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Le droit et moi : je t'aime moi non plus

MessagePosté: Mer 06 Avr 2016 13:05
de Coracox
Bonjour,

Le sujet a été beaucoup abordé sur ce forum mais chaque cas est différent et je pense que des avis de personnes expérimentées et neutres pourront m'apporter au moins un début de réponse.

Je vais essayer de faire bref :

BAC L, une sainte horreur des maths et de très bonnes prédispositions pour tout ce qui touche au rédactionnel. L'envie d'aller dans une filière qui ne soit pas une voie de garage l'emporte et c'est avec beaucoup de curiosité mais pas forcément une véritable vocation que je m'embarque en droit en 2005. Je rate mon année de peu et la redouble.

Je réussis ma 2e année mais ne poursuis pas, par manque d'intérêt.
1 an après, le droit me manque (!) je décide de m'inscrire en 2e année, puis j'enchaîne en 3e.
Les cours me plaisent mais j'obtiens ma licence aux forceps : en dilettante, en ratant de peu les examens initiaux et en faisant le minimum pour les valider au rattrapage.
Par ailleurs, depuis ma deuxième première année de droit, je travaille dans des centres d'appels à raison de 25H par semaine minimum et je m'assume seule financièrement.
J'envisage sérieusement le CRFPA et m'inscris en M1 Carrières Judiciaires : grossière erreur ! Ca ne me plais pas du tout.

L'année suivante, très intéressée par le secteur RH et le recrutement, je décide de faire un M1 de droit social. Ca m'intéresse beaucoup, mais je ne travaille toujours pas assez (pas grand chose pendant l'année et je cravache aux examens). Avec 9.98 de moyenne, je passe aux rattrapages où je réussis très bien. (14 en droit du travail et 17 en protection sociale du premier coup). Ca reste la discipline qui m'a le plus bottée jusqu'ici et j'ai adoré le droit du travail et les procédures collectives.

L'envie de travailler se fait plus forte, j'ai trouvé entre temps un stage en recrutement dans une start up où je fais un peu de com web, bref je décroche de la fac en me disant qu'un jour peut être je passerai le CRFPA.
3 ans après, je quitte mon entreprise pour ne faire que de la com web dans une PME plus grande, avec des tâches moins variées.

Ca fait un peu plus de 6 mois et je m'ennuie à mourir. Mes envies de CRFPA reprennent le dessus, le droit me manque et je ne me sens pas accomplie professionnellement. Je cherche un autre job en parallèle.

Côté perso, mon compagnon qui a 10 ans de plus que moi commence à s'agacer de mes revirements (ce que je peux comprendre) et voit cette idée de crfpa comme une lubie.
Nous avons acheté une maison et je ne peux pas plaquer mon job pour une activité non rémunérée du jour au lendemain. Je pensais éventuellement demander un CIF (j'aurai 1 an d'ancienneté dans mon entreprise en septembre) pour m'inscrire en M1 et surtout faire l'IEJ.

A 29 ans, je me sens paumée professionnellement ce qui est inacceptable pour moi.

Qu'en pensez-vous ? Quels seraient vos conseils ? Des personnes qui sont passées par des situations similaires pourraient elles témoigner ?

Merci d'avance !

Re: Le droit et moi : je t'aime moi non plus

MessagePosté: Jeu 07 Avr 2016 13:39
de LaForceMajeure
Bonjour,

De mon point de vue, et d'après que que j'ai compris de votre post, ça me semble assez risqué comme projet :

-êtes vous certaine que le l'IEJ/L'école d'avocat/le métier d'avocate vous plaira? Vous avez dit que vous aviez détesté votre M1 carrières judiciaires... Peut-être est-ce simplement votre poste / votre entreprise actuelle qui posent problème? Tout le monde ne trouve pas le métier d'avocat n'est pas non plus absolument passionnant au quotidien paraît-il..

-par ailleurs il faut prendre en compte la probabilité de ne pas réussir l'examen du CRFPA (donc rajouter des années d'études) d'autant plus que vous n'aviez pas 15 de moyenne lors de vos études de droit (je ne dis absolument pas que ne n'auriez aucune chance de le réussir, simplement que ce n'est pas un acquis, plutôt du 50/50 comme probabilité).

-dans l'hypothèse où vous réussiriez, il y aura toujours la difficulté de trouver une première collaboration (donc même à cette étape il faudra être bien motivée et s'accrocher pour trouver du taff).

En bref, si j'étais vous : 1. Je m'accrocherais à mon boulot actuel, essaierai de communiquer avec mes responsables pour arriver à créer un environnement de travail plus motivant pour vous ;
2. A défaut, tenter de changer d'entreprise/de poste ;
3. Si malgré tout il est clair pour vous que c'est bien votre métier actuel que vous ne supportez plus et que le métier d'avocate est la seule chose qui vous motive, tenter l'aventure!

En espérant vous avoir été utile,

LFM

Re: Le droit et moi : je t'aime moi non plus

MessagePosté: Ven 26 Aoû 2016 10:03
de Droopy
Un conseil ?

Ne rentrez pas dans la profession d'avocat en tout cas en judiciaire !

Profession très attaquée par la concurrence, pas de numerus clausus donc surchargée de nouveaux venus, l'avenir est à mon sens totalement bouché à l'exception de certains domaines spécifiques (droit administratif, fiscal...)

A l'extrême rigueur si vous persistez, envisagez le salariat.

Pour votre édification :
2000 : 36500 avocats
2005 : 43000 avocats
2010 : 52000 avocats
2015 : 60223 avocats
Le nombre de décisions civile et pénales restent stables depuis 2005 (2,6M et 1,1M)
Moralité : le nombre d'avocats augmentent (+41% en 10 ans) mais le gâteau reste de la même taille...

Re: Le droit et moi : je t'aime moi non plus

MessagePosté: Ven 26 Aoû 2016 11:26
de aiki
Et un autre conseil : ne rentrez pas dans la profession pour tenter de ne faire que du juridique ou conseil aux entreprises : les experts comptables rafflent maintenant presque tous les marchés en raison d'un lowcosting effréné.
C'est le retour de nombreux confrères dans cette situation.
Et cela ne va s'arranger

Re: Le droit et moi : je t'aime moi non plus

MessagePosté: Mar 30 Aoû 2016 11:13
de fredavoc
Bonjour,

Sur le fait que "les experts comptables rafflent maintenant presque tous les marchés en raison d'un lowcosting effréné", on consate effectivement une propension chez la plupart à vouloir faire du juridique.

Mais du juridique "courant" pour l'essentiel.

Les EC disposent à cet effet de deux avantages : un contact très régulier avec le client du fait des missions d'expertise comptable et la possibilité de pratiquer des tarifs attractifs sur le juridique (voire gratuits !) en se rattrapant sur les honoraires comptables.

La solution pour les avocats ? Apporter de la valeur ajoutée aux clients sur les missions extraordinaires (hors juridique courant)

Cordialement