LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour à tous,

Je me décide à vous écrire pour vous exposer le problème que je rencontre dans le cadre de mon travail.

Voici un an et demi que je suis avocat collaboratrice au sein d'un petit cabinet d'avocat, composé de mon maître de stage, la secrétaire et moi.

De manière générale, les relations avec mon maître de stage son bonnes : il me paie correctement, a toujours soin de veiller à ce que mes horaires de travail ne risque pas d'empiéter sur ma vie familiale, et n'hésite pas à me complimenter sur mon travail.

Je sais qu'il m'apprécie et ne souhaite pas me voir quitter son cabinet.

Juste un gros problème : mon "boss" et moi n'avons pas du tout les mêmes conceptions des problèmes politiques et de société en général. Le problème se pose avec acuité concernnant l'immigration et les étrangers sans papier, qui pour lui "nous piquent nos sous et nos logements" (ce n'est pas caricaturés, ce sont ses mots).

Je sais bien que chacun a ses conceptions et sa manière de voir les choses, et que l'on n'est pas toujours en osmose avec les gens que l'on rencontre sur son lieu de travail. Le seul souci et que le cabinet est petit - nous ne sommes que trois -, et que ces discussion autours des sans papiers et de l'immigration reviennent quotidiennement, à travers des petites phrases, des petites allusions auxquelles j'ai de plus en plus de mal à ne pas vouloir répondre agressivement.

Cela me tient particulièrement à coeur car mes opinions sont radicalement opposées aux siennes et que je milite au sein d'une association qui, entre autres, dispense des cours d'alphabétisation et s'est opposée activement à la dernière loi sarko.

Je précise que, aussi ironique que cela puisse paraitre, nous faisons pas mal de droit des étrangers, et qu'une partie importante de la clientèle est d'origine étrangère.

Mon Maître de stage se défend de voter FN, disant simplement qu'il est de droite, mais plus je le connais et parle avec lui, plus je me rends compte que ses idées sont un vrai catalogue des thèses frontistes...

Je sais que j'ai la chance de travailler en tant que collaboratrice dans des conditions relativement bonnes, tant au niveau des horaires que de ma rétro, ce qui n'est malheureusement pas le cas de nombre de mes jeunes confrères. Loin de moi l'idée de nier les qualités de mon contrat de collaboration.

Néanmoins j'avoue que ce problème me préoccupe un peu plus de jour en jour et me fait douter de mon maintien dans ce cabinet et cette relation de travail sur le long terme.

J'aimerais avoir vos opinions sur cette situation.

Merci d'avance.

si l'aspect pro est bon (relations de travail, respect minimum des horaires, rétro, dossiers...) la question ne se pose pas... Il y a tellement de jeunes collab completement HS avec un boss qui ne leur accorde aucun intérêt si ce n'est celui du montant de la facturation...

En tout cas c'est mon point de vue

jb a écrit :si l'aspect pro est bon (relations de travail, respect minimum des horaires, rétro, dossiers...) la question ne se pose pas... Il y a tellement de jeunes collab completement HS avec un boss qui ne leur accorde aucun intérêt si ce n'est celui du montant de la facturation...

En tout cas c'est mon point de vue

C'est aussi le mien

En outre, qu'est ce qui vous fait dire qu'il n'est pas plutot devillieriste

Pareil. Ne pas changer de cabinet. Si ses propos sont vraiment trop lourds à porter au quotidien, les tourner (subtilement) en dérision. Ça peut apporter un petit soulagement.

J'ai le même problème (dans une entreprise) avec un chef qui me raconte jour après jour les détails cliniques de ses frasques sexuelles (nombreuses il semblerait), sans se soucier le moins du monde de mon assentiment ou de mon intérêt pour la chose.

J'ai eu l'occasion de travailler pour un employeur qui avait le même type de discours. Sauf que, j'ai préféré démissionner. Je ne pouvais en effet pas supporter à longueur de journée ses réflexions tout simplement rascistes, ses clichés grossiers sur les gens d'origine étrangère, doublés de réflexions plus qu'écoeurantes sur les femmes de ces pays. Le pire dans tout cela est que je suis moi même d'origine étrangère, mais apparemment cela ne le dérangeait pas, au contraire, il semblait même rechercher mon approbation.
J'ai quand même tenu le coup plusieurs mois , répondant du tac au tac à chacun de ses discours (débutant bien entendu par un "je ne suis pas rasciste moi mais...". Bref, cela n'a pas suffit. Ce cher monsieur étant également doté d'un égo à toute épreuve, il lui fallait en plus avoir le dernier mot. Je me suis offert le luxe de claquer la porte en lui disant ses 4 vérités. Bien sûr, pour retrouver un emploi cela a été la galère, mais sincèrement je ne regrette pas ma décision. Il y a des limites à tout...

Re-bonjour et merci pour ces premières réponses,

Bien évidemment je ne peux qu'être d'accord avec ceux qui me conseillent de rester, compte tenu du marché de la collaboration en ce moment et du traitement réservé à de (trop) nombreux collaborateurs.

J'avais néanmoins besoin d'avoir un petit peu le sentiment de personnes extérieures à la situation, car je n'ai jusqu'à ce jour pratiquement pu me confier à personne.

Je n'ose pas en particulier en parler à mon mari, pourtant très compréhensif et toujours prêt à m'aider dans les situations qui me posent problème, car il est d'origine algérienne et j'aurais peur que ces propos ne l'atteignent, même si me direz-vous il a l'occasion d'entendre (trop) souvent des propos similaires.

Je constate que certaines personnes comme Soheil n'hésitent pas à claquer la porte. Je ne crois pas que j'en serais capable dans la conjoncture actuelle et je trouve cela extrêmement courageux. Bravo Soheil, pour votre courage car j'imagine que la suite a du être très compliquée à gérer.

De manière générale, auriez-vous des petits conseils à me donner pour m'aider à gérer le problème au quotidien et notamment à prendre un peu de distance car j'en aurais bien besoin.

Merci en tout cas pour ces premiers avis. Si d'autres personnes ont des opinions différentes, cela m'intéresse bien évidemment.

Encore merci.

Bien à vous.

Peut être lui parler de vous, de votre situation, de vos sentiments, de vos doutes sur ces affirmations, du fait qu'il ne voit le problème que par le trou de la serrure...

lilyrose a écrit :Je n'ose pas en particulier en parler à mon mari, pourtant très compréhensif et toujours prêt à m'aider dans les situations qui me posent problème

Il me semble que vous connaissez vous meme la marche a suivre : ne pas garder plus longtemps cette situation pour vous seule, car elle est devenue lourde a supporter au fil des mois/annees. Il faut donc en parler franchement a votre conjoint de facon a relativiser et exterioriser vos soucis professionnels !

Je pense également que vous avez tout intérêt à en parler, afin d'extérioriser au lieu de tout garder pour vous. Je pense que tout comme mon ancien employeur, ce serait user inutilement votre salive que d'essayer de le contredire. Je sais à quel point l'atmosphère créee par une telle attitude peut vite devenir irrespirable.
Attention, l'objet de mon post n'était pas de vous pousser à la démission. J'ai démissionné et ne l'ai jamais regretté. J'ai l'habitude d'entendre ce type de propos, étant française d'origine étrangère, mais la situation était devenue intolérable car contrairement à vous, j'avais l'impression au lieu de me lever chaque matin pour aller travailler, de me lever chaque matin pour me faire insulter et injurier et ce, de mon plein gré. J'ai peut-être été trop entière sur ce coup là, mais je ne le regrette pas, même si je ne vous cache pas que ma situation sur le marché de l'emploi est devenue plus que précaire. Dans la mesure où ne m'étant pas privée, en partant, de dire à ce bonhomme tout ce que je pensais de sa personne, il m'était impossible de mettre en avant ma longue expérience acquise malgré tout auprès de lui.
Je vous souhaite bon courage quoiqu'il en soit!

Pour répondre à Aïki, j'ai déjà essayé d'ouvrir le débat avec mon "boss" plusieurs fois, mais cela n'a servi à rien. Je pense que Soheil a raison lorsqu'elle dit que cela revient à gaspiller de la salive.

Je sais malheureusement que quoique je puisse dire, cela ne fera pas évoluer ses idées ni ses positions apparemment bien enracinnées.

Si d'autres personnes ont des opinions ou suggestions supplémentaires à me faire (notamment sur la gestion au quotidien de la situation), cela pourra m'être précieux.

Merci en tout cas pour les conseils déjà donnés.