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Re: installation

MessagePosté: Ven 20 Mai 2011 15:33
de mélanie1091
Je peux te conseiller de contacter Maître DAMY. Il est avocat depuis quelques années et il saura te répondre. Il m'a particulièrement bien conseillé lorsque j'ai voulu passer mon concours et devenir avocate.

tél : 04 92 15 05 05
http://gregorydamy.niceavocats.fr/

Re: installation

MessagePosté: Mer 26 Oct 2011 15:03
de Artemis
Bonjour,

Pour répondre au premier message de Delta:
- je vous conseille d'aller faire un tour sur le site de l'ANAAFA, rubrique jeunes avocats et de télécharger leur guide où sont détaillées les différences collaborateur/salariés, l'évaluation des charges à venir, les choix ou obligations fiscales... La lecture de ce document est, à mon sens, indispensable pour tout jeune avocat
- il est interdit pour un cabinet de demander une contribution aux collaborateurs pour le fonctionnement du cabinet ou un quelconque loyer. A Paris, il me semble que c'est interdit pendant les 5 premières années du collaborateur (après prestation de serment). Je ne sais plus s'il s'agit d'une norme nationale.

Je vous invite à tenter de vous constituer une clientèle personnelle dès le début de votre activité. Mais il est clair qu'il faut garder à l'esprit que la plupart des collaborateurs s'occupent de leur dossiers personnels le soir, le matin très tôt ou, plus généralement, le weekend (bien que le contrat de collaboration prévoit que votre Boss doit vous laisser le temps de vous constituer une clientèle personnelle).

Cordialement,

Re: installation

MessagePosté: Mer 28 Déc 2011 16:19
de cisco
Vous confirmez ce que j'ai déjà entendu à plusieurs reprises : la collaboration ne permet pas au jeune avocat, le plus souvent, de développer convenablement une clientèle personnelle !

Il me semble pourtant que la collaboration doit avoir pour intérêt premier d'aider un "junior" à intégrer la profession, dans un esprit de pédagogie et de confraternité. Il me semble en effet qu'elle a peu de sens si le "senior" (employeur/associé) n'est pas fier et désireux de transmettre son savoir et surtout son expérience au jeune avocat. Elle doit donc avant tout, selon moi, constituer un tremplin vers l'indépendance, l'autonomie et la liberté à court ou à moyen terme du collaborateur.
Suis-je utopique ?

Dès lors, que le "senior" demande à son collaborateur de fournir du travail semble tout à fait formateur et normal. En revanche, lui demander de bosser plus de 7 heures par jour sur les dossiers "cabinet", me dépasse(je laisse de coté les avocats dits salariés). Une telle situation ne laisse que peu de possibilités au jeune avocat de développer correctement une clientèle. Or, c'est grâce à une clientèle personnelle que ce dernier devient "libre" et donc pleinement avocat. C'est aussi une sorte de garantie pour lui, permettant de faire front, en partie, à l'absence de législation protectrice du travail réelle.

En conséquence, existe-il des règles selon lesquelles un avocat "senior" ne peut être autorisé à imposer à son collaborateur la réalisation d'un nombre d'heures qui ne permettrait plus à ce dernier de constituer une clientèle ?
A défaut, est- ce que cela doit être contractuellement prévu et dans quelle proportion(je suis preneur de vos situations perso) ? Est-ce que le batonnier peut intervenir, si oui, le fait-il ?
Que peut faire un jeune avocat qui est "victime" d'un rupture de son contrat de collaboration parce qu'il a refusé de réaliser du travail cabinet pour pouvoir se consacrer un minimum à ses quelques dossiers personnels ?

Re: installation

MessagePosté: Lun 02 Jan 2012 17:07
de marianigonzalez
Bonjour,

Vaste sujet que celui-là sur lequel on peut lire toute sorte de conseil en tout sens et pour lequel les différents témoignages sont toujours les bienvenus.

Ce que je peux dire, c'est que les conditions de développement de la clientèle perso dépendent du cabinet dans lequel vous allez tomber, mais aussi du barreau de rattachement.

Delta, vous êtes dans le 95 : j'ai toujours entendu dire que le barreau de Pontoise était très accueillant avec les jeunes nouveaux confrères (barreau jeune, qui encourage le développement de la clientèle perso...) : Donc déjà, vous n'êtes pas le plus mal loti avec votre localisation géographique.

Après, un facteur important de développement de la clientèle perso est le type de cabinet qui va vous prendre : si votre patron joue vraiment le jeu de la collaboration, il vous laissera développer votre clientèle perso. Si vous tombez sur un patron voyou, votre collaboration s'apparentera à un contrat de travail les avantages sociaux en moins....

A vous de voir où vous mettez les pieds et ce que vous voulez faire donc....

Mais le type de cabinet est vraiment un préalable indispensable à considérer pour voir si vous allez avoir le temps ou pas de développer une clientèle perso....

Après, pour aller chercher les dossiers, franchement, si quelqu'un a une recette miracle, qu'il ne se gêne pas pour poster ici même.

Moi-même, après 5 ans et demi de barre à PARIS (et quelques collaborations foireuses qui m'ont fait perdre un peu de temps mais qui m'auront permis de vivre...), je suis collaborateur dans un cabinet qui me laisse suffisament d'autonomie pour "sortir" de la collaboration... et j'en ai tellement bavé par le passé que je trouve ça génial, alors que ça devrait être le lot commun de tous les collaborateur.

Les premiers dossiers persos se trouvent à l'AJ (en ce qui me concerne), et si tu bosses bien, il peut y avoir un peu de bouche à oreille, voire, un même client satisfait qui te propose un nouveau dossier, pour lequel tu ne seras pas forcément compétent :cry:

En ce qui me concerne, le bouche à oreille est un peu poussif, mais enfin, il existe quand même...

Quoiqu'il en soit, effectivement, je travaille mes dossiers persos le we (rarement en semaine, sauf urgence, ou sauf quand tout est calme, comme en ce moment...), car je tiens quand même à bien soigner ma collaboration, qui est ma première source de revenus.

Et je suis entièrement d'accord pour dire que les dossiers persos sont une garantie de s'en sortir quand on se fait virer de sa collaboration : me concernant, c'est parce que je me suis souvent trouvé en difficulté que j'ai eu la volonté de ne plus dépendre, ou en tout cas de moins dépendre de mon boss en "sortant" de la collaboration et allant chercher des dossiers persos à l'extérieur du cabinet....

Aujourd'hui, mes dossiers persos représentent 1/4 de mon bénéfice (j'ai commencé à vraiment développer fin 2008), et pour moi, c'est une fierté et l'espoir d'une progression, même si je me dis que le plus dur reste encore à venir (car, la collaboration est vraiment très confortable si votre patron est un patron est un patron correct, si ! si !) :)

En ce qui me concerne, je suis en train de penser (encore vaguement, il est vrai), à l'après collaboration : pour moi, ce n'est pas encore d'actualité, et j'ai donc beaucoup de mal à voir la marche à suivre, mais, je me dis qu'avec un volet de dossiers persos qui permet de faire rentrer un peu d'argent, une petite domiciliation pour 200 euros par mois peut être quelque chose d'intéressant pour se lancer.... avant de vraiment s'installer je pense.

Enfin, je pense aussi qu'il est fondamental de toujours garder un oeil sur ce qui se passe dans son barreau, d'aller se renseigner auprès des structures mises en place par le barreau dans le but justement de répondre à ce genre de problématiques (eh oui, ce genre de structures existe et peuvent être très utile...),

et enfin, je pense qu'il faut savoir se constituer son réseau, car à terme, je pense que le salut - ou en tout cas - la bonne opportunité, ne peut venir que du réseau.... : à cette fin, allez traîner sur Internet, chercher les sites spécialisés et poster dans les forums de discussion du VJ ou ailleurs....

Voilà quelques pistes, j'espère que cela vous sera utile....

Il faut que vous restiez toujours optimiste et volontaire, car la chose est quand même vraiment ardue..... mais loin d'être impossible, j'en suis persuadé... l-o

Bon courage à vous en tout cas,

A +

Re: installation

MessagePosté: Lun 02 Jan 2012 17:15
de marianigonzalez
Vous comprenez maintenant pourquoi on dit que les avocats sont des bavards ?

:winkL:

Re: installation

MessagePosté: Ven 19 Juin 2015 11:12
de Nummer6
Un dernier message bien encourageant, ça remotive ! Merci !

Re: installation

MessagePosté: Jeu 01 Oct 2015 8:36
de Ershin
Delta a écrit :Bonjour,

je suis élève avocat et je me pose plein de questions pas très drôles. :roll:

Quand on est collaborateur (et que l'on débute. 1ère année, par exemple) on perçoit une rétrocession minimale, c'est bien ça ? ça veut dire que le cabinet dans lequel on est collaborateur doit nous verser obligatoirement le minima fixé chaque mois ?
Et c'est à nous, de compléter cette rémunération en développant notre clientèle à côté. Donc : (le minima + ce qu'on aura réussi à faire comme chiffre d'affaires) - nos charges = ce qu'on gagnera pour vivre. C'est ça ?

Est-ce qu'on peut savoir, à peu près, à combien vont s'élever nos charges (je parle pour nous futurs collaborateurs dans quelques mois...enfin j'espère) ?

Et qu'est ce que l'on a comme charge (en dehors de l'URSSAF, la cotisation à l'ordre, prime d'assurance...) ? Je veux dire, est-ce qu'en tant que collaborateur, on doit payer une part du local, des autres charges du cabinet etc... ?

Et puis, question bêbête : comment fait-on pour développer sa clientèle quand on commence ? Essentiellement commission d'office et aide juridictionnelle ? C'est difficile quand personne ne nous connaît encore. :roll:

Voilà. Bon bin vous l'aurez compris c'est un peu la déprime en ce moment, on rumine... B-l :wink:

Re: installation

MessagePosté: Jeu 01 Oct 2015 11:20
de marianigonzalez
Cher futur confrère,

Tout d'abord, votre déprime est très mal placée et je vous suggère de l'enlever immédiatement l-o

Ensuite, je vous donne mes réponses dans le corps de votre message :

Quand on est collaborateur (et que l'on débute. 1ère année, par exemple) on perçoit une rétrocession minimale, c'est bien ça ? ça veut dire que le cabinet dans lequel on est collaborateur doit nous verser obligatoirement le minima fixé chaque mois ?

> Oui, c'est ça, le minimum est fixé par l'ordre des Avocats

Et c'est à nous, de compléter cette rémunération en développant notre clientèle à côté. Donc : (le minima + ce qu'on aura réussi à faire comme chiffre d'affaires) - nos charges = ce qu'on gagnera pour vivre. C'est ça ?

> oui

Est-ce qu'on peut savoir, à peu près, à combien vont s'élever nos charges (je parle pour nous futurs collaborateurs dans quelques mois...enfin j'espère) ?

> à la louche, on va dire entre 1000 et 2000 euros, mais ça dépens vraiment des mois. En avril, en général, ça prélève bien.

Et qu'est ce que l'on a comme charge (en dehors de l'URSSAF, la cotisation à l'ordre, prime d'assurance...) ? Je veux dire, est-ce qu'en tant que collaborateur, on doit payer une part du local, des autres charges du cabinet etc... ?

> non, cela ne se peut pas. Si on vous fait une proposition comme ça, faites en part à l'Ordre : c'est une irrégularité. Vous ne participez pas aux charges du cabinet, sauf si, dans quelques années, si cela est expressément convenu entre vous. Mais dans ce cas, négociez un intéressement aux résultats, car vous en serez à un stade où vous aurez pris du galon.

> Les charges : URSSAF, RSI, CNBF, contribution équivalente aux droits de plaidoirie (ou droit de plaidoirie répétible sur le client si vous plaidez), cotisation à la CNB, cotisation à l'ordre, assurance de responsabilité civile professionnelle, assurance invalidité décès (ces deux dernières assurances sont prélevées par l'ordre des Avocats à PARIS), Contribution Economique Territoriale.... je ne sais pas si j'en oublie.

Vous serez obligé aussi d'adhérer à une association de gestion agréée pour la comptabilité, qui vous facturera des frais (ce n'est pas le plus cher).

Pour les charges, les deux premières années, vous ne payez quasiment rien : à la troisième année, vous êtes redressé sur les deux premières années d'activité (et là vous le sentirez bien passer...),

Je conseille de mensualiser vos prélèvements autant que possible.

Et puis, question bêbête : comment fait-on pour développer sa clientèle quand on commence ? Essentiellement commission d'office et aide juridictionnelle ? C'est difficile quand personne ne nous connaît encore.

> oui, l'AJ et les commissions d'office sont excellentes pour tâter du terrain et apprendre vraiment le métier. On ramasse ses premiers dossier de cette façon. Mais soyez bien attentifs à la vie de votre futur barreau : il y a des associations et des structures dédiées pour ce genre de problèmes. D'ailleurs, vous verrez qu'il y a plein d'associations d'avocats auxquelles vous pourrez adhérer (moyennant une cotisation déductible des impôts).

Voilà, vous êtes satisfait ? :winkL:

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:roll:

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