LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour à tou(te)s,

Je recherche à recueillir des témoignages d'avocats exercant à temps partiel ou en alternance à une autre activité, en particulier à une thèse de doctorat.

J'ai parfaitement conscience que la profession d'avocat est chronophage par rapport à la recherche universitaire, et que nombre de doctorants ayant une activité pro' à côté ont laissé tombé leur thèse, mais je pense pouvoir relever le défi.

En tout état de cause, je ne peux que m'orienter vers des petites structures me semble-il, les grands cabinets étant totalement inaptaté à de tels projets.

Quelles sont les modalités d'organisation envisageables (travailler une demi-journée ou trois jours par semaine ?), quel contrat négocier (collab', contrat de travail...) ? Quelle rémunération prétendre ? Quelles sont les contraintes à prévoir ?

Merci par avance.

Ce projet est tout à fait réalisable.
Cependant, il vous faudra signaler à vos clients que vous n'êtes disponible que deux jours par semaines. Ils seront donc priés de n'avoir des problèmes que ces jours là. Il faudra bien entendu traiter les dossiers les deux ou trois jours où vous serez présent au cabinet, recevoir les clients ce jour là, et bien entendu, demander aux clients de ne jamais vous confier de dossier urgent.

Il vous faudra également signaler aux magistrats des juridictions auprès desquelles vous interviendrez qu'ils sont priés d'organiser leurs audiences en fonction de votre emploi du temps.

Le temps partiel existe dans notre profession, mais reste très marginal. On le trouve dans les cabinets individuels, ou dans de très rares cabinets où les confrères qui travaillent à temps partiel sont souvent salariés. Je n'ai vu que deux cas : l'un chez fidal, l'autre dans un cabinet d'affaires en province. Les deux jeunes femmes ne travaillaient pas le mercredi pour s'occuper de leurs enfants.

Ne vous faites pas d'illusions. Quand on démarre sa carrière, il y a beaucoup de travail. Personne ne vous embauchera pour vous avoir sous la main juste quelques heures par semaines. Même en province, ne serait-ce que parce que compte tenu des rétrocession versées en province (entre 1500 et 2000 € pour un collaborateur débutant), d'une part, un patron n'a pas intérêt à embaucher à mi-temps, puisqu'un plein temps de coûte pas plus cher, et d'autre part, 1500 € de retro, ça fait un net rikiki. Vous aurez alors besoin de travailler votre clientèle personnelle, au moins en AJ pour le début ne serait-ce que pour payer vos charges et vos impôts et avoir de quoi manger, ce qui est tout de même assez important.

La profession d'avocat nécssite de faire des choix et des sacrifices. C'est une profession exigeante. Il est très difficile de la faire à mi-temps. Ce n'est d'ailleurs pas dans la mentalité de la profession. Une telle demande de votre part sera étrangement perçue. Avocat est un métier d'entrepreneur. Un avocat, collaborateur, individuel ou associé, c'est une ntreprise qui doit tourner, produire pour encaisser des honoraires et qu'au bout du compte, après le passage du fisc, des URSSAF, CNBF, mutuelle Madelin, charges d'exploitations (loyer, téléphone, véhicule, fournitures de bureaux, frais divers, et l'inévitable personnel à payer), il vous reste quelque chose à la fin du mois.

Je n'ai pas besoin d'un collaborateur. Mais pour ma part, je préfèrerai donner 2000 € (heu, non disons 1800 € ) à un jeune débutant pour le former et non pour le voir faire une thèse. Il faut faire des choix dans la vie. Etudiant ou avocat. Mais pas les deux.
Cordialement,

JYJY, je trouve votre avis trop sévère.. car contrairement à vous, j'ai constaté qu'il existe une réelle demande des mi-temps ou des vacations pour les avocats.

Je parle évidemment des petits cabinets.
Lorsque je suis allée consulter les offres au local UJA du Palais de Justice, j'ai pu lire les offres de collaboration à mi-temps (avec des honoraires variables, allant de 1000 € à 1500 €). Elles étaient adressées soit à des 1ères collaborations, soit à des jeunes avocats.

D'ailleurs, une de mes copines de promo à commencé comme cela (3 jours, il me semble); et elle exerce aujourd'hui à plein temps.

alex on lune, je vous conseille de faire un tour sur le site UJA, pour voir les offres, et également pour lire les conseils de cette association concernant le partage du tmeps dans les collaborations à mi-temps (si je me souviens bien, ils déconseillent de faire tous les après-midi... car cela peut devenir vite un plein temps)

Je vous souhaite bon courage...ayant réalisé une partie de ma thèse parallèlement à un travail salarié, je sais combien cela peut être dûr d'organiser son temps et ses idées, et de trouver l'inspiration face à l'écran.

Merci à tous deux pour vos précieux conseils !

Etant élève avocat il est clair qu'il n'est pas question pour moi de m'installer à mon compte ou de développer une clientèle personnelle.

Mais même pour les juristes expérimentés, je constate qu'il y a par exemple de plus en plus de professeurs qui exercent parallèlement à une activé d'avocat, mais je me demande bien comment ils font !

Dans leur cas, ce n'est qu'une activité annexe qu'ils peuvent développer car leur statut leur permet d'être recruté sans trop de difficulté, ce qui fait deux choses différentes par rapport à votre situation