Bonjour,
Vincent UPX a écrit :En outre, si le délais des deux mois est dépassé, et ce, alors que vous n'avez pas eu le temps d'exercer un recours gracieux, vous pouvez faire jouer l'exception d'illégalité. Mais dans ce cas là, seule la mesure individuelle sera annulée mais l'acte persistera.
Je ne suis pas trop d'accord avec ce point de vue. Si un arrêté est réellement illégal, l’administration a l’obligation de l’abroger et si elle l'abroge, elle l'abroge forcément pour tout le monde, sinon ça signifierait qu'il y a inégalité entre ceux qui ont râlé et les autres.
Et il me semble qu'il ne faut pas confondre entre retrait (annulation avec effet rétroactif : l'arrêté est réputé n'avoir jamais existé) et abrogation ordinaire (arrêté réputé exister et applicable jusqu'à l'annulation).
Pour ce qui est du délai de 2 mois, le droit administratif laisse toujours une porte de sortie si un arrêté est réellement illégal. Vous pouvez, à tout moment, demander le retrait ou l’abrogation d’un arrêté illégal. L'administration a deux mois pour répondre en refusant votre demande (éventuellement au prétexte que le délai est dépassé) ou ne pas répondre, ce qui constitue une "décision implicite de rejet". Vous êtes alors dans ce fameux délai de deux mois fatidique pour attaquer cette nouvelle décision devant un tribunal administratif…
Et, du coup, le juge sera obligé, indirectement, d'examiner l'illégalité de l'arrêté proprement dit. Or, pour un juge administratif, un arrêté illégal doit être annulé, peu importe le délai.
Lui ne pourra peut-être pas l'annuler directement mais il pourra enjoindre l'administration de le faire.