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Re: Trouver un emploi après un échec au CRFPA

MessagePosté: Mer 04 Jan 2017 17:15
de Nilmandra
Bonjour,

Je suis exactement dans la même situation que toi, et j'ai eu une passe "désespérée" y a pas si longtemps... Je passe justement sur le forum aujourd'hui, blasée d'avoir reçu une énième réponse négative pour un emploi.

J'ai fait un parcours droit des affaires, un sans-faute sans redoublement, avec des mentions, et achevé par un master 2 DJCE. Je pensais donc m'en sortir sans problème pour trouver mon premier job, hé bien non. CRFPA passé également en septembre, raté de peu, 3-4 mois de recherches d'emploi perdus. J'ai commencé à chercher à la mi-octobre, et depuis j'ai eu 5 entretiens.

Le premier chez des expert-comptable qui me proposaient à peine plus que le SMIC et qui m'ont tout de même répondu non (oui j'étais prête à accepter ce CDD moisi pour l'expérience, c'est dire !). Le deuxième pour un stage, ils m'ont dit oui mais ne voulaient pas me payer, donc j'ai refusé.
Le troisième au service contentieux d'une banque, mais n'ayant jamais fait de contentieux voilà voilà ils ont pris quelqu'un avec de l'xp...

Le quatrième dans une entreprise, le poste de juriste rêvé. Ils m'ont dit avoir beaucoup hésité car mon profil leur plaisait mais comme d'habitude on préfère prendre quelqu'un qui a de l'expérience.

Le cinquième encore chez des comptables, j'attends la réponse...

Je ne compte pas repasser le CRFPA, mes finances sont tellement à sec que j'en suis au point d'accepter un boulot de caissière en intérim en attendant de trouver mieux.

Nous n'avons pas fait la même spécialisation, mais je t'écris juste pour te dire de ne pas désespérer, et de continuer à faire des stages, okay c'est nul parce qu'on est bac + 5 et qu'on mérite mieux, mais à chaque entretien on me reproche le manque d'expérience (2 stages). Au cours de mes entretiens on m'a souvent dit qu'il faut à peu près un an d'expérience en stage pour trouver plus facilement.

Et la même question revient à chaque fois pour le crfpa : Pourquoi chercher un emploi seulement maintenant ? Hé oui les mois passent... Donc là je parle du crfpa, de mon échec, en essayant tant bien que mal de le valoriser, en insistant sur le fait que j'ai rebondi, qu'avocat n'était pas ma finalité ultime (ce qui est vrai j'ai toujours voulu être juriste d'entreprise) mais je vois à leurs têtes que ce n'est pas la réponse qu'ils attendaient.

Donc je te conseille de mentir sur ce passage, dire n'importe quoi style "j'ai passé 6 mois à l'étranger j'ai beaucoup appris blablabla" mais l'échec du crfpa ça met toujours un froid dans l'entretien j'ai l'impression !

Courage, ça prend du temps mais tu vas y arriver !
Tu as essayé de chercher dans une autre spécialisation que la tienne ? Tu peux toujours tenter d'orienter tes recherches vers des stages juristes plus "généralistes".

Sinon pour occuper le temps et faire un plus sur le CV essaye les associations type UFC Que Choisir, ça peut te permettre de te faire un mini-réseau également :)

Si tu n'as vraiment aucune réponse, regarde si ton CV ou ta lettre de motivation est à retoucher aussi ! (à un moment je n'avais pas de réponses, j'ai vraiment bossé ma lettre de motivation et depuis j'ai beaucoup plus de retours !).

Re: Trouver un emploi après un échec au CRFPA

MessagePosté: Jeu 05 Jan 2017 17:07
de Nilmandra
Hé oui l'avocat au SMIC ça fait pas rêver... Surtout par rapport à la charge de travail du métier, et tous les sacrifices à côté (horaires, vie familiale, etc...), c'est honteux d'être rémunéré si peu.

Je n'ai pas fait les ateliers de l'apec, je me suis simplement renseignée sur plein de sites de conseil RH. En fait je pensais que les ateliers se déroulaient uniquement en région parisienne, mais je viens de voir sur le site de l'apec que c'est par région c'est cool ! Ça doit être super pour s'entraîner aux entretiens.

Au début je pensais que ça venait de moi, que je devais avoir un mauvais comportement en entretien puisque c'est toujours là qu'on me refoule donc j'ai perdu pas mal confiance à mesure des refus, beaucoup de remise en question. Mais ça va mieux depuis les derniers entretiens, quand les RH me rappellent ils me disent que ça ne vient pas de moi, que l'entretien s'est très bien déroulé mais qu'ils se sentent plus à l'aise de prendre quelqu'un avec déjà une bonne expérience en entreprise (après c'est peut-être juste la réponse bateau qu'ils donnent à tout le monde mais ça m'a un peu rassurée haha).

Pour ce qui est de la lettre de motivation, je t'envoie un modèle en pv ;)

UFC Que choisir me semble être un bon plan, j'ai vu que ça ne prend que quelques demi-journées par semaine, ça laisse beaucoup de temps pour la recherche à côté.

Le droit des affaires est plus général que la propriété intellectuelle donc c'est sûr qu'il y a plus d'offres, mais le problème c'est que la grande majorité des postes de juristes sont en Ile de France, là où sont tous les sièges sociaux, et que je ne peux pas déménager pour des raisons financières et plus personnelles. En province il y a trèèèèèès peu d'offres en entreprise, et à chaque fois ça vise les profils 3-5 ans d'xp, déprimant.

La seule solution que je vois pour l'instant c'est de travailler en cabinet d'avocat en tant que juriste pendant un an pour se forger une petite expérience, ce qui ne me réjouit pas tellement (notamment l'ambiance "chacun pour soi" des cabinets et l'impression d'être un larbin aussi) mais bon si y a pas le choix...

Hé oui hé oui, les stages non-rémunérés ça existe ! Pour le coup j'étais vraiment sur le cul lol -)
En fait ils m'ont proposé de faire une succession de stages de 2 mois pour ne pas avoir à verser de gratification. La blague.

Surtout que je ne sais pas pour toi, mais moi je ne me suis pas réinscrite à la fac ou où que ce soit, donc je ne peux plus avoir de convention. Du coup il faut passer par des organismes privés style bestudentagain et payer la convention de stage 500€. Oui, payer pour faire un stage, on marche sur la tête !
Du coup faut faire un stage de 6 mois et que la rémunération compense l'investissement aïe aïe aïe dure la vie de jeune diplômé...

M'enfin, j'ai vu sur plusieurs forums que la recherche d'emploi ça prend du temps pour les juristes, au grand minimum 6 mois, en moyenne 8, alors bon on a encore un peu de marge mais c'est vrai que c'est super angoissant de pas pouvoir se projeter ni se poser.

Re: Trouver un emploi après un échec au CRFPA

MessagePosté: Jeu 05 Jan 2017 19:01
de TheLightSong
Salut compagnes de galère :)

J'apporte ma pierre à l'édifice (qui penche autant que la Tour de Pise).
Diplôme d'un M2 à Paris 1 + Master dans une fac anglo-saxonne et recalé pour la 3ème fois du CRFPA en septembre...(pourtant on a toujours dit de moi que j'étais un élève et étudiant brillant, voilà petite pommade à l'égo, ça fait pas de mal lol -) )
J'ai eu 3 entretiens depuis Octobre, dont l'un où le recruteur m'a convoqué pour me dire qu'ils ne prenaient que des gens titulaires du CAPA :D

On peut former un comité de jeunes diplômés dépressifs si vous voulez. Ceux et celles qui auront le plus de cernes seront autorisés à diriger l'asso l-o

Edit : j'ai aussi 27 ans, et environ 15 mois d'expérience cumulée de stages

Re: Trouver un emploi après un échec au CRFPA

MessagePosté: Ven 06 Jan 2017 12:45
de Hermes
Bonjour,

Je me permets de poster pour tempérer un peu les propos tenus dans ce post. Je vois en effet énormément de frustration que je peux comprendre, l'ayant moi même un petit peu ressentie. Après 5 ans d'études, il est "normal" de prétendre à un job correct, mais si on veut s'en sortir il faut être conscient des réalités et éviter la victimisation :

- Il faut donc être FLEXIBLES : vouloir absolument travailler dans SA spécialité (particulièrement celle très bouchée des NTIC) est un frein. Visez des postes plus généralistes dans vos stages car un juriste pour se vendre doit être capable de faire un peu de tout. De plus, l'absence de mobilité géographique doit être votre priorité, les opportunités sont rares il pouvoir postuler partout. Je comprends l'argument de la vie familiale mais pas celui financier : si vous trouvez un CDI vous trouverez très facilement une banque qui vous prêtera l'argent nécessaire à votre déménagement avec un taux très faible. Les frais de déplacement pour les entretiens sont remboursés par Pôle emploi.

- Se refuser à repasser le CRFPA après un 1er echec par frustration est une erreur : rien ne vous oblige à devenir avocat (j'ai de nombreux camarades de promos juriste en banque, assurance ou dans les collectivités) mais sachez que ça reste une garantie qui sera demandée par beaucoup de recruteurs. De nombreux juristes sont des anciens avocats, il y a 10 ans ce n'était pas un soucis mais désormais c'est un atout majeur.

- L'argument de l'argent pour passer l'IEJ n'en est pas un (il en est un quand on parle de LLM ou de double cursus Ecole de commerce). J'ai été étudiant sans le sous et entouré d'autres jeunes pas forcément "bien nés" : avec un job alimentaire (ou un stage), bourse et APL on peut très bien faire l'IEJ. Je recommande néanmoins d'arrêter le job les deux ou trois derniers mois de révision. Un deuxième M2 plus généraliste et plus vendeur (type droit des contrats ou fiscalité) est aussi faisable avec un job du soir (je sais que c'est dur mais si vous êtes motivés vous y arriverez).

- Certes être "bien nés" aide (comme dans tout dans la vie), mais ne pas l'être n'empêche pas de s'en sortir, les avocats et juristes d'origines modeste sont nombreux, ce point ne doit pas vous décourager.

- Il faut être patients : le marché de l'emploi est saturé, il est normal de faire face à des échecs avant de décrocher le graal. A titre personnel, j'ai mis plus de 6 mois à décrocher un job (avec CRFPA, trilingue et mention à chaque année). Il ne faut jamais lâcher, n'hésitez pas à multiplier les candidatures, surtout les spontanées quitte à essuyer des dizaines de refus. Ne vous limitez pas aux offres publiées. A titre d'exemple, quand nous publions une offre de stage nous recevons des dizaines de candidatures, il est donc difficile de se démarquer.

- Le travail en association est un GROS plus : il agrémente votre CV de manière convaincante et originale et surtout vous permet d'ouvrir vos connaissances à d'autres matières : il n'y a pas que UFC, il y a toutes assos d'aide aux étrangers, d'assistance juridique aux prisonniers, les assos de défense de l'environnement comme FNE (super pour se forger en droit public et urbanisme). Il y aussi l'association Passerelles et Compétences que je vous recommande chaudement.

- Il est normal de faire plus de deux stages : désormais les 3 quarts des candidats en ont environ 3 de 6 mois chacun (et souvent plus). Comme déjà dit visez large! Pour ce qui est de justifier les "trous" dans le CV, dire que vous avez passé le CRFPA une fois n'est pas un problème (les recruteurs le savent et c'est très courant). Si le trou dépasse une année, en effet un petit mensonge du type "voyage culturel" passe très bien. Par contre si vous ne parlez pas anglais il sera moins crédible ou valorisant.

- pour ce qui est des salaires : oui, ils sont (souvent) faibles dans le monde juridique est c'est normal. Si vous espériez trouver un job bien payé rapidement en faisant droit soit vous vous berciez d'illusions soit vous étiez très mal renseignés. Le marché juridique est saturé et reconnu comme tel depuis presque 10 ans, on ne peut pas prétendre ne pas être au courant quand on se lance dans ces études. On paie pour ce qui est rare ou indispensable. Or, les juristes ne sont ni l'un ni l'autre dans une grande majorité de leur spécialités. Je trouve tout à fait normal qu'un BTS informatique gagne mieux sa vie qu'un avocat, car, si il est bon, il offre à ses clients une compétence rare par rapport à l'énorme demande et indispensable à leur fonctionnement. Les entreprises aujourd'hui réduisent tous leurs coûts et les juristes en sont un. Seules les plus grandes entreprises ont un véritable département juridique, car les autres ont soit recours à un avocat qui s'occupe de tout, soit
ont un ou deux juristes qui sont des vraies couteaux suisses (font aussi bien de la PI que du contrat ou du droit des sociétés et gèrent les dossiers contentieux).

- Enfin, il y a beaucoup de "mythe" sur l'avocat au SMIC: il est vrai que beaucoup de jeunes avocats ont une rétro de leur cabinet équivalente au SMIC, mais il est vrai aussi (et c'est surtout vrai en province dans les villes petites/moyennes) qu'il est assez facile pour un jeune avocat de se faire rapidement une clientèle personnelle permettant de nettement augmenter leurs revenus. Certes la masse de travail est conséquente, mais les revenus ne sont pas aussi bas qu'on le croit.

En résumé, il est clair que c'est dur et qu'il ne faut pas forcément s'attendre à trouver un job de rêve tout de suite (une première expérience ouvre beaucoup de portes). Mais si vous persistez et êtes prêts à faire des sacrifices (jobs alimentaires, mobilité et ouverture à d'autres matières) votre patience paiera, ne lâchez pas!

Re: Trouver un emploi après un échec au CRFPA

MessagePosté: Sam 07 Jan 2017 17:16
de Albundy
Bonjour à tous!

Je voulais aussi temperer les messages précédents ! Je suis juriste avec un "simple M2 de droit des affaires d'une fac de province" (pas de llm ni de MS) et ça ne m'a pas empêché (ni une grande majorité de mes camarades de promo) de trouver des postes de juristes (ou d'avocats pour certains camarades) sans avoir un réseau !
J'ai aussi passé le crfpa avec un échec et donc un trou entre mai et mon entrée en poste (mars de l'année suivante). N'ayant pas eu les écrits j'ai commencé ma recherche ddébut novembre !

Un des conseils c'est :
être mobile urtout en Ile-de-France;
accepter les cdd;
Parler anglais;
postuler àdes postes en dehors de sa spécialité.

Certains ont des entretiens donc a priori vos cCV plaisent ! 4-6mois de recherche, c'est un délai normal !