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MessagePosté: Sam 26 Sep 2009 12:39
de mimine33
Camo a écrit :Ben minime... :oops:


oui, je sais.... c'est moche... mais je vais bien quand même :lol:

au fait, j'espère que c'était bien pour moi la réponse ! (mimine/ minime)

MessagePosté: Sam 26 Sep 2009 13:15
de Camo
Yes, c'était pour toi!

Le droit mène à tout à condition d'en sortir

MessagePosté: Lun 05 Oct 2009 9:50
de JadeOr
Mais où est la sortie de secours !!?

Juste un petit témoignage :

J'ai fait un parcours "sans faute" en droit si l'on peut dire, sans me poser vraiment de questions, juste en enchaînant les années dans un domaine qui, ma foi, au niveau des études, est plutôt intéressant et large, avec des débouchés. J'ai fini avec un DEA en droit des affaires, puis passé le CAPA, cherché du boulot pendant une bonne année (j'y ai laissé qques illusions, mis ce fût très instructif) et travaillé ensuite 2 ans dans un cabinet spécialisé en droit des aff.

Je l'ai quitté en fin d'année dernière en négociant ma sortie (que je préparais depuis un moment vu la façon dont se passaient les choses) et ça a été une vraie délivrance. Certains jeunes confrères en sont partis à peu près en même temps que moi, l'un avec peanuts, et l'autre avec une depression suite à un harcelement.

La profession d'avocat est très efficace pour dégoûter et démotiver les jeunes qui y entrent et dont une grosse majorité repart en courant avant la 5e année d'exercice. Sans vouloir généraliser (il y a sans doute quelques exceptions, en tout cas je le souhaite, même si mon expérience et celle de bien de mes amis et connaissances me force à conclure que le terme "exception" est bien adapté) : zone de non droit social concernant le statut de collaborateur, logique d'entreprise et managment par le stress pour ceux qui entrent dans des structures en tant que salariés avec des objectifs de rentabilité et de productivité, pas de formation, pas d'évolution, rémunérations plancher, tentatives pour rendre les gens corvéables à merci.... Quand en plus, on en peut plus du droit.........

Bref, je me suis reposée, j'ai fait un bilan de compétences et je cherche aujourd'hui à me reconvertir dans un domaine dans lequel je trouve un peu plus de sens et d'humanité (social, formation...).

Car c'est bien joli de nous rabacher les oreilles avec une idéologie de la "gagne" et de l'arrivisme, mais les vraies motivations, celles qui nous portent, on finit par vraiment les chercher quand on doit postuler.

Besoin d'air, de sens, de vie. Après autant de droit, il est tant de partir un peu de travers !

MessagePosté: Lun 05 Oct 2009 11:27
de Doud
Votre témoignage fait froid dans le dos lorsqu'on est sur le point d'embrasser la profession... :shock:

Je me rend bien compte que, parfois, l'idée qu'on se fait d'un métier et la réalité qu'il recouvre sont à des années lumières l'une de l'autre... Mais hereusement, en fonction du lieu, de la ville de la structure de cabinet, les modalités d'exercice d'un métier ne sont pas les mêmes... J'espère rester dans ma province natale, y trouver une structure qui m'acceuillera dans d' "assez bonnes" conditions, avant de prendre mon envol et de m'installer.

Mais vous avez raison de dire que le statut de collaborteur n'est pas protégé par le droit social. Peut-être serait-il temps pour nous d'envisager la refondation ou la création d'un nouveau statut avec les moyens pour le défendre et de le protéger ?

Je suis plongée dans mes cours de déontologie à l'heure actuelle, dans lesquels on m'explique à quelle point cette profession est belle, digne, presqu'exceptionnelle... qu'elle est caractérisée par une éthique exigeante, et par une confraternité nécessaire, point d'orgue de la profession... Alors c'est avec ces illusions que j'y entre... en espérant y être encore dans 5 ans :winkL:

Bien sûr,

MessagePosté: Lun 05 Oct 2009 12:46
de JadeOr
vous devez faire votre expérience.... mais soyez attentive. De toute façon ce n'est pas forcément plus réjouissant ailleurs :)

Simplement, restez consciente et lucide et laissez tomber les illusions si vous le pouvez. Quand j'y pense, le cours de déontologie est celui qui me fait le plus rire maintenant tant il y a un gouffre, comme toujours, entre la théorie et la réalité.

Un statut plus protecteur pour le collaborateur ? Oui, c'est nécessaire indéniablement, mais le statu quo est de rigueur et pour les bâtonniers, la politique est bien souvent de ne "pas faire de vagues"...

Je vous souhaite en tout cas de trouver un cabinet dans lequel vous vous sentirez bien avec des professionnels près à investir un peu dans le rapport humain et dans votre formation.

MessagePosté: Lun 09 Nov 2009 12:36
de llexc
Pour ma part, énorme déception comme beaucoup d'entre vous. Je voulais être juriste d'entreprise depuis la seconde. J'ai donc fait cinq ans d'études de droit. Master Professionnel droit de l'entreprise en poche, j'ai trouvé un premier boulot comme assistante juridique (assistante sur la fiche de paie, mais juriste pour les clients - l'hypocrisie même des avocats) sous-payée forcément (pour un premier boulot malheureusement on se vend souvent au rabais, grosse erreur pour toute la profession - et voilà comment les salaires baissent). Embauchée en intérim puis en cdi, ce cabinet m'a sympathiquement remercié au bout de 10 mois car ils avaient trouvé un juriste avec cinq ans d'expérience, plus intéressant pour eux. Après deux cdd, j'ai retrouvé un cdi dans un cabinet d'avocats et là encore hypocrisie maximale, passe-droit pour certains salariés, un boulot inintéressant au possible d'assistante. Deux ans bientôt que j'y suis. J'essaye de partir mais malheureusement, je n'y arrive pas.
Maintenant que je suis assez dégoûtée du milieu, je me demande si je dois continuer dans cette branche (en soi le droit des affaires me plaît...) ou me reconvertir pour changer de milieu...
Le droit est un monde vraiment particulier.

MessagePosté: Lun 09 Nov 2009 14:31
de Dams
Tous les milieux sont particuliers dans ce cas.

J'ai travaillé dans des secteurs bien différent et je peux vous assurer que tout ce que vous évoquez s'observe dans toutes les professions, quelles qu'elles soient, y compris celles qu'on pense être à visage humain, comme le social :wink:

Je pense que c'est une erreur de croire que l'herbe est toujours plus verte ailleurs.

MessagePosté: Lun 09 Nov 2009 15:36
de llexc
Je ne dis pas que c'est forcément mieux ailleurs, c'est malheureusement un constat qu'en France, pour ce que l'on connait, très peu de personnes sont satisfaites de leur travail en général et pourtant, je ne pense pas que l'on demande tant de choses que cela. Il ne faut pas s'étonner si l'économie va mal...

MessagePosté: Mar 10 Nov 2009 1:21
de Dams
Je ne dis pas que c'est forcément mieux ailleurs, c'est malheureusement un constat qu'en France, pour ce que l'on connait, très peu de personnes sont satisfaites de leur travail en général et pourtant, je ne pense pas que l'on demande tant de choses que cela. Il ne faut pas s'étonner si l'économie va mal...


L'économie va mal non pas uniquement parce que les gens sont malheureux dans leur travail mais parce qu'on leur appris à ne pas aimer autre chose qu'un travail "stimulant" et "épanouissant", au détriment de tâches plus difficiles et plus répétitives.

Notre génération est victime de la course aux diplômes et d'un pensée zapping qui privilégie l'immédiateté, le confort et la stimulation intellectuelle. Au final, on n'a sur le marché que des surdiplômés qui aspirent sans arrêt à mieux et ne s'épanouissent jamais dans leur travail. Tout simplement parce qu'on oublie qu'on ne travaille pas pour s'épanouir mais pour satisfaire les besoins des autres (de la collectivité). Et ça, c'est quelque chose que notre génération élevée aux théories de Dolto a du mal à accepter (ce n'est pas un reproche attention!)

Résultat: une multitude de JD qui peuvent tous prétendre aux plus hauts postes pendant que des secteurs entiers de l'économie manquent cruellement de main d'oeuvre.

MessagePosté: Mar 10 Nov 2009 11:15
de aiki
Je partage tout à fait cette analyse