Lointain avenir...

Lu sur Cadremploi le 24/12/2005
Des millions d’emploi pour Noël…2015
Au commissariat général du Plan, le Père Noël est en avance. Il a débarqué au début de ce mois de décembre avec un bon gros paquet cadeau comme on les aime : une étude prospective sur l’emploi des dix ans à venir (1). Et il convient de s’arrimer solidement au sapin pour encaisser le scoop : d’ici 2015, 7,5 millions de postes seront à pourvoir en France. Pas moins. Alors ça y est, le plein emploi va rappliquer, le chômage va s’estomper, les banlieues vont s’arrêter de brûler et le Prince Charmant va se marier et procréer. Un grand merci à ces messieurs et mesdames les baby-boomers qui vont couler une douce retraite. Puisque c’est à eux que l’on doit ce cadeau.
Mais cette bonne nouvelle en cache peut-être une autre, beaucoup moins heureuse. Et les auteurs de l’étude le reconnaissent eux-mêmes : en réalité, ce scénario se révèle plutôt morose. C’est qu’une précédente enquête, menée en 2002, prévoyait, sur la même période, près de 8,5 millions de postes à pourvoir. Il n’aura donc fallu que trois ans pour en perdre un million. La faute à la pondération des responsables de cette étude qui s’appuient, pour une fois, sur des prospectives plutôt réalistes. Selon eux, la France ne connaîtra pas au cours des dix prochaines années de croissance supérieure à 2%. En 2015, le chômage sera, selon eux, de 7,5% de la population active, contre 9,7% aujourd’hui. Soit une baisse, en dix ans, de seulement 2,2 points. Dans le genre avenir radieux, on peut mieux faire. D’autant qu’à cet horizon d’une petite décade, certaines activités devraient être sinistrées et les départs à la retraite ne seraient plus systématiquement remplacés. C’est ainsi que, d’une manière assez prévisible, le nombre d’agriculteurs devrait diminuer de moitié. Tout aussi peu surprenant, la baisse très conséquente dans certains autres métiers. On apprend que la sinistrose va gagner le secrétariat, les ouvriers non qualifiés et même les agents de maîtrise dans l’industrie. Parallèlement, les emplois peu qualifiés dans les services vont se multiplier. On peut toujours positiver en se disant qu’un travail est toujours un travail et que, pour garder le moral, mieux vaut occulter le mauvais côté des choses. Sauf que la nature nous a doté d’un cerveau capable de faire des rapprochements. Qui réalise qu’au fil du temps, les contrats de travail somme toute pérennes et offrant quelques évolutions possibles sont donc progressivement remplacés par d’autres aux évolutions nulles, à la précarité maximum et aux salaires minimum.
Reste une petite éclaircie dans cette ambiance rabat-joie. Et cette annonce tombe plutôt bien puisqu’elle concerne les perspectives d’emploi des cadres. Il se trouve que du côté de l’administratif, de l’informatique et du commercial, tout va aller pour le mieux. Dans ces domaines, plus d’un million de postes vont se libérer et seront remplacés dans les dix ans à venir. C’est moins grave que si c’était pire. Enfin, ça dépend pour qui.
(1) Les métiers en 2015 une étude de la DARES et du commissariat général du Plan. A télécharger sur www.plan.gouv.fr/intranet/ upload/actualite/Lesmetiersen2015.pdf )
Des millions d’emploi pour Noël…2015
Au commissariat général du Plan, le Père Noël est en avance. Il a débarqué au début de ce mois de décembre avec un bon gros paquet cadeau comme on les aime : une étude prospective sur l’emploi des dix ans à venir (1). Et il convient de s’arrimer solidement au sapin pour encaisser le scoop : d’ici 2015, 7,5 millions de postes seront à pourvoir en France. Pas moins. Alors ça y est, le plein emploi va rappliquer, le chômage va s’estomper, les banlieues vont s’arrêter de brûler et le Prince Charmant va se marier et procréer. Un grand merci à ces messieurs et mesdames les baby-boomers qui vont couler une douce retraite. Puisque c’est à eux que l’on doit ce cadeau.
Mais cette bonne nouvelle en cache peut-être une autre, beaucoup moins heureuse. Et les auteurs de l’étude le reconnaissent eux-mêmes : en réalité, ce scénario se révèle plutôt morose. C’est qu’une précédente enquête, menée en 2002, prévoyait, sur la même période, près de 8,5 millions de postes à pourvoir. Il n’aura donc fallu que trois ans pour en perdre un million. La faute à la pondération des responsables de cette étude qui s’appuient, pour une fois, sur des prospectives plutôt réalistes. Selon eux, la France ne connaîtra pas au cours des dix prochaines années de croissance supérieure à 2%. En 2015, le chômage sera, selon eux, de 7,5% de la population active, contre 9,7% aujourd’hui. Soit une baisse, en dix ans, de seulement 2,2 points. Dans le genre avenir radieux, on peut mieux faire. D’autant qu’à cet horizon d’une petite décade, certaines activités devraient être sinistrées et les départs à la retraite ne seraient plus systématiquement remplacés. C’est ainsi que, d’une manière assez prévisible, le nombre d’agriculteurs devrait diminuer de moitié. Tout aussi peu surprenant, la baisse très conséquente dans certains autres métiers. On apprend que la sinistrose va gagner le secrétariat, les ouvriers non qualifiés et même les agents de maîtrise dans l’industrie. Parallèlement, les emplois peu qualifiés dans les services vont se multiplier. On peut toujours positiver en se disant qu’un travail est toujours un travail et que, pour garder le moral, mieux vaut occulter le mauvais côté des choses. Sauf que la nature nous a doté d’un cerveau capable de faire des rapprochements. Qui réalise qu’au fil du temps, les contrats de travail somme toute pérennes et offrant quelques évolutions possibles sont donc progressivement remplacés par d’autres aux évolutions nulles, à la précarité maximum et aux salaires minimum.
Reste une petite éclaircie dans cette ambiance rabat-joie. Et cette annonce tombe plutôt bien puisqu’elle concerne les perspectives d’emploi des cadres. Il se trouve que du côté de l’administratif, de l’informatique et du commercial, tout va aller pour le mieux. Dans ces domaines, plus d’un million de postes vont se libérer et seront remplacés dans les dix ans à venir. C’est moins grave que si c’était pire. Enfin, ça dépend pour qui.
(1) Les métiers en 2015 une étude de la DARES et du commissariat général du Plan. A télécharger sur www.plan.gouv.fr/intranet/ upload/actualite/Lesmetiersen2015.pdf )