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et tu as décroché

MessagePosté: Mer 01 Déc 2004 20:21
de sev
quel type de poste dans l'immobilier, un poste commercial, un poste de gestionnaire locatif ?
L'autre avantage de ce secteur c'est qu'il permet de se déplacer partout en province, alors que beaucoup de postes de juristes (surtout dans certaines branches) sont concentrés à Paris ...

MessagePosté: Mer 01 Déc 2004 20:28
de Zita
J'ai décroché un poste de consultante en immobilier dans une des grosses boîtes dans ce domaine à LYON. Concrètement je vais m'occuper de la vente et de la location de bureaux dans un premier temps. Statut cadre, avec un minimum sympa (par rapport à ce qui est proposé dans l'immobilier d'habitation), TR, indemnités km, ce qui est assez rare pour ce type de poste. Voir plus haut comment j'ai décroché ce poste, un gros coup de chance ...
Mon bagage technique les intéresse beaucoup mais ça reste un poste "commercial" en B to B.

MessagePosté: Mer 01 Déc 2004 22:44
de SX
Il faut donner une @ parisienne, ça aide effectivement ...

Trouver un stage avec déjà de l'expérience précédente en stage et un DESS ne devrait pas être si difficile, privilégiez un stage de 6 mois , en dessous, vous perdrez presque votre temps et soyez exigeante sur le contenu... ce n'est pas marrant, mais ça vous permettra de postuler plus facilement à des annonces pour des postes à 2/3 ans d'exp.

Ne pas décourager, les choses finissent en général par s'arranger !

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 1:01
de JJude
Bonsoir à tous et merci pour vos nombreux messages d'encouragement.

Il apparait effectivement clairement que l'adresse parisienne s'impose mais il est vrai que jusque lors je n'avais pas eu envie d'user de cet "artifice" étant donné que si je postule pour un stage de plusieurs mois à Paris ou Rp, c'est que j'ai pris mes responsabilités et les dispositions qui vont avec (surtout que l'on voit clairement sur mon CV que j'ai déjà effectué un stage de plusieurs mois à Paris)

Pour Sev : j'ai effectivement largement abandonné ne serait-ce que l'idée d'obtenir un entretien pour un CDD d'où ma politique de recherche d'un stage long (au moins six mois et conventionné puisqu'inscrit pour cela (notamment) en fac cette année) mais je ne pensais pas avoir autant de diffcultés pour décrocher ne serait ce qu'un entretien pour un stage étant donné mon DESS déjà acquis et mes expériences certes ne dépassant pas les six mois à elles deux mais néanmoins assez probantes ne serait-ce que par la notoriété de mes "employeurs" ainsi que par le contenu même de ces stages....mais je me suis visiblement trompé car même en stage, l'entreprise reste actuellement très difficile à intégrer, et ce même lorsque l'on est parfaitement "dans les clous" par rapport à l'annonce, d'où ma nouvelle déconvenue après la première relative à l'emploi (au sens contrat de travail) des JD en Droit.

Pour SX: je pensais effectivement repasser par la case stage pendant plusieurs mois pour pouvoir ensuite postuler à ces fameuses annonces 2/3 ans d'expérience, mais étant donné la pénurie de stages en entreprise (je précise bien dans les services juridiques d'entreprises, qui sont, il faut bien le reconnaître, peu nombreux et quand ils existent, peu étoffés, surtout par rapport à d'autres fonctions tertiaires) et le fait que les stages ont de plus en plus tendance à ne pas valoir autant que de l'expérience en CDD ou CDI pour les recruteurs, je commence à douter de l'opportunité de mon choix, qui n'avait déjà pas été facile à justifier auprès de mon entourage (relative incompréhension : repartir pour des stages après avoir déjà fait des stages et obtenu ce fameux Bac+5 annonciateur d'emploi, à quoi bon ?...)

Pour le reste, il faut bien avouer qu'à l'heure actuelle, la réorientation ne me séduit pas tout à fait, j'ai du mal à me dire que j'ai fait tout ça pour rien surtout que contrairement à ce que j'ai déjà pu lire sur d'autres sujets, intégrer un DESS en droit des affaires (certainement vrai aussi dans d'autres branches mais je parle là seulement de ma propre expérience et de celle d'amis qui ont eux aussi fait droit des aff) n'est pas si aisé qu'il n'y paraît au premier coup d'oeil ou alors nous avons frappé aux mauvaises portes, au mauvais moment etc.....Donc, tant d'efforts et d'envies sur lesquelles tirer un trait quelques semaines seulement après avoir été diplômé, ce n'est pas évident à faire, surtout quand on veut montrer à son entourage qu'il a bien fait de nous suivre et "d'investir", que ce n'était pas inutile.....

En revanche, dans quelques temps, peut être la Raison (vertu première du juriste paraît-il) me poussera-t-elle à lorgner du côté de l'Immobilier, de la Banque ou de l'Assurance.....

Merci encore pour vos réponses et bonne nuit ( :idea: :idea: ) à tous....

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 15:43
de SRVGH
J'aimerais pour ma part réagir par rapport à ce qui a été dit concernant la réorientation du juriste ainsi que concernant sa frustration et vous raconter une petite histoire personnelle, parce que ça fait du bien, je reconnais.

J'ai poursuivi des études juridiques pendant 5 années difficiles, pour obtenir un DESS. Dans le même temps, une personne que je connais fort bien faisait un IUT productique. (pendant mes dernières années d'étude) La sélection était bien moindre de son coté.
Le rythme des études différait relativement profondément entre lui et moi. L'IUT avait une vocation professionnelle affichée, l'investissement demandé aux étudiant était certes réel mais néanmoins mille fois moins exigeant en terme de temps passé à étudier et en terme de sacrifices concernant sa vie sociale. Je pourrais résumer en disant qu'il a passé de très belles années d'études, et a construit ainsi un réseau relationnel fort. En effet, les nombreuses soirées organisées et les encouragements directs aux élèves à collaborer au lieu de la jouer personnel font le terreau des amitiés. De mon coté, à la faculté, le caractère totalement déshumanisé et impersonnel de l'environnement, ainsi que l'exigence des professeurs conduisait la plupart des étudiants à se tirer dans les pattes et à adopter des comportements égoïstes.

Au total, j'ai passé 5 années de ma vie à jouer au moine, ce alors que lui passait quelques unes des plus belles années de sa vie en termes de rencontres, d'études etc…

A la sortie, j'ai vécu exactement les mêmes affres que beaucoup d'entre vous, sans y avoir été le moins du monde préparé. Comme beaucoup, je pensais que mon DESS m'ouvrait certaines portes pour l'emploi. Je pensais que mes efforts payeraient, que c'était la moindre des choses.
Pour sa part, lui a immédiatement trouvé un job. Bien sur, ce n'était pas mirobolant, mais ça s'est correctement passé. AU bout de 2 ans de mise à l'épreuve, un poste en or massif lui a été proposé, et très honnêtement à moins d'un retour de flamme, son avenir semble assuré.

Pour ma part, semblable à pas mal d'entre vous, j'ai du prendre un job alimentaire, et faire du secrétariat juridique pendant 3 ans dans une collectivité locale. La dévalorisation que j'ai subi et la claque que j'ai pris étaient énormes. Je me suis bien évidemment efforcé de trouver un travail plus en rapport avec ce que je souhaitais faire, mais bien sur, cela n'a pas marché.
Je suis forcément très amer concernant cette situation.

Je pense également sérieusement à une reconversion, mais même après trois années, j'ai beaucoup de mal à accepter l'idée de ce gâchis de temps, de ces sacrifices faits pour rien, et pour tout dire de cette injustice qui fait que des études extrêmement difficiles ou l'on met entre parenthèse sa vie d'adolescent pour réussir (je n'étais pas suffisamment doué pour réussir sans m'y investir beaucoup) ne mènent à rien. Bien plus, si l'on parvient par chance à décrocher un job, il y a encore le risque (important) de souffrir d'une part de la réputation des juristes, ainsi que de la tension du marché qui amènent les employeurs ou n'importe quel collègue qui ne vous veut pas du bien à pouvoir vous mettre devant le nez les centaines de profils trois fois plus diplômés que vous qui tapent à votre porte, pour faire du secrétariat juridique. Trouver un poste de juriste c'est dur, mais attention exercer en tant que juriste ça peut être encore plus dur et vous amener à regretter la période de recherche d'emploi. (si si, je vous assure)

Je dois aujourd'hui ravaler ma fierté, et penser recommencer de zéro, dans une situation bizarre ou finalement mes études étaient les plus clinquantes, les plus valorisantes socialement, pendant que je les faisais et encore maintenant, mais ou au final il s'avère qu'elle ne valent pas grand chose.

Aujourd'hui je ne conseillerais vraiment à personne de faire des études de droit. Ce qui est proposé est proprement scandaleux à de nombreux points de vue.

Maintenant point positif, la reconversion peut encore être réussie, et amener peut être à quelque chose qui plaira bien plus que la matière aride que peut être le droit. C'est du moins ce que j'espère aujourd'hui…

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 16:11
de Jean Marc Cheze
Bonjour, :D
Je crois qu'il faut lister votre réseau. Exemple quelles sont les personnes qui ont fait du droit dans mon entourage, Que sont devenus les élèves de mon DESS, quelles sont les associations de juristes, se procurer la liste des clubs services et le nom des responsables chargé du social, annuaire des DRH, liste des réseaux d'avocats Gesiica, interjuris etc .
cordialement

tout à fait d'accord

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 16:12
de sev
avec toi SRVG au sujet du goût amer que laisse la confrontation au marché de l'emploi pour les juristes, surtout après les efforts qu'on a fait pour y arriver.
Le pire c'est le regard de la famille qui se demande comment ça se fait qu'avec toutes les études qu'on a faites, et le prix que ça a coûté, on gagne moins que les cousins qui ont toujours été des cancres assumés et ont stoppé l'école bien avant le bac. On doit forcément mal se débrouiller ...

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 17:23
de Zita
@ SRVG : au moins une chose est sure, tu n'es pas seul dans ce cas. J'ai fait le même parcours que toi : des études "brillantes ": DJCE puis des postes de secrétariat juridique en cabinet d'avocats, puis d'experts comptables, la même claque parce que sans être prétentieuse, j'ai du mal à me faire à ces postes de secrétaire qui sont dévalorisants.

Je te souhaite de te poser les bonnes questions sur tes envies véritables, tant au niveau du boulot que de l'environnement.

C'est le chemin que j'ai parcouru pendant cette année.

Après avoir compris que finalement je ne supportais pas d'être traitée comme une secrétaire, de rester derrière un écrant toute la journée sans voir de client, de gagner autant que je fasse 20 heures ou 50 heures de boulot, de ne pas avoir d'évolution possible, de faire un job abêtissant, je me sauve et me reconvertis. J'en avais aussi également assez que l'on me rabache toujours que je ne suis pas avocate.

Je sais que ce ne sera pas facile. Mais je suis déterminée et au moins je me dis que au moins je saisis ma chance, qu'elle ne se représentera peut-être pas deux fois.

Je pense qu'il y a pleins de postes intéressants, en dehors des postes de juristes, qui nous sont abordables, pour peu qu'on s'y intéresse et que l'on présente un CV adapté.

Les recruteurs aiment l'aspect rigoureux de notre formation et savent que si on y est arrivé c'est qu'on le mérite, un DESS de droit, sauf exception, ne s'obtient pas par piston mais nécessite de véritables qualités. Donc nos études ne servent pas à rien.

Alors ne reste pas aigri, j'ai connu cette situation et je te comprends très bien.

Pose toi les questions et réoriente toi éventuellement avant qu'il ne soit trop tard.

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 17:39
de Jean Marc Cheze
Bonjour,
Un DESS de Droit ne s'obtenait pas par piston, pensez vous qu'il en soit de même maintenant? . Avec la validation des acquis , il doit être possible d'obtenir le Diplôme sans le passer.Le piston peut exister alors qu'à l'examen , les noms étaient invisibles. Seulement voilà, il doit falloir le vrai coup de piston .Malheureusement ça me semble possible pour des fils de juristes dans des professions règlementées qui ont un Deug et qui peuvent passer à Bac +5 sans examen après 10 ans de cléricature par exemple en allumant le radiateur le matin à l'étude..

Cordialement .

MessagePosté: Jeu 02 Déc 2004 17:58
de sev
Zita a écrit :J'en avais aussi également assez que l'on me rabache toujours que je ne suis pas avocate.


ça c'est vrai !!!
On finit par faire un sérieux complexe par rapport aux camarades de promo qui sont devenus avocats (soit la majorité).
Je n'ai jamais voulu exercer le metier d'avocat car j'ai toujours su que ce métier ne me plairait pas (et l'ambiance des cabinets non plus) et donc logiquement (enfin je croyais) je n'ai pas passé le CFPA/CAPA. Mais j'en viens à le regretter parce que la reconnaissance du métier de juriste d'entreprise (si tant est qu'un jour on puisse aspirer à ce statut) n'a rien à voir avec celle du métier d'avocat, à la fois dans l'entreprise parmi les non-juristes qui méprisent les juristes de leur boîte mais respectent les avocats, mais aussi dans la vie de tous les jours.
Alors même pour être juriste d'entreprise passer le CAPA est une bonne solution au moins pour avoir une certaine légitimité.