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MessagePosté: Jeu 12 Jan 2006 14:56
de gomontfred
SRVGH a écrit :A la réflexion, pour ma part, je crois que j'aime assez le droit en ce qu'il pourrait permettre d'être utile, en aidant les autres notamment les démunis et les faibles à s'en sortir dans une société ou le droit est un maquis.

Mais, comme beaucoup ici, je souffre de l'ambiance, et de la déconsidération absolue qu'on peut expérimenter lorsqu'on parvient à trouver un job de juriste en entreprise ou dans une administration. la dévalorisation des formations et diplômes juridiques n'est pas un vain mot.
Encore aujourd'hui, j'apprends que dans ma collectivité, il est question de recruter un bac + 7 (niveau thése) au smic, au grade C -, c'est à dire donc au bas de l'échelle. Et ce n'est pas la première. Des personnes avec un CV vraiment respectable ont accepté ces conditions, et y restent depuis près d'un an. On a donc des surdiplômés à un niveau hiérarchique inférieur à des BTS secrétariat, ou à des personnes qui ne disposent pas du bac.
Comment se défendre dans ces conditions? Comment défendre son droit à un salaire juste correct, à des fonctions correspondant à des études longues? Moi qui ait réussi à obtenir un contrat me mettant dans une position hiérarchique de cadre, et un salaire tout juste correct, et jamais augmenté depuis plus de 4 ans que je bosse, je me sens comme le dernier des mohicans, ou le dernier survivant de fort Alamo. L'eau monte de toute part, et l'on ne cesse de me faire sentir que je ne mérite pas les 1500€ net mensuels que je touche indûment, et le statut cadre.

Le pire dans cette histoire est que le recrutement de ces surdiplomés à de tels postes indignes, est fait, dans mon cas par des personnes qui ne disposent pas du quart de leur background universitaire, mais qui en toute bonne conscience, se permettent de les recruter à ces niveaux, sans se poser la moindre question. Encore une fois, on aboutit à une totale inversion des valeurs et des principes. Dans mon esprit, et ça ne devrait pas être utopique, études universitaire juridiques = aptitude à exercer un travail qui ne soit pas de pure exécution et en rapport avec le droit = salaire minimum = position hiérarchique minimale. Or l'équation n'est pas celle là. Le plus souvent c'est diplômé = personne déconnectée de la réalité, prétentieuse, ne sachant pas travailler = poste au bas de l'échelle voire stage, histoire de lui apprendre à bosser = exploitation éhontée du savoir faire réel de la personne pour pas un sou.

Personnellement, CA ME REVOLTE!!!
::| Par contre, j'ai pas de solutions et c'est bien là le problème. :?


Je sais ce que c'est: j'ai travaillé l'an dernier pendant plus trois mois à la Cour de Cassation, et sans fausse prétention, j'étais plus calé en droit que n'importe quel fonctionnaire du greffe, à part la greffière bien sûr. Pourtant je n'avais qu'un emploi de vacataire qui consistait à faire du tri et de la manutention et les personnes avec lesquelles je travaillais m'ont demandé plusieurs fois ce que je faisais là avec tous les diplômes (j'avais à l'époque deux maîtrises, l'une en droit privé, l'autre en droit social, et un DEA en droit comparé).
Je n'avais tout bêtement rien trouvé d'autre ... :(

MessagePosté: Jeu 12 Jan 2006 19:29
de Ary
Bonjour!
Ce qui m'étonne c'est que thoni se rend compte maintenant qu'il n'aime pas le droit, c'est un peu tard après un dess, qu'il n'aime pas son travail d'accord mais le droit en général, c'est peut être un peu exagéré?
Je suis dans un cas similaire de remise en question, sauf que moi, je suis en master 1droit des affaires, donc il n'est pas trop tard pour me réorienter, bien au contraire.
J'adore le droit, et souhaite réellement continuer dans une profession juridique.
Vos messages me font un peu peur, "juriste: métier ennuyeux", "les gens se bousculent pour trouver du travail", etc....
Je rêvais d'être juriste en entreprise, cependant j'ai peur de ne pas être faite pour ce genre de métier et maintenant je pense m'orienter sur du notariat: qu'en pensez-vous?
Ary.

MessagePosté: Jeu 12 Jan 2006 22:32
de gomontfred
L'avantage du notariat comme du barreau, c'est si tu ene as marre tu peux très bien devenir un simple juriste d'entreprise après avec tout le bénéfice de l'expérience, dixit l'un de mes profs.
Mais méfie-toi, car le notariat est une profession à l'accès coûteux.

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 10:39
de Dove
On ne le dira jamais assez Ary, Mail il ne faut pas prendre au pied de la lettre les messages que tu lis ici. Certes, ces témoignages sont consécutifs à de malheureuses expériences, mais garde en tête que beaucoup s’en sortent bien. Ils ne posent pas alors forcément de questions et ne viennent pas poster sur ce forum.

Comme il a été dit, si je devais te donner un conseil, ce serait de passer le CAPA afin d’élargir les horizons possibles car si la profession d’avocat ne te correspond pas, celle de juriste d’entreprise te sera alors souvent plus accessible. Certes étrange pour deux métiers différents, mais aujourd’hui, beaucoup de DRH sont rassurés par l’étiquette avocat

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 19:18
de gomontfred
Conseil qu'on m'a également prodigué. Malheureusement ainsi qu'en témoignent de nombreux messages sur le forum l'accès à la profession d'avocat est de plus en plus difficile.

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 20:01
de Ary
merci de vos conseils :D

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 20:39
de thoni
Ouah! c'est la première fois que je me rend sur un forum et je me rend compte que beaucoup de personnes comme vous et moi se remettent en question.Mon amie est instit et elle doit se remettre en question chaque jour concernant sa pédagogie, pour elle c'est quelque chose de naturel, d'évident. Certes, elle ne remet pas en question son poste ou bien le domaine dans lequel elle travaille puisqu'elle est véritablement passionnée mais la remise en question ne l'effraie pas.
J'ai le sentiment que chez certaines personnes, se remettre en question fait peur car alors, on est face à un vide absolu et à l'incertitude et il n'y a rien de plus effrayant pour un père ou une mère de famille que de changer de cap car les factures doivent être payées ainsi que la nounou!! ce qui est tout a fait compréhensible et naturel !
Imaginons un simple instant que nous vivions dans une société où le travail serait abondance alors peut être nous sentirions nous plus libres de nous exprimer sur notre travail...et peut être aurait on la liberté de dire simplement "je n'aime plus ce que je fais" car d'autres solutions s'offriraient à nous.On peut espérer un jour vivre ce sentiment de liberté et de choix.Une simple question se pose alors à moi: "faut il se résigner à la situation et dire "ne te plaint pas, tu n'as pas le droit de le faire, des gens crèvent sous les ponts !" ou bien faut il prendre le risque de se dire "je n'ai qu'une vie ! je ne veux pas passer à côté du métier qui me correspond"?
A méditer en sirotant un chocolat chaud ! :D
Pour ma part, je pense qu'il faut se remettre en question si cela est nécessaire mais, par respect pour les personnes qui nous entourent, il ne faut surtout pas se plaindre !
Parait il que les Français ont la réputation de se plaindre sans arrêt..

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 20:47
de thoni
Ah, j'oubliais, Ary une question pour toi : pourquoi est - ce si tard de se rendre compte que l'on s'est trompé de voie? Je n'ai que trente ans...Je pense au contraire qu'il faut le faire le plus tôt possible et avant d'avoir trop d'engagements financiers sur les bras car alors des portes risquent de se refermer.Je pense qu'à chaque âge de la vie, il faut avoir l'honnêteté de dire les erreurs que l'on a pu commettre car alors c'est ensuite que l'on peut se poser les vraies questions, celles qui nous font avancer vers ce à quoi on aspire!
Ouh! là! je deviens philosophe ce soir ! :D
Une chose est sûr, quand on est à la fac, on est emporté par un mouvement ascentionnel du type"après ton deug, il faut avoir une licence, puis une maîtrise puis un troisième cycle"Je crois que j'avais le nez dans le guidon et que j'ai manqué de maturité pour me poser les bonnes questions à l'époque.Je le regrette aujourd'hui et je m'en mords les doigts ! mais rien n'est jamais trop tard...

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 22:36
de Dove
Je comprends ce dont tu parles Thoni, je suppose que beaucoup d'entre nous ont leurs études d'une traite sans se poser trop de question.

Après, pour rester dans les complaintes, la vie est finalement mal faite puisque j'aime le droit et que je souhaite trouver un poste de juriste (entre autre justement pour résoudre des problèmes compliqués comme tu disais) et que tu n'aimes pas ce métier alors que tu es en poste...

Life is life lol -)

Généralités

MessagePosté: Ven 13 Jan 2006 23:28
de cisco
Bon nombre de cadres se remettent un jour en question et changent radicalement de cap professionnel. ( je pense notamment à un ami avocat qui est devenu fleuriste :wink: )

Néanmoins cela doit faire l'objet d'une réflexion approfondie et in concreto un bilan de compétences est souvent le bienvenu :wink:

L'essentiel est d'écouter ses aspirations profondes et SURTOUT de se sentir bien dans sa peau.

Ayant lu avec beaucoup d'intérêt les interventions précédentes de forumistes, relatives notammment aux difficultés éprouvées à trouver un poste de juriste DECENT, je me permets d'inviter, ceux qui sont épanouis dans cette voie, à intervenir, au nom de la Communauté des étudiants en droit, soucieux de leur devenir :wink:

Cordialement,