Lettre d'un utilisateur du village...
Posté: Jeu 18 Déc 2003 9:51
Avec son autorisation, nous publions ci-dessous une lettre d'un habitué du village de la justice. Nous l'avons invité à s'inscrire au forum pour participer à ce débat, qui intéressera sans doute nombre d'entre nous...
"Je fréquente le village régulièrement depuis plusieurs années et remarque que la guilde des avocats y est de plus en plus présente et que la part faite aux juristes d'entreprise réduit progressivement. Certes, nos professions ne sont pas exactement identiques (employés/libéraux, clientèle/collaborateur etc), mais notre travail l'est pour beaucoup.
Pourtant, le ton général du village me donne parfois l'impression que les juristes sont des avocats. Certes, mais il a beaucoup de juristes qui ne sont pas avocats.
Il y a donc d'autres thèmes que l'actualité de barreaux et les réformes multiples et variées de la profession d'avocat:
- comment gérer une carrière de juriste d'entreprise,
- faire face aux pressions de la hiérarchie ou des collaborateurs pour garder son indépendance,
- Indépendance, professionnalisme et carrière, quels dosages?
- savoir imposer le respect du droit local face à la tendance "homogénéisantes" dans les groupes internationaux,
- quand faut-il mettre son code dans la poche pour faire avancer un projet,
- Comment gérer les relations avec les RHs...
Je n'ai pas vu d'articles de ce type, et pourtant, ce sont toutes des questions passionnantes, de juristes, et sur lesquelles les avis de chaque profession peuvent enrichir les villageois.
Je crois ce constat d'autant plus important que la force du village n'est pas, à mon sens, dans l'actualité du droit. Nous sommes tous abonnés à diverses revues techniques pointues qui nous fournissent sur tout type de support l'information de droit en temps voulu. Personnellement, il est rare que j'apprenne quelque chose par le biais de votre actualité (que je n'aurais appris d'une autre source), mis à part évidemment la vie du cabinet ou les tribulations du CNB (pour lequel je n'ai pas de grande raison de m'intéresser).
L'atout essentiel du village est, toujours à mon sens, dans la communion de tous les juristes de quelque profil que ce soit (pourquoi d'ailleurs faut-il systématiquement nous répartir en fonctions?). En distinguant systématiquement entre les catégories professionnelles de juriste, vous risquez de diviser le village en quartier, ce qui implique inévitablement des zones centrales et périphériques, des quartiers bien desservis et des banlieues. S'il faut bien répondre à des intérêts spécifiques (le CNB etc), pourquoi ne pas réserver des "bistrots" plutôt que des quartiers entiers à telle ou telle profession?
Loin de moi l'idée que tout cela tient d'une démarche délibérée. Je pense plutôt qu'il s'agit d'un mouvement simple tenant du fait que les avocats sont naturellement plus tournés vers l'extérieur pour rechercher, notamment, une clientèle. Je vois cependant aujourd'hui qu'un des postes de la future équipe municipale élue est en charge des cabinets. On ne précise pas même "d'avocats", comme si, dans le village, la précision ne serait pas nécessaire. Voilà le risque que j'évoque ici qui se concrétise.
J'ai récemment découvert le site www.ecla.org (Confédération Européenne des Juristes d'Entreprises ou European Company Lawyer Association). Nous serions 31.000 membres en Europe (17 pays).
Devrais-je déménager et revenir au village pour les seules foires et braderies?
Vladimir de Saint André"
"Je fréquente le village régulièrement depuis plusieurs années et remarque que la guilde des avocats y est de plus en plus présente et que la part faite aux juristes d'entreprise réduit progressivement. Certes, nos professions ne sont pas exactement identiques (employés/libéraux, clientèle/collaborateur etc), mais notre travail l'est pour beaucoup.
Pourtant, le ton général du village me donne parfois l'impression que les juristes sont des avocats. Certes, mais il a beaucoup de juristes qui ne sont pas avocats.
Il y a donc d'autres thèmes que l'actualité de barreaux et les réformes multiples et variées de la profession d'avocat:
- comment gérer une carrière de juriste d'entreprise,
- faire face aux pressions de la hiérarchie ou des collaborateurs pour garder son indépendance,
- Indépendance, professionnalisme et carrière, quels dosages?
- savoir imposer le respect du droit local face à la tendance "homogénéisantes" dans les groupes internationaux,
- quand faut-il mettre son code dans la poche pour faire avancer un projet,
- Comment gérer les relations avec les RHs...
Je n'ai pas vu d'articles de ce type, et pourtant, ce sont toutes des questions passionnantes, de juristes, et sur lesquelles les avis de chaque profession peuvent enrichir les villageois.
Je crois ce constat d'autant plus important que la force du village n'est pas, à mon sens, dans l'actualité du droit. Nous sommes tous abonnés à diverses revues techniques pointues qui nous fournissent sur tout type de support l'information de droit en temps voulu. Personnellement, il est rare que j'apprenne quelque chose par le biais de votre actualité (que je n'aurais appris d'une autre source), mis à part évidemment la vie du cabinet ou les tribulations du CNB (pour lequel je n'ai pas de grande raison de m'intéresser).
L'atout essentiel du village est, toujours à mon sens, dans la communion de tous les juristes de quelque profil que ce soit (pourquoi d'ailleurs faut-il systématiquement nous répartir en fonctions?). En distinguant systématiquement entre les catégories professionnelles de juriste, vous risquez de diviser le village en quartier, ce qui implique inévitablement des zones centrales et périphériques, des quartiers bien desservis et des banlieues. S'il faut bien répondre à des intérêts spécifiques (le CNB etc), pourquoi ne pas réserver des "bistrots" plutôt que des quartiers entiers à telle ou telle profession?
Loin de moi l'idée que tout cela tient d'une démarche délibérée. Je pense plutôt qu'il s'agit d'un mouvement simple tenant du fait que les avocats sont naturellement plus tournés vers l'extérieur pour rechercher, notamment, une clientèle. Je vois cependant aujourd'hui qu'un des postes de la future équipe municipale élue est en charge des cabinets. On ne précise pas même "d'avocats", comme si, dans le village, la précision ne serait pas nécessaire. Voilà le risque que j'évoque ici qui se concrétise.
J'ai récemment découvert le site www.ecla.org (Confédération Européenne des Juristes d'Entreprises ou European Company Lawyer Association). Nous serions 31.000 membres en Europe (17 pays).
Devrais-je déménager et revenir au village pour les seules foires et braderies?
Vladimir de Saint André"