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Re: oui!

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 10:47
de chatchatbotté
Ceux là, les JD, s'expriment sur une autre discussion du VJ "En attendant de trouver un emploi". Quant aux étudiants, ils sont à l'origine de cette discussion sur laquelle nous nous exprimons en ce moment. Donc contrairement à ce que tu affirmes, ils se sentent TRES concernés.


Je ne connaissais pas ce post et je ne me souvenais pas que tu étais étudiante. Ca fait assez longtemps que je ne suis aps venu sur le village de la justice et je suis moins qu'avant les différents posts. Donc j'aurais peut être du ne pas dire que cette question n'interressait pas les étudiants et JD...mea culpa l-o

Moi ce qui me scandalise, c que les JD sont depuis longtemps alerté par le fait que l'accès au poste de JE est officieusement "réservé" aujourd'hui aux sur-diplômés (LLM, Docteurs, Ecoles...) et notamment à ceux qui ont le CAPA.


Je suis en poste depuis quelques années, je n'ai pas connu de processus de recrutement depuis un moment. Mais cela était déjà une réalisté y a quelques années quand je suis sortie de la fac.
J'ai moi même un double cursus. Mais je ne pense pas que tous les juristes aujourd'hui recrutés ont le CAPA (même les juniors). C'est sur que ça doit être un plus parce qu'il y a tout simplement une course au diplôme. Tout le monde a un DESS ou un DEA (enfin un master II), le recruteur essaie de les distinguer.

Personne, parmi les JE, n'a bougé le petit doigt et nombreux sont ceux (voir la discussion en "En attendant d'avoir un emploi" ) qui soutenaient bien fort que la CAPA ou autre ne servaient à rien, qu'il était "inutile d'enfiler les diplômes comme des perles", qu'une simple maîtrise suffisait à condition d'être patient, que seule l'expérience compte...


Je pense que le CAPA n'apporte pas grand chose pour un JE. Mais j'ai aussi toujours pensé que l'étudiant qui fait ses années (même avec mention) mais sans faire de stage le long de ses études ou de formation complémentaire (le but majeur étant de se distinguer de la masse) va connaitre une premiere recherche d'emploi difficile. C'est malheureux mais c'est comme ca.
J'ai jamais jamais pensé qu'une maitrise de droit suffisait (enfin dans l'absolu, je pense que si parce que le raisonnement juridique est acquis) mais dans les faits c'est aller au casse pipe que de s'arreter à la maitrise...

Ceux-là avaient manifestement quitté le monde du chômage depuis TROP longtemps.


Vi ou plus simplement la fin de leurs études est loin loin...ma soeur qui aurait eu 55 ans était juriste aussi avec un dess mais à l'époque une licence c'était déjà chouette, les étudiants en droit étaient bcp moins nombreux ...

Voilà qu'aujourd'hui l'omerta sur cette situation risque d'être levée par cette réforme si elle passe en l'état. Maintenant, que les JE sont menacé, bien évidemment, on en appelle à la solidarité et on se soucie, enfin, des JD et accessoirement des étudiants. Alors puisque l'on s'inquiète de ce qu'ils font, un rapide tour d'horizon vous en est donné sur cette discussion.


Est qu'en tant que JE je suis menacée?? ben je vais faire jouer la passerelle et je serai avocat en entreprise...mais je suis inquiete pour la profession, les JD et les étudiants.
Après il est possible de passer le CAPA, mais il n'y a pas un milliard de place (et il y aura bcp plus de candidats). De plus il n'est pas dans l'intéret des avocats d'élargir le recrutement (le rapport darrois étant une façon de trouver des débouchés). Lire à ce sujet un article interessant de Mariane (celui en kiosque) sur la paupérisation des avocats.

Je savais qu'il y avait un rapport en préparation et me doutais qu'on allait retomber dans les discussions de 2006. Mais je préferais le lire avant de le commenter.

Globalement c très difficile et les désespoirs TRES nombreux pour les JD et les étudiants. Les solutions sont souvent d'enchaîner les stages, passer le capa et parfois jusqu'à épuisement de toutes les chances, prendre des crédits pour financer une "petite" école de commerce, tenter reconversion de carrière après avoir fait deuil d'un poste inespéré de JE sans grand résultat non plus car on reste avant tout juriste même au chômage, accepter de postuler à un poste d'assistant juridique sans le décrocher parce que là aussi la conccurrence du diplôme joue...


Je sais que c'est trés dur, ca l'était aussi y a 7 ans quand je suis arrivée sur le marché du travail. De plus y a la crise maintenant, elle est trés forte et pas prête de se terminer a mon avis.

Voilà. On a laissé faire que les dispenses disparaissent, que les étudiants de science-po puissent passer le capa, que les JD restent sur le carreau... Bref on n'a rien fait pour se protéger. A l'époque le mot d'ordre des JE n'a jamais été "Touche pas à mon pote". Aujourd'hui que la menace plane sur eux c'est "Touche pas à mon poste".


Oui on est pas organisé. Faut dire qu'on est pas trés nombreux non plus. Il aurait fallu que tout le monde se mobilise (étudiants et post étudiants).
Mais même en se mobilisant, on ne gagne pas toujours (regardez les avoués par exemple...).

Espérons que cette fois la solidarité soit de mise et qu'elle ne se limite pas à permettre aux JE de rester en poste, mais que l'on intègre au débat la nécessité de re-crédibiliser les diplômes universitaire et donc de reconnaître la compétence des JD pour être JE. Il faut aussi demander que les conditions d'accès au CRFPA soient moins drastiques quant à la limitation du nombre de présentation à l'examen, et dire clairement qu'il s'agit d'un concours


Les JE et les étudiants ou JD ne sont pas ennemis ... ce sont les mêmes personnes à un moment différent de leur vie.

Selon moi, il faut certes se mobiliser mais en réalité les dés sont déjà jetés car dans l'hémicycles, les députés issus des professions du droit sont nombreux mais sont rarement JE. Ils sont davantages avocats, magistrats... Difficile, ce combat l'est aussi parce que les JE ne sont pas fédérés.


Je suis d'accord.

Re: oui!

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 10:58
de dowona
Nemo auditur a écrit :

Si vous voulez mon avis, vous feriez bien mieux d'éviter d'opposer les JE contre les jeunes diplômés.
Rappelons quelques éléments qui peuvent paraître essentiels dans ce débat :

2. Les JE en place n'ont pas vraiment grand chose à perdre dans cette réforme sous réserve que la conversion vers le poste d'avocat d'entreprise soit facilitée. Dès lors, s'ils s'engagent aujourd'hui, c'est bien plus pour les autres que pour eux-mêmes.

3. Plus vous nous diviserez, moins nous serons forts et vous ferez le jeu des tenants de cette réforme.

4. Le rapport Darrois reprend une arlésienne qui est la création d'une grande profession du droit: il n'est pas dit qu'aujourd'hui, cette réforme soit plus à même d'être mise en place que les précédentes (et il y en a eu pléthore depuis 20 ans). Pour autant, il convient de rester vigilant.

Bien cordialement,


Je n'oppose pas, je propose à chacun de prendre ses responsabilités et de ne pas réduire le débat à la question du statut d'avocat d'entreprise.

Arlésienne vous dites. Je crois que vous essayez de vous rassurer. Libre à vous. Moi personnellement je suis au crfpa et pourtant je m'inquiète aussi, pourtant j'ai encore moins à perdre que les JE.

Vous préférez vous dire que, sous réserve des conditions posées, il sera pas trop difficile d'obtenir le statut. Pourtant, la passerelle actuelle n'est pas aussi "automatique" qu'on peut le croire. Il faudrait par exemple que la réforme n'abandonne pas cette décision à la variabilité de la règle jurisprudentielle...

Vous avez vos raisons d'attendre de voir en "restant vigilant"" (donc sans faire grand chose finalement), moi je me dit qu'il faut réagir tout de suite.

En effet, l'accès au crfpa sera bientôt réservé au bac+5, ceux de science-po peuvent déjà tenter d'y accéder... Demain, il faudra avoir fait HEC + un LLM...

La réforme, si elle est nécessaire, doit aussi réformer la formation dans les crfpa et intégrer des dispenses pour ceux qui ont déjà une expérience professionnelle, admettre plus largement l'alternance...

Mais bon, attendez patiemment si vous voulez puisque vous "n'avez pas grand chose à perdre" finalement. C ce genre d'attitude qui ont mené à ce que nous sommes entrain de vivre aujourd'hui.

Moi j'ai toujours pensé qu'appeler le médecin après la mort n'a jamais été une solution.

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 11:18
de lucio
Je pense toujours que ce rapport ne fait que ce surajouter aux problèmes intrinsèques des études de droit.

Il a trop de juristes qui sortent de M2 chaque année, trop de formations totalement bidons et inadaptées que l'on laisse perdurer pour faire plaisir à quelques sommités universitaires.

Je ne suis pas contre le fait d'intégrer plus de difficultés et de sélections dans les études de droit, ce sera le meilleur gage de la qualité des diplômes et le meilleur biais pour lutter contre l'inflation diplomante.

Pour autant, cette sélection doit être faite a priori ou durant les deux premières années d'étude. On ne peut pas laisser des wagons d'étudiants s'engoufrer dans les amphis et les coller au bout de 5 années d'études qui ne seront que 5 années de perdues.

La situation est déjà inadmissible aujourd'hui, elle deviendra totalement absurde si ce rapport trouve à s'appliquer.

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 11:22
de Léonine
dowona,

Je comprend votre amertûme, mais ne vous trompez pas de cible... :wink:

- L'immense majorité des JE n'a pas vu le vent tourner et croit encore que l'AFJE les défend, c'est pourquoi il y a si peu de réactions parmi les anciens (enfin c'est ce que j'espère). C'est justement pour les alerter de se qui se trâme .

- Je suis sans doute arrivée sur le marché du travail bien plus tôt que vous, mais déjà "à mon époque" il fallait accumuler les stages (pas faciles à obtenir) qui étaient en fait des jobs à part entière (mais peu ou pas payés) pendant au moins un an avant de pouvoir prétendre décrocher un premier contrat de travail- De plus l'inflation de l'exigence des diplômes (au delà de bac + 5) et des langues étrangères, c'était déjà d'actualité.

Mais l'exigence du capa pour travailler en entreprise c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

- Certains JE en poste sont peut être tentés d'attendre l'heure de la passerelle pour tenter de s'en sortir en solo, alors SVP ne découragez pas trop les bonnes volontés... nous ne sommes déjà pas très nombreux.

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 11:47
de Jean Marc Cheze
Oui L'AFJE semble coupable , un statut à son initiative aurait du voir le jour depuis longtemps .Les JD JE n'ont pas été défendus.
Une nouvelle association devient indispensable en ce moment de crise où la barque universitaire trop chargée est sur le point de chavirer.
Il faudrait aller vers une dérèglementation pour le traitement juridique des affaires dans les entreprises.
La plupart des entreprises n'ont pas de juriste interne et les JD pas d'emploi.

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 12:08
de Mr_Tom
Bonjour,

Je viens de parcourir le rapport et les différents témoignages du village. L'inquiétude des juristes d'entreprise est plus que perceptible, et c'est assez compréhensible. Ma situation personnelle me place un peu en dehors du débat, mais certains ont invité les avocats à donner leur point de vue donc je me lance. :)

Sur le long terme, je vois certaines choses positives dans cette réforme (permettez-moi de commencer par le positif). Il y aura une véritable modernisation de la fonction juridique dans l'entreprise :

- La nouvelle école commune aux avocats / notaires / magistrats / avocats d'entreprise aura à mon sens un véritable intérêt en préparant tous les futurs juristes à la transition entre le monde universitaire et le monde professionnel. Beaucoup disent que le CAPA est inutile aux juristes d'entreprise (ce qui est en partie vrai), mais reconnaissez que peu de masters 2 enseignent la rédaction d'actes. Le CRFPA est aujourd'hui l'endroit où beaucoup apprennent comment mettre en forme ce qu'ils ont appris pendant leurs études. La nouvelle école commune sera sans doute une version optimisée des CRFPA, avec des options tenant compte des ambitions professionnelles de chacun.

- L'examen d'entrée à la nouvelle école commune sera national (comme le baccalauréat). Il est temps de mettre fin à l'inégalité existant entre les IEJ (ex : plus de 50% de réussite à Paris 5, et moins de 25% à Lyon 3).

- Le nouveau secret professionnel de l'avocat d'entreprise mettra les directions juridiques françaises au niveau de leurs homologues anglo-saxons. Il était temps.

- Faire passer un examen final commun à tous les futurs juristes ne serait pas un mal. D'abord, ça permettra de s'assurer du niveau des candidats (à l'image de ce qui existe chez les experts comptables) et ça limitera le nombre de juristes/avocats formés à HEC ou sciences po + 1 année de droit (j'ai appris récemment que beaucoup d'étudiants de sciences po rataient l'examen du CRFPA, trop juridique).

- La commission envisage de permettre la validation des expériences juridiques à l'étranger dans le cadre des passerelles. Enfin.


Ceci dit, je ne suis pas aveugle. Je vois bien qu'il est question de faire mourir à petit feu la profession de juriste d'entreprise telle qu'on la connait (seuls les juristes assistants pourront à l'avenir se passer du CAPA). Ce n'est pas un problème si l'on s'assure que les juristes d'entreprise actuels pourront tous basculer vers le statut d'avocat d'entreprise. Il faudra aussi tenir compte des futurs diplômés en permettant aux étudiants de passer autant de fois qu'ils le veulent ledit examen.

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 12:24
de chatchatbotté
Merci pour votre intervention. Elle est empreinte de mesure.

J'ai de nombreux points de désaccord avec ce rapport, tout n'est cependant pas négatif.

Mais je mets en exergue les points suivants:
- comment s'appliquerait la nouvelle passerelle? (mesure transitoire de 8 ans selon les critères développés par la jurisprudence)?
Quels sont exactement ces critères? (j'en ai une petite idée mais bon) :wink:
Et surtout srtout comment ca va se passer pour ceux qui terminent leurs études ou n'ont qu'une maîtrise (s'il faut un master II pour tenter le CAPA comme un intervenant sur ce post l'évoquait?) ou ceux qui connaisse une période de chômage ou vont la connaître à l'avenir (bien malin celui qui sait de quoi va être fait demain, surtout dans le contexte que nous connaissons).

- l'esprit même de ce rapport est désobligeant pour les juristes d'entreprise et les étudiants qui se destinent à ce métier. Il est trés orienté. L'intérêt des avocats priment sur les autres. Aucune contrepartie pour les JE (mais est-ce qu'il en a une pour les autres métiers du droit ?? je ne crois pas).

Enfin, j'ai déjà exposé ces points.
Les réformes se font toujours au détriment de certains intérêts personnels. Mais la je trouve que cela va trop loin.

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 12:38
de fabien
En même temps je viens de lire que les entreprises anglo-saxonnes commencent à sous-traiter en Inde des activités juridiques peut être que cette réforme évitera le dumping face à des juristes indiens payés 100 fois moins et travaillant 100 fois plus. Je n'arrive pas à trouver le lien c'est sur lemonde.fr

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 13:34
de Maire du Village
... c'est sur la revue de presse du village (bloc de droite Ailleurs sur le web):

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/ar ... _3216.html

dumping juridique

MessagePosté: Ven 03 Avr 2009 13:36
de Léonine
Je l'avais vu aussi, c'est là :
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/ar ... _3216.html


...raison de plus pour arrêter l'inflation de diplômes qui ne serviront bientôt à rien si l'on croit cet article, et surtout faire cesser au plus vite les manœuvres fratricides entamées par les organisations (pas toujours très) représentatives des avocats français.