LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,
J'ai entrepris des études de droit à 35 ans, je suis dans une licence accélérée, celle de l'université de sceaux. Si tout se passe bien vais intégrer une licence 3 à l'âge de 36 ans. J'ai fait d'autres études avant mais j'ai arrêté en licence 2 pour des causes que je vais exposer ci dessous.
Mon parcours est un peu atypique car je viens de la Daas et j'ai eu un placement en famille d'accueil ainsi qu'une rupture familiale totale à partir de l'âge de 16 ans . Je ne suis pas née en France, j'ai ma nationalité française que j'ai obtenu avant mes 18 ans. J'ai longtemps cherché à renouer avec ma famille en Bulgarie mais malheureusement les choses se sont mal terminées. Donc j'ai fait la majorité de mes études sans support moral familial et en me finançant seule. Ma mère qui est enceinte France ne m'a jamais soutenue moralement ou financement et malheureusement la bourse s'arrête si on redouble, par la suite j'ai dû travailler.
Je n'ai plus de contact avec ma famille d'accueil ici en France car dès la fin du lycée ils ne sont plus tenu de s'occuper de vous.
J'ai entrepris aussi une cure avec un spécialiste pendant deux ans ce qui m'a permis de ne pas finir en dépression ou pire.
Ma question ici est : est ce que, vu ma situation personnelle, j'aurais une possibilité d'être recrutée si j'arrive par exemple à terminer une licence de droit ou un Master ? Je ne cherche pas à me faire plaindre ou me poser comme victime. Je ne recherche pas de réconfort. Je n'ai pas d'enfants et je pense que je n'en aurais pas car je souhaite vraiment me concentrer sur mon travail et à vrai dire vu ce que j'ai vécu je ne me sens pas capable de prendre soin d'enfants. Je sais que les cabinets cherchent des personnes de 25 ans et que malheureusement les personnes plus âgées n'ont pas vraiment de possibilité d'évolution. Mais je souhaite du coup savoir si lors d'un entretien j'explique pourquoi j'en suis là, preuves à l'appui ( j'ai des documents du jugement et placement en famille plus toutes les analyses du psychologue et psychiatre) on peut me comprendre et me laisser une chance ou si dans ce milieu l'âge est vraiment très important. Je pense m'orienter vers le droit de l'immobilier ou passer le concours des greffière. Merci pour vos réponses, je n'ai pas peur de me recevoir des réponses assez froides ou analytiques, je suis là pour cela et je préfère une réponse froide et réaliste. Merci d'avance
Cordialement
Ivelina JELYAZKOVA

Bonsoir,

En effet l'âge est un facteur de sélection mais le passif professionnel et personnel d'une personne est toujours pris en compte.

Personnellement j'aurais au contraire davantage envie de donner sa chance à une personne "qui en veut". Le fait de reprendre des études à 35ans et de les réussir est déjà une preuve de motivation. Mais je sais très bien que pour d'autres recruteurs/structures cela serait problématique.

Je penses cependant que vous devriez éviter de parler immédiatement de votre passé, n'en parlez que si le recruteur insiste pour en connaître plus sur votre vie personnelle ou sur vos motivations réelles.

Dans tous les cas avec un Master 1 ou Master 2 vous pouvez postuler pour des emplois publics et comme vous l'avez dit vous présenter à des examens de la fonction publique.

A votre place je ne me poserais pas ce type de barrière mentale, concentrez vous sur la réussite de vos diplômes.

Bonjour

J'ai travaillé dans un cabinet d'avocat où l'une des juristes avait été femme au foyer jusqu'à ses 30 ans et qui avait rejoint le cabinet après une reprise d'études.

Du moment que vous êtes un bon élément cela devrait bien se passer.

Bonjour,

J'ai 32 ans et je poursuis mes études pour devenir avocat. L'année prochaine, j'obtiendrai mon diplôme et j'essaierai de trouver un emploi convenable. Après mon processus, j’ai réalisé que tant que vous l’aimez suffisamment, vous pouvez le faire. J'ai également reçucoreball beaucoup de motivation en lisant vos partages. Merci beaucoup.

Bonjour,

Je rebondis à votre témoignage qui me parle beaucoup. J’ai repris mes études de droit à 36 ans en intégrant une licence en droit depuis la 1ère année. Auparavant je travaillais dans le secteur immobilier après avoir fait des études BTS et licence dans la branche commerciale. Je détestais mon boulot j’ai donc décidé de reprendre les études qui me plaisaient. J’ai obtenu ma licence en droit et poursuivi en master. Cependant j’ai arrêté en cours de M1 après avoir insuffisamment considéré l’épuisement mental que pouvait représenter pour moi un tel challenge à plus de 35 ans. Néanmoins pour la licence, ayez confiance, cela est donc tout à fait possible en étudiant régulièrement. Les employeurs croisés durant mes trois années de labeur ont apprécié ce type de parcours qui répond à des valeurs appréciées dans le monde professionnel, que ce soit dans le privé ou dans le public, que sont la persévérance et le courage que nécessitent une reprise d’études, à un âge où comme on me l’a dit une fois « on devrait plutôt ronronner dans son poste ». D’ailleurs aucun employeur ne m’a jamais demandé de me justifier sur mon choix de reprise d’études ni l’âge auquel je l’ai fait, il n’est donc pas à mon avis nécessaire d’en faire état ni de vous justifier. Pour financer un tel parcours j’ai dû souvent travailler en CDD avec différents employeurs qui m’ont d’ailleurs embauché parce que j’avais eu ce parcours là (surtout ceux qui ont fait des études juridiques car ils se rendent bien compte des sacrifices que cela représente.) Néanmoins il ne faut pas idéaliser ce genre de parcours. D’une part il faut porter le poids de celui qui ne fait rien comme les autres, assez lourd en réalité. En effet bien que les mentalités aient évoluées, une reconversion professionnelle de 3 ans ou plus ce n’est pas commun, et on perçoit très souvent les injonctions plus ou moins subtiles au sein de la société ou des proches à revenir dans le rang et à cesser cette digression. D’autre part il faut prendre garde lorsque l’échec lié à l’objectif de la reprise d’études s’invite dans l’aventure. J’ai repris mes études de droit pour devenir magistrate, et j’ai planté le concours que je ne peux plus repasser faute de réunir les critères de la nouvelle réforme. Un désastre pour le moral après avoir rêver pendant 5 ans d’exercer ce métier et qui constituait un moteur qui m’a aidé à tenir. Ce rêve s’est aujourd’hui évanoui sans possibilité de retenter ma chance. Cela dit si on revient au pragmatisme de la situation, ce parcours études de droit + expériences professionnelles + expérience vécues est largement valorisable dans le monde professionnel et si c’était à refaire ce serait sans hésitations, car définitivement, même si je ne serai pas magistrate , d’autres portes me sont ouvertes et je ne serai plus obligée de faire un métier qui ne me convenait pas. Alors très sincèrement pas d’inquiétudes pour les employeurs je ne pense vraiment pas que ce type de parcours soit un obstacle à l’embauche. Et vive les profils atypiques !