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De la définition de l'avocat

MessagePosté: Ven 26 Nov 2004 1:11
de Nemo auditur
Bonsoir à tous,

UN ami forumiste vient de m'annoncer son succès au CAPA (toutes mes féliciations, il se reconnaitra) et ses aventures lors de l'examen m'ont fait bondir tant certaines épreuves virent au ridicule.

Ainsi cet ami fiscaliste s'est fait invectivé par un magistrat membre du jury lors de l'examen où le candidat doit évoquer ses expériences pendant le stage CRFPA.

Ce magistrat n'a pas manqué de le réprimander parce qu'il n'avait pas fait de permanence pénale où qu'il n'avait pas pratiqué une mise sous tutelle...pourtant celui-ci n'était pas sans ignorer que ce candidat aspire à être avocat fiscaliste.

Bien sûr, cette personne n'a pas manqué non plus de souligner qu'un avocat d'affaires n'est pas vraiment un avocat...

Mais quelle est donc cette mascarade qui consiste à humilier un candidat qui ne souhaite faire que du droit des affaires en soulignant cette tradition séculaire et obsolète qu'est l'avocat pénaliste?
Le métier d'avocat n'est-il aux yeux de ces gens là que composé avant tout du droit pénal et de la famille?
Quand je vous disais que la France affichait un inquiétant retard dans sa mentalité...
C'est tout simplement pathétique...

Et après le Bâtonnier de Paris qui évoque que la profession se porte très bien...

Si on ne se fait pas manger tout cru par les cabinets anglo-saxons d'ici 20 ans, c'est qu'on aura fait une petite révolution dans la profession.

La formation n'est tout simplement pas adapté, c'est tout simplement intolérable que la profession ait réclamé la fusion des métiers de conseils et d'avocats combiné à un monopole du conseil libéral lorsque l'on vous fait clairement comprendre qu'un vrai avocat n'est en fait que cette image d'avocat "pure souche".

Je suis vraiment révolté. Rendez-nous le conseil juridique si vous estimez que c'est indigne de votre profession !

Re: De la définition de l'avocat

MessagePosté: Ven 26 Nov 2004 9:30
de aiki
Nemo auditur a écrit :Bonsoir à tous,

UN ami forumiste vient de m'annoncer son succès au CAPA (toutes mes féliciations, il se reconnaitra) et ses aventures lors de l'examen m'ont fait bondir tant certaines épreuves virent au ridicule.

Ainsi cet ami fiscaliste s'est fait invectivé par un magistrat membre du jury lors de l'examen où le candidat doit évoquer ses expériences pendant le stage CRFPA.

Ce magistrat n'a pas manqué de le réprimander parce qu'il n'avait pas fait de permanence pénale où qu'il n'avait pas pratiqué une mise sous tutelle...pourtant celui-ci n'était pas sans ignorer que ce candidat aspire à être avocat fiscaliste.

Bien sûr, cette personne n'a pas manqué non plus de souligner qu'un avocat d'affaires n'est pas vraiment un avocat...

Mais quelle est donc cette mascarade qui consiste à humilier un candidat qui ne souhaite faire que du droit des affaires en soulignant cette tradition séculaire et obsolète qu'est l'avocat pénaliste?
Le métier d'avocat n'est-il aux yeux de ces gens là que composé avant tout du droit pénal et de la famille?
Quand je vous disais que la France affichait un inquiétant retard dans sa mentalité...
C'est tout simplement pathétique...

Et après le Bâtonnier de Paris qui évoque que la profession se porte très bien...

Si on ne se fait pas manger tout cru par les cabinets anglo-saxons d'ici 20 ans, c'est qu'on aura fait une petite révolution dans la profession.

La formation n'est tout simplement pas adapté, c'est tout simplement intolérable que la profession ait réclamé la fusion des métiers de conseils et d'avocats combiné à un monopole du conseil libéral lorsque l'on vous fait clairement comprendre qu'un vrai avocat n'est en fait que cette image d'avocat "pure souche".

Je suis vraiment révolté. Rendez-nous le conseil juridique si vous estimez que c'est indigne de votre profession !


Euh , Nemo, si j'ai bien compris, ce sont les propos d'un magistrat qui vous ont mis en rogne et pas ceux d'un avocat :wink:

Donc l'image que vous soulignez n'est pas forcément du fait de la profession qui fait tout justement pour "reconquérir " l'espace de l'entreprise

MessagePosté: Ven 26 Nov 2004 10:15
de Nemo auditur
Je veux bien mais alors pourquoi la formation n'est-elle axée que principalement sur le pénal et le droit de la famille?
Pourquoi sommes-nous autant à côté de la plaque et ignore-t-on les affairistes qui représentent désormais une grande majorité?
Il n'est pas que question de personnes extérieures mais aussi au sein même du corps des avocats qu'il faut changer TRES sérieusement les mentalités... :wink:

A Nemo auditur

MessagePosté: Ven 26 Nov 2004 11:36
de Patrice GIROUD
Il y a des progrès enregistrés dans la formation.

Mais les CRFPA doivent forcément souvent inscrire des formations en droit pénal et en droit de la framille parce qu'l y a des bouleversements !

Vous n'ignorez pas la réforme du divorce qui entre en application le 1er janvier 2005.

Vous 'ignoez pas PERBEN 2 et ce n'est pas fini !

Pour le surplus, je condamne avec fermeté les propos de ce magistrat examinateur !

de la définition de l'avocat

MessagePosté: Jeu 26 Mai 2005 18:25
de titou92
j'ai passé mon capa en 1994, j'ai eu droit à une attaque en règle sur le cabinet ou j'avais fait mon stage...au fait "vous avez dit confraternité?"
j'ai eu droit à: "mais madame je mourrai à la barre!!!"
je lui ai répondu que c'était très beau mais que si je pouvais avoir droit à qq années de retraite ...le magistrat était mort de rire !!!
je vois que cela ne s'est pas amélioré
c'est triste!!!
nb j'ai eu 12,5
merci au magistrat et à l'unversitaire

MessagePosté: Mer 23 Nov 2005 19:46
de Bambi
Je me permets de "déterrer" ce topic car j'ai eu à faire face à la même réaction d'un futur confrère fiscaliste et j'ai du mal à comprendre que personne n'ai réagit.

Quelques précisions s'imposent :
- les CRFPA forment des avocats pas des fiscalistes comme le précise d'ailleurs le diplôme de fin d'étude : CAPA et non CAPF,
- Chaque élève avocat est informé en début d'année de la nécessité et de la chance dont il bénéficie de pouvoir s'initier et se former à différentes matières,
- le droit fiscal n'est qu'une partie de ce que l'on nomme droit des affaires,
- Le diplôme d'avocat n'est pas, et de loin, indispensable pour trouver un emploi de fiscaliste.

La réaction de l'examinateur est plus que normale : le candidat aspirant à devenir avocat il doit démontrer son aptitude à manier le doit et non un droit.

Il ne s'agissait pas d'humilier un candidat ni de faire une fixation sur le pénal mais de s'assurer qu'il méritait le titre d'avocat.

Contrairement à cet ami forumiste j'ai cotoyé d'excellents fiscalistes au CRFPA, la plupart ayant pris la peine de s'interresser à autre chose qu'au CGI.
Ils méritaient, eux, le titre d'avocat...

MessagePosté: Jeu 24 Nov 2005 14:55
de Christo
Bambi,
J'aurais compris votre réponse s'il s'était agi d'un magistrat qui aurait critiqué le candidat pour ne pas savoir rédiger des conclusions ou même plaider, mais là il s'agissait de son stage pour lequel on lui reprochait de ne pas avoir fait de permanence pénale ou pratiqué de mises sous tutelles.
Dans les contacts que j'ai pu avoir avec l'EFB, il m'a été dit à plusieurs reprises qu'il fallait être cohérent dans le choix de ses stages, aussi il me semble normal qu'un candidat qui a mené toutes ses études dans l'optique de pratiquer dans le domaine du droit des affaires choisisse un stage en conséquence. Aussi je ne comprends pas qu'on vienne reprocher à ce candidat, en quelque sorte, de ne pas avoir fait un stage dans ce "qu'ils" considèrent être le "vrai milieu" des avocats.
Pourquoi n'y aurait-il qu'une seule catégorie d'avocats - le droit est "divers et varié", donc les avocats aussi.
Je me suis également entendu dire que travaillant dans le domaine de l'arbitrage, je ne travaillais pas avec de vrais avocats...
Christo

MessagePosté: Jeu 24 Nov 2005 15:11
de Nemo auditur
Bambi a écrit :Je me permets de "déterrer" ce topic car j'ai eu à faire face à la même réaction d'un futur confrère fiscaliste et j'ai du mal à comprendre que personne n'ai réagit.

Quelques précisions s'imposent :
- les CRFPA forment des avocats pas des fiscalistes comme le précise d'ailleurs le diplôme de fin d'étude : CAPA et non CAPF,
- Chaque élève avocat est informé en début d'année de la nécessité et de la chance dont il bénéficie de pouvoir s'initier et se former à différentes matières,
- le droit fiscal n'est qu'une partie de ce que l'on nomme droit des affaires,
- Le diplôme d'avocat n'est pas, et de loin, indispensable pour trouver un emploi de fiscaliste.

La réaction de l'examinateur est plus que normale : le candidat aspirant à devenir avocat il doit démontrer son aptitude à manier le doit et non un droit.

Il ne s'agissait pas d'humilier un candidat ni de faire une fixation sur le pénal mais de s'assurer qu'il méritait le titre d'avocat.

Contrairement à cet ami forumiste j'ai cotoyé d'excellents fiscalistes au CRFPA, la plupart ayant pris la peine de s'interresser à autre chose qu'au CGI.
Ils méritaient, eux, le titre d'avocat...


Vous ne pouvez pas demander à tous les avocats d'être des généralistes du droit.
Les années d'études et le CRFPA sont déjà des gages suffisants de connaissances du droit en général ! Ce n'est pas arrivé au CAPA qu'il faut demander de connaître des matières dans lesquelles on ne souhaite pas pratiquer !
C'est aux CRFPA de s'adapter en créant des filières spécialisées à côté des formations générales...mais je suis sûr que l'on va se heurter à la pression des sacrosaints "avocats pur souche" qui ne tolèreront pas que l'on appelle "avocat" des gens qui n'ont pas été formés ni sensibilisés à la plaidoirie devant le JAF !

C'est bien joli d'avoir fusionné les professions mais il faut proposer de la variété et des spécialisations à côté de cette formation traditionnelle qui reste indispensable mais pas suffisante.

Des progrès sont faits mais il faut aller vite car comme les études récentes l'ont montré, nous cèdons de plus en plus de terrain aux anglosaxons par manque de pragmatisme.

MessagePosté: Jeu 24 Nov 2005 15:50
de Bambi
Vous ne pouvez pas demander à tous les avocats d'être des généralistes du droit.


Je pense que c'est en partant de ce postulat que votre vision, à mon sens, s'égare.

Un avocat est par définition un généraliste du droit.

Aucun jeune avocat ne peut se prétendre spécialisé, il lui manque l'expérience et une formation complémentaire.

Les années d'études et le CRFPA sont déjà des gages suffisants de connaissances du droit en général !

Malheureusement non et loin de là. Combien d'avocats ont été diplômé en ayant à peine vu quelques maigres notion de procédure, de droit international etc.

Et je ne vous parle même pas de ceux qui ont obtenu une équivalence en droit et qui n'ont pas étudié des pans entier du droit.

Ce n'est pas arrivé au CAPA qu'il faut demander de connaître des matières dans lesquelles on ne souhaite pas pratiquer !


On ne demande pas de connaître mais de s'intéresser.

C'est bien joli d'avoir fusionné les professions mais il faut proposer de la variété et des spécialisations à côté de cette formation traditionnelle qui reste indispensable mais pas suffisante.


Vous reconnaissez vous-même qu'elle est indispensable.
Quand aux spécialisations il en existe déjà un bon nombre dont certaine il est vrai doivent être adapté.

Par ailleurs, je ne vois pas ce que vient faire la fusion avec le problème.

Des progrès sont faits mais il faut aller vite car comme les études récentes l'ont montré, nous cèdons de plus en plus de terrain aux anglosaxons par manque de pragmatisme.


Le problême est tout autre, la spécialisation n'ayant rien à voir avec la percée anglo saxonne. En France comme ailleurs un pénaliste reste un pénaliste, un fiscaliste reste un fiscaliste.

MessagePosté: Jeu 24 Nov 2005 22:51
de aiki
Rien à rajouter aux propos de Bambi :wink:

A Nemo : interressez vous aux différents programmmes des crfpa et vous verrez que l'image à laquelle vous vous référez est largement dépassée (il n'y a pas que l'avocat "jaf" ou pénal et l'avocat affaires :wink: )