffisamment payé :wink: , or pour être payé (ou se payer) plus, il faut que de l'argent entre donc il faut vendre plus ou plus cher (plutôt plus cher car même si il y a des économies d'echelles, elles sont rarement faites à la base). De ce fait, si les producteurs veulent gagner plus, ils doivent vendre plus cher. En revanche, on parle en effet assez peu des marges des intermédiaires qui sont souvent proportionnelles au prix d'achat et qui donc augmentent alors même qu'ils n'ont pas d'augmentation des autres charges.
Si vous prennez l'exemple du pain cette année, le prix du blé a fortement augmenté (X2 à3) etle prix du pain à été fortement augmenté, hors le blé ne représente qu'à peine 10 à 20% des charges liées à la fabrication du pain.
De ce fait, une augmentation des matières premières est souvent un prétexte à une forte augmentation des prix alors même qu'en réalité elle ne le nécessite pas. On remarque donc qu'une augmentation des prix par les fournisseur entraine une augmentation des marges des revendeurs!
Alors en plus utiliser cela pour se faire plaindre ou excuser auprès des consommateur en disant c'est pas nous c'est eux qui ont augmenté leurs prix, la c'est vrai que c'est un peu fort!

Et vous remarquerez que ce genre de pratique ne fait pas baisser les prix mais renvoie simplement la faute sur quelqu'un d'autre!
Cdt

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 18:50
de Lahuche
Bonjour,
Je n'ai pas vu la publicité évoquée mais, à la lecture de la question, il me semble qu'il y a peut-être une possibilité d'action en diffamation.
Attention, les délais pour agir sont très courts...

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 19:18
de padawan
Sur le terrain de la concurrence, je ne vois rien en effet.

Sur la RCD classique, pourquoi pas. Même fondement que la concurrence déloyale d'ailleurs...

Et la diffamation, en entrant sur le terrain pénal peut-être ? Je n'ai pas vu la pub en question, mais je serais quand même très surprise que Leclerc se soit lancé à l'aveuglette, sans s'interroger sur les risques de diffamation...

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 19:28
de Camille
Bonsoir,
Effectivement, Michel-Edouard Leclerc ne donne pas l'impression d'avoir l'habitude de se lancer dans une aventure sans biscuits (si je puis dire...)

MessagePosté: Mar 06 Nov 2007 19:28
de matthejoke
Au départ ça me semblait louche comme raisonnement et puis je me suis souvenu de Télé 2 qui avait fait une pub identique et qui n'avait pas été attaqué. Donc je me suis renseigné. Et voilà ce que j'ai trouvé :
Longtemps interdite en France, la publicité comparative reste ignorée de la plupart des entreprises. Et les consommateurs manifestent encore leur surprise quand ils la découvrent, persuadés que c’est une pratique purement anglo-saxonne.

Or cette forme de communication est autorisée en France depuis plus de dix ans par la loi du 18 janvier 1992, modifiée en 1997 à la suite de directives européennes. Le régime actuel de la publicité comparative est précisé par l’ordonnance du 23 août 2001 transposant la directive européenne de 1997.

Publicité autorisée mais surtout publicité très encadrée ! Tous les coups ne sont pas permis. La loi définit strictement les conditions de licéïté de ce type de publicité en précisant qu’elle doit être loyale, véridique et permettre une comparaison objective.

La définition juridique de la publicité comparative est donnée par l'article L.121-8 du Code de la consommation.

« La publicité qui met en comparaison des biens ou services en utilisant :

soit la citation ou la représentation de la marque de fabrique, de commerce ou de service d'autrui,
soit la citation ou la représentation de la raison sociale ou de la dénomination sociale, du nom commercial ou de l'enseigne d'autrui
n'est autorisée que si elle est loyale, véridique et qu'elle n'est pas de nature à induire en erreur le consommateur.

Elle doit être limitée à une comparaison objective qui ne peut porter que sur des caractéristiques essentielles, significatives, pertinentes et vérifiables de biens ou services de même nature et disponibles sur le marché. Lorsque la comparaison porte sur les prix, elle doit concerner des produits identiques vendus dans les mêmes conditions et indiquer la durée pendant laquelle sont maintenus les prix mentionnés comme siens par l'annonceur. La publicité comparative ne peut pas s'appuyer sur des opinions ou des appréciations individuelles et collectives. »

L’articles L.121-9 précise qu’« aucune comparaison ne peut avoir pour objet principal de tirer avantage de la notoriété attachée à une marque. Aucune comparaison ne peut présenter des produits ou des services comme l'imitation ou la réplique de produits ou services revêtus d'une marque préalablement déposée. » (L.121-9)

De même, l’article L.121-12 définit les modalités de mise en œuvre de ce type de publicité. « L'annonceur pour le compte duquel la publicité définie aux articles L.121-8 et L.121-9 est diffusée doit être en mesure de prouver l'exactitude des ses allégations, indications ou présentations. Avant toute diffusion, il communique l'annonce comparative aux professionnels visés […] ».

Les conditions de forme imposées par les articles L.121-11 et L.121-12 sont assez drastiques puisque, outre le fait que l'annonceur doit communiquer préalablement le message comparatif aux concurrents visés, de nombreux supports sont exclus (emballages, factures, titres de transport …).

Enfin, il existe des interdictions formelles pour les publicités comparatives portant sur des opérations commerciales nécessitant une autorisation administrative : ventes au déballage, soldes, foires, salons, ouvertures le dimanche …

La publicité comparative doit être loyale, véridique et objective :

la condition de loyauté empêche le dénigrement d’un concurrent. Un annonceur pourra ainsi affirmer la suprématie de son produit mais il lui sera interdit de dire explicitement que celui de son concurrent est mauvais ;
la condition de véracité précise que: la comparaison ne doit pas être faite de façon trompeuse pour le consommateur. Il en serait ainsi si la comparaison portait sur un prix en promotion par exemple ;
la condition de comparaison objective contraint l’annonceur à pouvoir prouver sa comparaison grâce à des éléments mesurables ou quantifiables. Les produits doivent donc être suffisamment similaires pour permettre cette comparaison.

Enjoy,
Matt

MessagePosté: Jeu 08 Nov 2007 12:18
de emily782
en réalité, il ne s'agit pas de pub comparative. Pour plus de précision, je me permets de mettre ci après le texte de la pub :

" Monsieur le Président, promettre la hausse du pouvoir d'achat, c'est permettre la baisse des prix, visiblement c'est mal parti!

assez de demi mesure, de réformette et de langue de bois : l'inflation est de retour!
Les industriels imposent leurs hausses tarifaires. Ils pretextent de la'ugmentation des matières premières. Mais s'agissant des produits largement transformés, toutes ces hausses sont manifestement excessives. Elles menacent directement le pouvoir d'achat des français.

Comme la Commissions canivet en 2004, la Commission ATTAli propose l'abrogation de la loi Galland qui limite la concurrence. Mais le projet gouvernemental de réforme ne permettra pas aux distributeurs de mettre les industriels en compétition et de négocier leurs tarifs.

Le gouvernement promet "la négociabilité des tarifs ce sera pour plus tard".Mais "plus tard, c'est trop tard"; Les prix auront augmenté et le pouvoir d'achat des ménage sera affecté dès le premier trimestre 2008. Si l'on veut que soient tenues les promesses présidentielles, c'est maintenant qu'il faut faire barage à la hausse des prix."

Pour accompagner ce message, des produits de la vie courrantes et de grandes marques sont reproduits accompagnés pour chacun du pourcentage d'augmentation des prix.

La pub précise qu'il s'agit des tarifs communiqués par les fournisseurs pour une période précise.

Dans sa bub, Leclerc ne précise pas qu'il profite de ces augmentations en augmentant les marges arrières et autres.....Ils visent uniquement les industriels comme coupables de ces augmentations. alors que bien souvent, c'est à cause de l'augmentation des marges arrières que les industriels réajustent leurs tarifs.....

Sur quels fondements juridiques les industriels concernés par cette pub pourraient agir selon vous?
Dénigrement? pub mensongère? Parasitisme????

MessagePosté: Jeu 08 Nov 2007 14:11
de Camille
Bonjour,
emily782 a écrit :Sur quels fondements juridiques les industriels concernés par cette pub pourraient agir selon vous?
Dénigrement? pub mensongère? Parasitisme????

Pas tout bien suivi, là...
Quels industriels concernés ? Apparemment, MEL ne part pas en guerre contre les industriels mais contre la loi Galland, d'après ce que j'ai cru comprendre.
C'est justement, si j'ai tout bien compris ses diverses interventions TV, que c'est justement cette loi qui lui interdit de négocier les prix avec ses fournisseurs ET qui lui interdit de répercuter les marges arrières sur les prix de vente.
Tout ça parce qu'il fallait protéger le petit producteur et le petit commerçant.
Et que, si la loi lui en donnait le droit, c'est ce qu'il ferait.
Et comme il ne vise aucun industriel en particulier et que ce n'est pas eux qu'il vise directement...