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Changement de cap

MessagePosté: Jeu 01 Avr 2004 17:06
de Diane
Avocate de formation, j'ai quitté cette profession deux ans après ma prestation de serment, désabusée par les conditions d'exercice.

Juriste actuellement je m'épanouie pleinement dans mon nouveau cadre professionnel.

D'autres ont - ils un parcours similaire ( pas des juristes devenus avocats) ?

Faire ce choix n'a pas été simple. Je me suis heurtée à beaucoup d'incompréhension de la part de mon entourage familial, amical et professionnel à l'époque.

Aujourd'hui j'ai encore parfois du mal à faire le "deuil" même si je ne regrette rien. Les gens me renvoient constamment à cette image comme si le fait d'avoir été avocat un jour faisait de vous un avocat pour toujours.

J'attire les confessions, les demandes de conseil alors que c'est précisemment ce que j'ai voulu fuir aussi en quittant la robe.

Merci de me faire part de vos expériences.

Diane

MessagePosté: Jeu 01 Avr 2004 17:37
de gail
Bonjour!

Je vous avoue que votre témoignage me conforte dans l'idée qu'il ne fait pas bon être avocat, et encore moins jeune avocat, aujourd'hui.


Je suis actuellement en pré-stage et je pense déja à ce "changement de cap" avant même d'avoir réellement commencé!

J'aimerais savoir si les deux années de stage sont nécessaires pour valider le CAPA ou si peux travailler en entreprise après avoir obtenu le CAPA et revenir plus tard vers la profession d'avocat.

MessagePosté: Jeu 01 Avr 2004 17:58
de guillaume
Après l'avoir dis dans un autre post sans avoir été contredit:

Le stage de 2 ans conditionne l'inscription au tableau de l'ordre. Donc le CAPA n'est pas remis en cause car il est antérieur au stage.

Cordialement

MessagePosté: Jeu 01 Avr 2004 18:06
de fred
Si je me souviens bien des textes, il n'y a qu'une des deux années du stage qui doit être effectuée dans un cabinet d'avocats, c'est à dire qu'il est possible de faire sa seconde année dans le service juridique d'une entreprise.

Re: Changement de cap

MessagePosté: Jeu 01 Avr 2004 18:17
de Patrice GIROUD
Faire ce choix n'a pas été simple. Je me suis heurtée à beaucoup d'incompréhension de la part de mon entourage familial, amical et professionnel à l'époque.


C'est curieux tout de même cette pression alors que c'est tout naturellement que certains changent de cap !

Il vaut d'ailleurs mieux le faire rapidement quand on comprend qu'on s'est trompé de voie !


Aujourd'hui j'ai encore parfois du mal à faire le "deuil" même si je ne regrette rien. Les gens me renvoient constamment à cette image comme si le fait d'avoir été avocat un jour faisait de vous un avocat pour toujours


Cette remarque est judicieuse et correspond à la réalité.

Tout se passe comme si la profession d'avocat était plus qu'une profession.

On la considère comme un état.


J'attire les confessions, les demandes de conseil alors que c'est précisemment ce que j'ai voulu fuir aussi en quittant la robe.


C'est la grandeur mais aussi la servitude de cette profession.

Il est difficile de cesser d'être avocat chaque jour à 20 heures !

Re: Réponse à Diane

MessagePosté: Mar 27 Avr 2004 17:31
de Diane
C'est marrant comme je me reconnais dans ce dernier témoignage.

Moi je gagnais autour de 7 000 francs net. Je voyais également la secrétaire partir chaque soir à 17 heures 30 pour 3 000 francs de plus que moi. Sans compter qu'elle prenait également une après midi par semaine de RTT.

C'est tout de même inquiétant d'avoir un BAC + 5 et le CAPA et "d'envier" une secrétaire !!!

Je me suis maintenant juriste dans une administration. Je gagne 10 000 francs net par mois + un 13 ème mois. Et bonheur suprême je ne travaille pas un vendredi sur deux. RTT obige !

Disons que j'ai moins l'impression de me fair avoir. Même si j'estime que le travail et les responsabilités que j'assume sont toujours sous évalués en terme de salaire. C'est plus vivable.

Comme toi je songe à faire un bébé et je dois dire que ces conditions de vie me paraissent plus en adéquation avec ce projet.

Pour changer de vie, il faut être absolument sure de son choix. Il y a des moments difficiles mais pas une fois je ne regrette mon ancien métier.

Je te souhaite bonne chance dans ta démarche. Je suis sure qu'elle aboutira positivement.

Diane

MessagePosté: Mar 11 Mai 2004 13:47
de stephanie v
bonjour, je vois que la passerelle vers le metier de juriste tente beaucoup de monde!
je viens d'obtenir le capa et suis en stage depuis janvier mais partir dans le metier de juriste est une des solutions pour mon avenir notamment pour fonder une famille. cela dit, j'attends d'avoir fini mes deux ans de stage et voir comment les choses vont se passer avant de tenter le 'grand saut'. je crois que c'est plus facile de trouver un boulot de juriste quand on a le capa et un peu d'experience alors pourquoi hesiter??? quant a oublier l'aspect 'conseil' ca me semble difficile que l'on soit juriste ou avocat les gens demandent tjs des reponses a leur pbm!
pour gail, on a le droit de valider une partie de nos deux ans de formation par un stage pour une duree maximale d'un an chez un expert compatble, un cabinet d'avocats a l'etranger, un conseil en pi ou en entreprise si elle a une direction d'au moins 4 juristes ( donc pas toujours evident a trouver en province!).

Mieux vivre ailleurs, même si la vocation demeure...

MessagePosté: Jeu 13 Mai 2004 21:51
de Reflex
Est-il aujourd'hui encore nécessaire d'être une femme pour poser la question de la difficulté de vivre pleinement sa parentalité et l'exercice de la profession d'avocat ?
A 25 ans, comme le chante si bien Aznavour, je me voyais déjà...avocat, incarner et défendre les causes les plus nobles.
Puis vint le principe de réalité : assumer financièrement son existence, sans carnet d'adresses...
Aujourd'hui âgé de 36 ans, docteur en droit, je suis enseignant en lycée, BTS et DUT. J'y enseigne parfois le droit et ne gagne pas si mal ma vie. Je défends désormais la cause de mes élèves et étudiants !

Pour autant, je reconnais qu'il me reste un fond de tristesse dans l'idée qu'il me faudrait faire le deuil de cette profession, pour ne pas dire état, d'avocat.

Badonnel, je suis aussi dans l'Oise, alors si vous projetez une installation, n'hésitez pas à me l'écrire ! Je vous communiquerai mon adresse.

Cordialement