Bonjour,
Je me permets de vous apporter également mon retour d'expérience si cela peut être vous utile.
J'en profite pour renouveler mes remerciements aux multiples rédacteurs du site !
Il m'aura fallu quasiment une année entre la décision favorable du Barreau, et le passage de l'examen fin Octobre 2024.
J'ai réellement débuté le fichage de la matière en Janvier 2024 en parallèle de mon activité pro et de la vie de famille. Tout concilier ne fut pas chose aisée.
Cette étape de fichage est primordiale, et à ne surtout pas négliger au visa de la multitude de sujets à appréhender.
Je m'étais initialement et naïvement lancé dans le fichage des organes de la profession via le Ader & Damien. Ce fut trop long et trop exhaustif. L'ouvrage est plus à appréhender comme une "encyclopédie" de la matière, sur laquelle se référencer pour compléter ses fiches, comprendre les divers sujets. Le revet est un excellent ouvrage, mais à l'inverse quelques fois trop succinct selon les sujets.
Il faut donc tenter de trouver la bonne formule d'usage entre les deux ouvrages. Cela me semblait si complexe au sortir du fichage des organes de la profession, quand il a fallu envisager de ficher le secret professionnel et ses dizaines de pages sur le Ader, outre tous les autres sujets à ficher. Comment conserver l'essentiel et se délester du superflux, alors qu'à la lecture tout vous semble utile ??
Je ne peux alors que conseiller aux profils anxieux tel que le mien d'envisager de s'inscrire à la formation à distance qui est diligentée par l'IEJ de Lyon, si cela vous est possible (sauf erreur, 2 sessions par an). Certains y verront peut être de la facilité, mais cette formation qui s'étale sur 3 mois environ est fort utile et sanctionnée d'un examen blanc à l'issue (que je n'ai pu passer pour raisons perso). Elle couvre 11 thèmes, soit près de 25 à 30 sujets sur la 40aine à connaître. Certes, elle ne couvre donc pas l'ensemble des sujets mais j'en retire les avantages suivants :
- à mon sens le plus important : elle donne un cadre temporel de préparation, séquencé de manière hebdomadaire. Elle vous permet de mieux visualiser comment envisager les révisions, et ce qui est attendu par le jury.
- elle donne également une base succincte de quelques pages par thème, et évite ainsi de démarrer d'une page blanche pour chaque thème. Base que vous allez nécessairement agrémenter de précisions, voire remodeler à votre convenance avec les ouvrages à votre disposition. Gain de temps non négligeable pour les travailleurs qui n'ont que soirs et w-e pour préparer l'examen.
- elle vous entraine : questions et cas pratiques à préparer que vous débriefez chaque semaine avec le formateur et les autres "étudiants", outre l'examen blanc.
- elle vous permet d'intégrer une communauté "d'étudiants" qui connaissent les mêmes interrogations et doutes en préparation de l'examen avec lesquels échanger, avec support et retours d'expérience.
- travailler sur le fichage est un premier temps de révision donc d'assimilation.
Comme sus-évoqué, cette formation n'est pas suffisante pour tout couvrir, il faudra envisager en sus de ficher plusieurs sujets (principe du contradictoire, les incompatibilités, la foi du palais, etc...). Mais, vous vous construirez une meilleure visibilité de la matière, et de l'interconnexion de bons nombre de sujets.
Quand je dis fichage, pour moi se fut: entre 8 à 15 pages par thème, et une fiche de plan.
Un conseil : pour chaque thème, y rattacher les principes essentiels de la profession. Ces principes, devoirs et règles (Thème 1 du RIN) sont à connaître par cœur. Ils constituent le socle, les points cardinaux de la déontologie. Je m'étais personnellement fais un tableau Excel avec pour chaque principe : la définition, les synonymes, et les illustrations (ex: la robe de l'Avocat pour illustrer le principe de dignité, ou d'égalité), cela m'a aidé à les mentaliser et les retenir (20 principes environ). Y revenir lors de l'examen est indispensable.
Egalement, ne pas trop se presser pour passer l'examen ; mieux vaut attendre ou repousser, plutôt que d'y aller non préparé. J'ai moi-même repoussé ma session de juillet à Octobre faute d'avoir fini de tout préparer en juin.
Une fois le temps de préparation (fichage) complété, comptez environ 2 mois de révision les soirs et les w-e.
Se tenir informé de l'actualité (ex: réforme de la GAV).
Et envisager une 10-15aine de jours avant la date d'examen pour tout relire une dernière fois. Je me suis retrouvé le jour J avec 5 ou 6 sujets appris mais non relus depuis 5-6 semaines. J'ai fortement croisé les doigts de ne pas tomber sur ces sujets qui s'étaient doucement évaporés dans les nuages... La situation de tirer un sujet non maîtrisé faute de relecture aurait été trop frustrante.
Le choix du centre d'examen également peut jouer. Un examen "académique" (sujet puis questions) me rassurait, j'ai donc choisi un centre qui semblait respecter le schéma classique de l'examen comparativement à d'autres centres où quelque fois le candidat subit uniquement des questions et cas pratiques (2 de mes connaissances ont eu ce déroulement d'examen cette année). Ceci dit, les jury changent au sein d'un même centre, donc ma remarque est à relativiser.
Ensuite, le jour J, sujet tiré "les maniements de fonds". Sujet un peu rébarbatif, moins enclin à des envolées juridiques que d'autres, mais a contrario plus rassurant par son côté technique et l'exhaustivité des choses à dire au regard d'autres sujets beaucoup plus laconiques nécessitant de "se raccrocher" à des notions transverses (ex: la succession d'avocats dans un même dossier).
Entre l'intro (définition du sujet, historique, base textuelle), CARPA (fonctionnement, obligation, contrôle), assurances, obligations de l'avocats, responsabilité, et sanctions : 20 à 22 minutes de monologue. (peut-être un peu long ?!)
A mon sens, mieux vaut en dire plus que pas assez, et cela réduit le temps des questions. Le jury est resté dans le thème, préférant approfondir certains points pour les questions. Tant mieux !
A la fin, le Jury m'a posé 2-3 questions sur ma situation personnelle.
Examen réussi. Appel téléphonique dans les 3 heures qui ont suivi le passage de l'examen. Je retiens essentiellement l'énorme soulagement ressenti au regard de l'investissement.
Je vous souhaite vivement la même réussite.
Surtout ne pas s'effrayer ou se démotiver au regard de la préparation à fournir, le jeu en vaut la chandelle. Et, le but n'est pas d'être déontologue mais simplement un praticien averti. 12 ou 17, peu importe la note du moment que l'examen est obtenu !
Le plus dur finalement est peu être de se tenir à une "discipline de révision pour des profils comme le nôtre sortis des études il y a de nombreuses années, et dans la vie active.
Ou finalement, est-ce désormais le plus dur qui se présente s'agissant de débuter dans le métier ?! Mais, cela est un autre sujet !
Bon courage à toutes et tous
Bien cordialement