Le message de thoni, je m'y retrouve à 200%.
Je suis spécialisé en droit social, et avec une maîtrise en droit des affaires. Mon travail actuel me fait profondément mourir d'ennui, et n'a rien à voir avec ce que j'envisageais en cours d'études. Moi aussi, je suis totalement déconsidéré, et il y a une masse de diplômés qui souhaiteraient avoir mon poste. Qui plus est, coté relationnel, ce n'est vraiment pas folichon. Et c'est vrai que j'ai souvent, et encore aujourd'hui pensé à tenter une reconversion pour aboutir à un métier dont je cernerais mieux les contours, et dans lequel, ma personne, et mes compétences ne seraient pas systématiquement remises en cause. Je pense notamment qu'être ingénieur, ou technicien est largement plus évident que de faire du droit, car, si l'on a bien fait son travail, c'est inconstestable, et l'on ne pourra vous en blâmer.
Pour autant, ma situation est bien particulière, car pour x raisons, notamment de pénurie d'emploi, j'ai attéri dans le millieu des collectivités territoriales, alors qu'a priori ma formation ne m'y destinait pas. Dans ce milieu je me débats entre les problèmes liés au fait que je dois apprendre à oeuvrer dans un droit que je connais mal, et pour cause j'ai fait des choix spécifiques pour ne pas avoir à l'étudier pendant mes études, et les problèmes politiques et de copinage propres aux collectivités locales.
Aujourd'hui, mon problème à moi c'est de parvenir, sans souhaiter forcément à changer de métier, à valoriser une expérience dans le secteur public, devant les recruteurs du privé. AUtant dire que c'est carrément difficile. D'ou mes interrogations également. Trouver du travail dans le droit parait tellement difficile, et si mal payé souvent, les études que j'ai faite semblant à ce point dévalorisées, que j'envisage aussi, de tenter une reconversion dans un métier au carrefour du juridique et d'autres disciplines. J'ai pensé notamment au management des RH. Pour ce faire, il me faudra sans doute en passer par une période de formation, et sans doute (j'en ai trés envie, même si j'en ai peur également) lacher des deux mains la barre pourrie à laquelle je suis accroché.
C'est insupportable d'avoir à se dire qu'avec un D.E.S.S. et une expérience, de 3 ans, mais pas totalement en adéquation avec les besoins des recruteurs, on est super mal placé pour occuper à nouveau un poste correct. Je refuse également de brader les diplômes que j'ai obtenu. On trouve aujourd'hui des jeunes de 25-26 ans avec deux diplomes bac + 5, le capa, une langue étrangère courante, parfois une expérience de stagiaire significative. Bref, des surhommes, qui acceptent des salaires, qui à moi me semblent juste corrects. Comment voulez-vous que moi je me positionne par rapport à ça? Je découvre que je fais partie de la masse moyenne, de diplômés sans valeur, résultants de l'ouverture de l'accés aux facultés, ce alors que j'ai du travailler beaucoup pour obtenir "un seul DESS". C'est quand même dramatique ça.
Bref, pour cesser de parler de moi, je comprends Thoni, et comme le disait un des forumistes, Cédric, ne comprends pas aujourd'hui, mais s'il trouve un travail prochainement, il comprendra. Parce que trés clairement, arriver à décrocher un poste ne met pas à l'abri de ce qui se passe sur le marché de l'emploi des juristes à l'extérieur. Ca touche largement tous ceux qui sont en poste. Ne serait-ce que par le nombre de CV de juristes qu'on voit défiler sur votre bureau, avec regard (et parfois suggestion expresse) suggestif du patron qui vous dit clairement que ce n'est pas la peine d'exiger de meilleures conditions de travail, ou de tenter de vous positionner en tant que gardien du droit, parce que des tas de gens seraient prêts à prendre votre poste pour moins que vous. Et pour le reste, des juristes y'en a tellement qui courrent les rues que vous ne valez rien, vous et votre diplôme. (entendu en vrai, ça

) On en arrive à des situations absurdes ou objectivement votre diplôme vous handicape plus qu'il ne vous sert, et ou vous avez une progression de carrière moins interessante que la personne qui est peu ou pas diplômée, mais qui est là depuis longtemps.