Bonjour à tous !
Allez, je me lance à poster un message ici car à l'époque de mon questionnement existentiel sur une possible reconversion, je n'avais pas vraiment trouvé d'oreille attentive, de conseils ou d'informations précises sur le sujet.
J'espère que mon récit pourra aider ceux qui sont en plein doute comme j'ai pu l'être 3 ans auparavant.
A 22 ans, j'ai obtenu mon M2 Droit des affaires. Je n'ai pas eu de difficultés particulières à trouver des emplois de juriste (droit des affaires, contrats) à un salaire correct. Seulement il fallait, et il faut toujours je pense, être très mobile et prêt à sacrifier la vie perso. Chose que j'ai faite. Pendant 3 ans, je cumulais les CDD de juriste d'affaires volontairement afin de ne pas m'engager dans un CDI...Je n'avais pas envie d'être liée indéfiniment à une entreprise en tant que juriste. Je n'ai pas eu foule de propositions en CDI mais il y en a eu...que j'ai toute refusées.
Globalement la profession de juriste me paraissait fade, inutile, mal considérée...et je ne sais pas vous mais socialement, moi et les juristes, ça n'a jamais collé. C'est une mentalité assez exécrable. Quand je voyais l'ambiance dans d'autres services, j'étais très envieuse.
J'ai donc rompu mon dernier CDD de juriste de manière anticipée.
Au début ça a été très dur d'autant plus que tout le monde me disait que je faisais une grosse erreur ! J'ai été influencée et touchée par ce genre de discours, je me suis coupée de ces personnes. Je ne voulais pas m'etourer de gens susceptibles de me tirer vers le bas. La première chose à faire est donc d'éviter ces individus et il y en a beaucoup malheureusement...
Ensuite, il vous faut cibler un choix de réorientation que l'on
désire et non que l'on catalogue de "possible" pour un juriste. Tout est possible du moment qu'on s'en sent capable et que l'on ne se voile pas la face sur ses propres capacités. Il faut bien entendu que le secteur de formation soit porteur, cela va de soi, mais ce n'est pas difficile de trouver plus porteur quand l'on vient du droit.
Je ne vous cache pas que la question de la reconversion s'étant posée à 25 ans pour ma part, cela a été d'autant plus simple de bifurquer de manière assez rapide et catégorique.
Je suis persuadée qu'un juriste n'est pas limité aux reconversions et passerelles dans les seuls métiers du droit. Il faut reprendre de zéro, c'est lourd, fastidieux...mais les portes ne seront pas fermées. On se heurte surtout à un blocage psychologique personnel dans le fait de se réorienter plutôt qu'à un quelconque obstacle administratif.
Par pitié, oubliez les bilans de compétences...un beau dispositif archaïque qui n'a jamais aidé qui que ce soit. Prenez juste le temmps de la réfléxion, ça suffit amplement.
Pour ma part, j'avais déjà ciblé mes préférences depuis un moment. J'ai un bac S spé maths et j'avais toujours voulu faire quelquechose dans le milieu technico-industriel mais pour diverses raisons j'ai été découragée et orientée vers le droit.
Pour les conseils et informations pratiques sur les démarches à entreprendre...et bien n'écoutez que vous, Google est votre ami. Pole Emploi fera la sourde oreille ou vous renverra vers des conseillers tous aussi incompétents les uns que les autres. Au risque d'avoir de fausses informations ou de rater certains délais !!!
Je voulais tout recommencer en INFORMATIQUE INDUSTRIELLE (oui oui) alors j'ai d'abord regardé sur les formations à distance du CNED. Je n'ai pas trouvé la formation qui me plaisait mais cela peut être un bon moyen de se remettre à niveau en maths par exemple.
De plus, je voulais une formation en présentiel et non à distance pour rencontrer des gens et avoir l'impression de faire quelquechose de mes journées. Mais cela dépend des possibilités et envies de chacun.
J'ai ensuite regardé les formations type AFPA et Greta, mais quelle joie de découvrir que pour prétendre à une formation en dessin industriel par exemple, il faut...déjà être dessinateur industriel ! Non mais quel intérêt ?? De plus, on m'a clairement fait comprendre que mon dossier ne serait pas prioritaire en tant que bac + 5.
Mon déclic ? En parcourant les sites des divers IUT, j'ai découvert l'existence des DUT en année spéciale (un bac + 2 en un an). A un âge ou on a passé l'âge d'apprendre à apprendre, ça me parraissait tomber à pic.
De plus, postuler à des formations en milieu académique, ça se passe globalement de la même manière qu'en formation initiale : dossier en ligne, relevés de notes, éventuel entretien etc. J'ai postulé au DUT Génie Electrique et Informatique Industrielle en Mai et j'ai été acceptée en Juin, tout en ayant rompu mon CDD en Mars, c'est donc allé très vite.
Financièrement ? Et bien je touchais mes indemnités pôle emploi tout simplement et je m'actualisais tous les mois. J'avais postulé au Fongecif CDD mais j'avais loupé les délais...la réponse était positive mais il fallait que j'attende un an...et ça c'était hors de question.
Je précise aussi que ce DUT coute 180 euros l'année même en formation continue ! Ce qui est très accessible, d'autant plus que la région a accepté de payer cette somme...
Sachez que les financements de formation sont extrêment favorisés de nos jours (Fongecif, région...), je ne connais personne dont le dossier de financement a été refusé. Mais il faudra faire les démarches tout seul et se bagarrer pour que ça avance.
Comment la formation s'est passée ? A merveille ! Bon, il faut avouer que la fac française ça fait de moins en moins rêver. On voit clairement le manque de moyens. Ce qui m'inquiétait c'était le type de personne que j'allais rencontrer en cours et bien j'étais la plus jeune...puisque ces DUT en un an sont destinés à des profils en reconversion issus de tous types d'horizons. Il y avait vraiment une entraide puisque nous étions tous là pour la même raison...une deuxième chance !
Aujourd'hui ? J'ai obtenu mon DUT avec une bonne moyenne, fait une licence professionnelle en alternance et depuis cet été...je suis en école d'ingénieur en génie industriel en alternance.
Ce n'est pas encore l'éclate totale niveau finance mais je ne suis pas sans rien et mes perspectives d'avenir sont plutôt excellentes. Et par dessus tout : j'aime ce que je fais et les gens avec qui je travaille.
Voilà, j'espère que ce petit récit pourra aider tous les juristes paumés comme j'ai pu l'être