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Sujet : Quitter le droit ? Au secours !

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Re: Quitter le droit ? Au secours !

de MaitreJohnPeter   le Lun 24 Oct 2022 13:21

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thoni a écrit :Salut !
je viens tout juste de m'inscrire sur le site.
Je suis juriste depuis 3 ans en droit des affaires avec un DESS en poche.J'ai un nouveau boulot depuis 4 mois et je suis en période d'essai (encore deux mois à attendre).
Je déteste mon boulot de juriste et je n'ai vraiment pas le moral en rentrant chez moi le soir. J'ai l'impression de perdre mon temps en restant dans le milieu juridique et en même temps, j'ai du mal à trouver ma voie.
Ma femme essaie de m'aider mais cela ne semble pas évident de se reconvertir une fois que l'on est si spécialisé.Je ne sais plus quoi faire d'autant que je suis installé avec ma femme depuis 3 ans donc je ne me vois pas redevenir étudiant avec le loyer à payer et tout le reste... :cry:
Connaissez vous quelqu'un qui était dans la même situation que moi et qui a réussi à se reconvertir?


Bonjour à tous, je me sens moins seul quand je lis ça ! Je n'ai pas encore la solution mais je suis passé par un bilan de compétences recommande par les RH de ma boîte et ça fait du bien de se sentir entendu et d'avoir un avis d'une personne qui connaît les autres milieu que le droit. J'attends le résultat du bilan je vous tiendrai au courant :D

   Re: Quitter le droit ? Au secours !

de raph-08   le Mar 19 Sep 2023 15:25

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Bonjour à toutes et tous,

Je parcours le forum depuis un certain nombre d'années maintenant et je souhaitais vous faire part de mon expérience.

Diplômé en droit depuis quelques années (cursus classique avec une petite particularité : j'ai obtenu deux M2 en droit international et européen), mon insertion dans le monde professionnel est pour le moins complexe... En effet, je ne m'attendais pas à éprouver de telles difficultés après des études qualifiées de "porteuses" (le sont-elles réellement ?).

Un bref résumé s'impose. Diplômé en période covid, j'ai fait face au blocage quasi-complet du marché du travail. Pas terrible pour commencer me direz-vous. Face aux nombreux refus pour "manque d'expérience", phénomène si bien décrit dans le célèbre article le plus consulté du site : "L'enfer du juriste débutant", j'ai pris la décision d'accepter la seule offre qui m'a été proposée : un poste pas 100% juridique "sous-qualifié". J'ai naturellement pris la décision de le quitter avant de m'engluer dans une carrière qui ne me correspondait aucunement.

Suite à cette première expérience, j'ai songé au barreau mais je me suis rapidement rendu compte que sans vocation, il est très complexe d'aller au bout. S'en est suivie une morne période de recherches. Là encore, des refus à foison ("manque d'expérience", "vos M2 ne correspondent pas au poste" etc etc.), la sensation d'avoir tant sacrifié pour rien. Après avoir lu pas mal de témoignages de gens ayant quitté le droit, j'ai essayé de viser d'autres domaines, plus ou moins proches. Là encore, les mêmes réponses en boucle. Bref, une période de remise en question et, je dois l'admettre, le développement d'une petite rancoeur.

J'ai finalement trouvé un deuxième emploi, 100% juridique cette fois-ci, mais encore "sous-qualifié" et sans réelles perspectives d'évolution. J'ai tenu autant que je le pouvais...

Depuis, j'ai pris le temps de réfléchir à tout cela, tenté de relativiser... Je pensais sincèrement qu'après deux années d'expérience professionnelle (principalement en droit), je trouverais plus facilement. Que nenni :lol:

Voici ma petite contribution. peut-être que cela apportera un peu de réconfort à ceux qui se sentent isolés :ange:

En conclusion, je songe sincèrement à quitter le droit mais entamer une reconversion professionnelle en France (je précise car dans d'autres pays, cela se fait sans aucun souci) peut s'avérer très difficile... Auriez-vous éventuellement des conseils/retours d'expérience(s) pour ne pas reprendre ses études à 0 et se retrouver dans une situation intenable ?

   Re: Quitter le droit ? Au secours !

de Loupette   le Lun 25 Sep 2023 13:24

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Je suis vraiment touché par votre histoire, et je vous remercie de partager vos expériences et vos sentiments avec la communauté. Il est clair que vous avez vécu des moments difficiles et frustrants, et il est compréhensible que vous soyez en train de réfléchir sérieusement à vos options de carrière.

Premièrement, je tiens à vous rappeler que votre parcours académique et professionnel jusqu'à présent est impressionnant et mérite d'être reconnu. Deux M2, surtout en droit international et européen, démontrent une grande détermination et un dévouement significatif à vos études.

Ensuite, il est vrai que la situation actuelle du marché du travail, exacerbée par la pandémie, rend l'entrée dans le monde professionnel particulièrement ardue, surtout dans le domaine juridique. La frustration que vous ressentez est donc tout à fait légitime.

Pour ce qui est de la reconversion professionnelle, je passe la main étant donné la difficulté du problème... :lol:

   Re: Quitter le droit ? Au secours !

de raph-08   le Mar 26 Sep 2023 13:13

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Loupette a écrit :Je suis vraiment touché par votre histoire, et je vous remercie de partager vos expériences et vos sentiments avec la communauté. Il est clair que vous avez vécu des moments difficiles et frustrants, et il est compréhensible que vous soyez en train de réfléchir sérieusement à vos options de carrière.

Premièrement, je tiens à vous rappeler que votre parcours académique et professionnel jusqu'à présent est impressionnant et mérite d'être reconnu. Deux M2, surtout en droit international et européen, démontrent une grande détermination et un dévouement significatif à vos études.

Ensuite, il est vrai que la situation actuelle du marché du travail, exacerbée par la pandémie, rend l'entrée dans le monde professionnel particulièrement ardue, surtout dans le domaine juridique. La frustration que vous ressentez est donc tout à fait légitime.

Pour ce qui est de la reconversion professionnelle, je passe la main étant donné la difficulté du problème... :lol:


Je vous remercie infiniment pour votre bienveillance

 
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Imprimer: Garantie des vices cachés ou Garantie de conformité ? Par Anne Debernard Dauriac, Avocat.

Village de la Justice www.village-justice.com

Garantie des vices cachés ou Garantie de conformité ? Par Anne Debernard Dauriac, Avocat.
Parution : lundi 8 mars 2021
Adresse de l'article original :
https://www.village-justice.com/articles/garantie-des-vices-caches-garantie-conformite,38368.html
Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur.

Un bien nouvellement acheté s’avère ne pas être conforme à ce que vous en attendiez. Plusieurs options s’offrent à vous.
Quelle est celle qui sera la plus adaptée à votre situation ?

Vous avez fait l?acquisition d?un bien meuble corporel neuf ou d?occasion et il ne vous donne pas satisfaction.

Quelles sont les solutions qui s?offrent à vous ? L?objectif de cet article n?est pas de faire une liste détaillée et technique des règles applicables, mais de vous présenter une synthèse des solutions envisageables (hors garantie commerciale) que sont la garantie des vices cachés et la garantie de conformité, afin de vous aider dans la prise de décision.

I - La garantie des vices cachés (article 1641 et suivants du Code civil.

L?action en garantie des vices cachés peut être mise en ?uvre contre le vendeur, qu?il soit professionnel ou particulier. Seules sont exclues les ventes aux enchères via internet.

Vous devez démontrer :

1. Le vice : c?est-à-dire le défaut qui rend la chose impropre à l?usage auquel on la destine et qui en diminue tellement cet usage que l?acheteur n?aurait pas acquis ce bien ou n?en aurait donné qu?un moindre prix s?il les avait connus.

2. L?existence du vice préalablement à la vente.

3. La gravité du vice qui le rend impropre à l?usage auquel il était destiné ou en diminue tellement l?usage que vous ne l?auriez pas acquis au même prix.
La preuve de ce vice caché peut être faite par tous les moyens telles qu?attestation, facture de réparation ou en faisant procéder à une expertise.

Cette action en garantie des vices cachés doit être intentée dans les deux ans à compter de la découverte du vice ou dans les cinq ans qui suivent la vente.

Cette action en garantie vous permet d?obtenir :

1. La résolution de la vente, c?est-à-dire que vous restituez le bien et le vendeur vous restitue le prix.

2. Ou un remboursement partiel et vous conservez le bien acquis.

3. Eventuellement, si vous démontrez, en plus des éléments dont vous devez rapporter la preuve et qui ont été ci-dessus rappelés, la mauvaise foi du vendeur qui connaissait le vice avant de mettre en vente, vous pouvez obtenir des dommages et intérêts. Le vendeur professionnel est présumé connaitre les vices de la chose. Vous n?avez donc pas à son égard de démonstration à faire pour obtenir des dommages intérêts.

Le contrat peut prévoir une exclusion de la garantie des vices cachés. Toutefois cette clause d?exclusion ne s?applique pas si vous démontrez que le vendeur avait connaissance du vice étant rappelé que s?il est vendeur professionnel il est présumé en avoir connaissance.

II - la garantie de conformité (articles L217-4 et suivants du Code de la consommation) :

Cette garantie n?est mise en ?uvre que si vous êtes consommateur et que votre vendeur est un professionnel, ce qui fait que la garantie de conformité ne peut pas être invoquée dans les ventes entre particuliers.

Vous devez démontrer :

1. La non-conformité du bien :

- A l?usage habituellement attendu d?un bien semblable, (ou)
- A la description donnée par le vendeur, (ou)
- Aux qualités que le vendeur a présenté sous forme d?échantillon ou de modèle, (ou)
- Aux qualités qu?un acheteur peut légitimement attendre au regard des déclarations publiques faites par le vendeur, ou par son représentant, notamment dans la publicité ou l?étiquetage (ou)
- Aux caractéristiques définies d?un commun accord ou à celles que vous recherchiez et que vous avez porté à la connaissance du vendeur et que ce dernier a accepté.

Ainsi la non-conformité peut correspondre à un défaut présenté par le produit, mais aussi à tout ce qui rend son fonctionnement ou son utilisation différente de ce que vous pouviez envisager.
La preuve de ce vice caché peut être faite par tous les moyens tels qu?attestation, facture de réparation ou en faisant procéder à une expertise.

2. L?existence de la non-conformité au moment de la vente :

Mais le défaut est présumé exister :
- Pour les défauts de conformité qui apparaissent dans les 24 mois qui suivent la délivrance s?il s?agit d?un bien neuf,
- Pour les défauts qui apparaissent au cours des six mois suivant la délivrance s?il s?agit d?un bien d?occasion.

Dans cette hypothèse vous devez seulement établir que le défaut est apparu dans les 6 ou 24 mois selon le cas. Il appartiendra alors au vendeur d?établir que le défaut n?existait pas au moment de la délivrance.

Vous devez intenter votre action pour faire jouer la garantie légale de conformité dans les deux ans à compter de la délivrance du bien.

Cette garantie vous permet d?obtenir :

1. La réparation ou le remplacement du bien non conforme, mais le vendeur, s?il estime que votre choix entraine un cout manifestement disproportionné au regard de l?autre possibilité, peut opter pour cette dernière.

2. Dans un second et seulement dans un second temps, la résolution de la vente (c?est-à-dire que vous restituez le bien et le vendeur vous restitue le prix) ou la diminution du prix. Ces solutions ne peuvent être mise en ?uvre que si la réparation et le remplacement sont impossibles ou si elles ne peuvent être mise en ?uvre dans le délai d?un mois suivant votre réclamation, ou si cette réparation et ce remplacement créent pour vous un inconvénient majeur, compte tenu de la nature du bien ou l?usage que vous en aviez.
Les défauts mineurs ne vous permettent pas d?exiger la résolution de la vente. La qualification de mineure peut s?apprécier eu égard au coût des réparations nécessaires.

3. Des dommages et intérêts si vous êtes en mesure de démontrer l?existence d?un préjudice, comme un préjudice de jouissance, préjudice moral ou frais financier.

III - En conclusion :

Il vous appartiendra de décider laquelle des deux garanties ci-dessus décrites vous souhaitez mettre en ?uvre.

La garantie de conformité ne peut être invoquée que contre le vendeur professionnel, elle a cependant un champ d?application plus large que la garantie des vices cachés et peut être mise en ?uvre plus facilement puisque vous n?avez pas à démontrer l?existence du vice au moment de la vente si le vice survient dans les 6 mois pour un bien d?occasion et dans les 24 mois pour un bien neuf. Cependant, si vous souhaitez impérativement solliciter la résolution de la vente, c?est alors la garantie des vices cachés que vous devrez invoquer, à tout le moins dans un premier temps.

Les délais de mise en ?uvre de la garantie de conformité débutent à compter de la délivrance du bien, alors que ceux de la garantie des vices cachés débutent à compter de la découverte du vice.

Maître Anne Debernard Dauriac

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