LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,
La dégringolade des salaires d'après le Guide JO est d'actualité. Quelle est l'utilité d'un troisième cycle?
En 2004, le salaired'un jeune diplômé est de 23625 € contre 25700€ en 2003 et 26400 € en 2002.
Encore trois ans, elle sera de 20000 € soit moins de 140 KF.
C'est à pleurer car vivre à Paris intramuros avec 140 KF est difficile.
De plus les diplômés de juin 2003 de niveau BAC+5 , 54% étaient enrecherche d'emploi en Juin 2004. Baisse d'activité et salaire moindre.
Il faut faire quelque chose. Passer 2 ans pour trouver un travail mal payé ou logé à la pette semaine avec un Bac+5 , mieux vaut s'expatrier ou faire de la plomberie ou ne rien faire du tout à ce tarif.
70KE avec des aides sociales (APL, tickets) est plus intéressant en y regardant de plus près surtout avec un poste dans le socio culturel à 100 KE au bout du RMA.
Ce récapitulatif est ce qui est offert à l'ensemble desjeunes en dehors de la fonction publique.
Quel est l'intérêt de se former?
Quel est l'intérêt d'aller dans l'entreprise alors que 98% de ceux qui ont réussi les IUFM ont un travail et gagnent presqu'autant. Un concours catégorie B ou C c'est tellement mieux!!!
Suite à une conversation avec Hervé, j'ai replacé ce post.
Cordialement

Et oui, même si ce constat est peut être par trop généralisant, car il existe des JD qui parviennent à tirer leur épingle du jeu, on constate aujourd'hui que ce ne sont plus seulement les formations supérieure à vocation non directement professionnelle, qui sont touchés, mais aussi les formations qui hier encore donnaient de fortes chances d'obtenir un job, puisque totalement orientées vers ce but.

J'écoutais il y a quelques temps encore, "le téléphone sonne" sur FI consacré aux difficultés d'insertion des JD. Il y avait véritablement contraste entre les témoignages téléphoniques des jeunes qui faisaient état d'une situation réellement difficile, (je pense notamment à un thésard qui aprés une longue période de yoyo entre emploi plus ou moins sous qualifié et chomage parvint finalement à décrocher un poste d'enseignant, et à son amertume dans le récit d'un gachis) et l'autisme de certains représentant notamment de l'APEC ou de l'ANPE qui reprochaient aux JD de ne pas savoir se vendre, de ne pas savoir cibler leurs candidatures etc etc... Je me rappelle avoir été révolté par cette façon d'éluder le problème plus ou moins par dessus la jambe.

Il est clair qu'à force de persévérance, et en ne baissant pas les bras, on peut arriver enfin à faire valoir son diplôme, mais à quel prix, c'est fou de demander ça à un jeune qui arrive sur le marché. C'est pour moi une violence énorme qui est faite à l'individu ces recherches infrutueuses de plusieurs années, pour déboucher au final sur quelque emploi dont on peut se dire que le jeu n'en valait pas la chandelle. On touche du doigt quelque chose de totalement absurde, injuste et trés dur, mais qui constitue la réalité de la société dans laquelle on vit. Malgrés les affirmations de principe, et les tours de passe passe communicationnels typés marketing de plus en plus nombreux, la réalité est que notre petit monde bien policé est trés trés dur et trés injuste et a pour principe majeur l'exclusion sous tout un tas de prétextes. Ca a l'air bien bateau, mais moi, je le savais pas et je commence à comprendre un peu mieux ce qu'est réellement ce monde dans lequel je vis.

Ce que je lis là, non seulement me déprime, mais en plus me dégoûte.

Finalement, je mesure la chance que j'ai eu de trouver un poste de juriste en 6 mois.

On ne va pas revenir sur le problème des prof d'université qui parlent du monde de l'entreprise où certains n'ont jamais mis les pieds, ni du personnel de l'APEC et de l'ANPE qui dispense les mêmes conseils remâchés depuis 15 ans sans voir le monde bouger autour d'eux.

Les annonces = pipeau, les cabinets de recrutement, je n'ose en parler... Quant aux candidatures spontanées... j'ai parfois l'impression d'être un chasseur qui tire en l'air en espérant qu'un canard ait envie de se suicider !!!

D'autant plus que je suis certaine que le marché de l'emploi n'est pas si morose qu"on le dit.

Je suis actuellement en poste et je cherche tranquillement ailleurs : et force est de constater que, tous les entretiens un peu constructifs que j'ai, c'est grâce à mon "portefeuille de relations" comme disent les chasseurs de tête.

Donc, c'est clair, il y a un marché de l'emploi, mais souterrain, réservé aux planqués et à quelques miraculés chanceux (comme moi).

On parle d'égalité pour mieux cacher l'élitisme ambiant... on se croirait presque sous l'ancien régime avec la noblesse et le clergé qui se partageait les bonnes places et les tiers qui ramait dur.

Désolée pour ce coup de gueule absolument pas constructif, mais cela soulage

A bientôt
Bess

LE tiers et pas LES tiers... déformation professionnelle

Un peu moins pessimiste que bess, mais sur la même ligne dans le fond... Le marché du travail n'est pas si mort, mais il est surtout un marché gris (pour ne pas dire noir), c'est à dire caché. Le moyen de l'aborder est souvent d'avoir un réseau ou de la chance.

Ben, c'est ce que j'ai dit, quoi !

N'empêche que pour ceux qui n'ont pas le portefeuille de relation (c-à-d en premier lieu les JD), ce marché "gris" n'est pas réjouissant !!

force est de constater qu'être bac + 5 n'est plus forcément la formation la plus recherchée, les DUT aujourd'hui sont confrontés à la vie d'entreprise dès le début de leur formation et trouvent facilement du travail (enfin c'est ce que je constate dans mon entourage) avec des salaires intéressants (1500 brut pour débuter c'est pas mal)

laurena a écrit :force est de constater qu'être bac + 5 n'est plus forcément la formation la plus recherchée

Elle ne l'a jamais été... sauf par les étudiants qui ne veulent pas être plombiers, patissiers ou mécaniciens (dont certains, au demeurant, gagnent très bien leur vie...) ou , dans le domaine des services, secrétaires.

Les entreprises n'ont pas besoin que de "cadres" bac +5 (sauf dans certains secteurs du tertiaire).

laurena a écrit : les DUT aujourd'hui sont confrontés à la vie d'entreprise dès le début de leur formation et trouvent facilement du travail (enfin c'est ce que je constate dans mon entourage) avec des salaires intéressants (1500 brut pour débuter c'est pas mal)

Oui, mais avec quelles perspectives de carrière et d'évolution du salaire ?...

Les responsabilités et le salaire correspondant ne vont de pair, la plupart du temps (sauf exceptions : autodidactes, etc.), qu'avec des études avancées, souvent à bac +5, souvent à + (cf. JM Messier, oui je sais, ce n'est pas forcément un exemple), même si ces postes sont quantitativement très limités (de sorte que tous les bac+5 y aspirant ne peuvent y accéder), ce qui peut générer une frustration compréhensible pour ceux qui pensaient "y avoir droit" et qui ne veulent pas être "cantonnés" à un "emploi bac+2"...

une étude récente de l'AFJE n'est pas si pessimiste pour les salaires dans le futur ... et certains débutants arrivent encore (heureusement) à tirer leur épingle du jeu avec un salaire normal.

Bonjour,
je parlais des jeunes diplômés en général, le droit c'est autre chose ce n'est qu'un segment.
Cordialement