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Coaching coparental vs coordination parentale : quelles différences et enjeux pour leur développement en France ? Par Sylsie Albertelli, Avocate.
Parution : lundi 12 mai 2025
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Le coaching coparental et la coordination parentale sont deux approches complémentaires, mais distinctes qui visent à améliorer la gestion des conflits familiaux, notamment dans les situations de séparation ou de divorce. La coordination parentale est d’ailleurs encadrée par le juge. Ces pratiques, bien qu’ayant des objectifs similaires, se distinguent par leurs modalités, leur cadre juridique, et leur rôle dans la gestion de la parentalité après la séparation.

Le coaching coparental : un accompagnement centré sur la coopération parentale.

Le coaching coparental est un dispositif d’accompagnement relativement nouveau en France, bien qu’il existe depuis plusieurs années au Québec et au Canada [1]. Il est généralement demandé par les parents eux-mêmes, ou recommandé par des avocats, médiateurs ou autres professionnels du secteur familial. Le coaching se distingue par sa confidentialité et par un bilan écrit des ententes des parents, qui reste confidentiel. L’objectif principal du coaching est d’aider les parents à restaurer ou maintenir une communication positive et à établir une coparentalité plus coopérative, dans l’intérêt de l’enfant.

Le processus, qui peut durer de quelques mois à un maximum de six à huit mois, repose sur une approche familiale systémique, prenant en compte l’ensemble du contexte familial et de ses dynamiques. L’une des spécificités de cette approche est l’implication directe de l’enfant, notamment par des espaces de parole protégés, afin de l’aider à se dégager des conflits de loyauté entre ses parents.

En termes de processus, le coaching coparental est plus flexible et adapté aux besoins spécifiques des familles en conflit, souvent à l’initiative des parents eux-mêmes. Il peut être utilisé pour aider à l’adaptation d’un jugement ou pour la mise en place d’un consentement entre les parents, souvent avec l’aide de médiateurs ou d’avocats.

La coordination parentale : un dispositif plus structuré et encadré par le juge.

La coordination parentale, quant à elle, est un dispositif plus répandu aux États-Unis et au Canada, et commence à être utilisé en France. Contrairement au coaching coparental, la coordination parentale n’est pas confidentielle et comprend des rapports périodiques envoyés au juge et aux avocats, souvent au Québec avec des témoignages devant la Cour. Elle ne peut être mise en place que sur ordonnance du juge, ce qui en fait un processus juridique plus contraignant.

Le rôle du coordinateur parental est de mettre en œuvre un jugement ou de faciliter l’adaptation de celui-ci, afin de répondre aux besoins spécifiques des familles en haut conflit, où la gestion des relations parentales est particulièrement complexe. Le processus de coordination parentale peut durer bien plus longtemps que le coaching coparental, allant de 12 à 24 mois, en fonction des circonstances et des besoins.

L’intérêt de l’enfant reste au cœur du processus, bien que l’implication directe de l’enfant soit moins prononcée que dans le coaching coparental. En revanche, l’enfant est souvent rencontré pour recueillir son point de vue sur les décisions prises. L’objectif est principalement de restaurer ou maintenir la communication entre les parents, et d’apporter une solution aux conflits récurrents. Ce processus est également basé sur une approche familiale systémique et écosystémique, impliquant tous les acteurs du monde judiciaire et psychosocial.

Les différences essentielles entre coaching coparental et coordination parentale.

Bien que les deux pratiques reposent sur une approche familiale systémique et aient pour objectif de maintenir une communication fluide entre les parents, plusieurs différences notables les distinguent :

Cadre juridique et confidentialité :
Le coaching coparental est un processus volontaire et confidentiel, centré sur les besoins des parents et de l’enfant. En revanche, la coordination parentale est imposée par le juge et les informations recueillies sont partagées avec le tribunal et les avocats, ce qui en fait un dispositif plus ouvert au contrôle judiciaire.

Objectifs et processus :
Le coaching coparental cherche à améliorer la coopération parentale sur une période relativement courte (de quelques mois à 6-8 mois), alors que la coordination parentale est utilisée dans des situations de conflit parental plus complexes et de longue durée (12 à 24 mois).

Impartialité et gestion des conflits :
Le coach coparental intervient en tant qu’accompagnant neutre pour aider les parents à mieux communiquer et à s’entendre sur la gestion de la parentalité. En revanche, le coordinateur parental intervient dans un cadre plus formel, où il a pour mission d’appliquer des décisions judiciaires et de faire en sorte que l’intérêt de l’enfant soit respecté, même en l’absence d’accord entre les parents.

Rôle de l’enfant :
Le coaching coparental accorde une place centrale à l’enfant, en lui offrant un espace de parole protégé, ce qui est moins systématique dans la coordination parentale, bien que l’avis de l’enfant puisse être pris en compte.

Les enjeux de leur développement en France.

Bien que ces deux pratiques connaissent un développement croissant en France, plusieurs défis demeurent. L’un des plus grands défis reste la reconnaissance juridique de ces pratiques, ainsi que leur intégration dans le cadre judiciaire français. De plus, bien qu’elles soient en expansion, il existe un besoin important de formation spécialisée pour les professionnels impliqués dans ces processus.

Il est également crucial de rendre ces pratiques accessibles au plus grand nombre, notamment en matière de coûts. Les services de coaching et de coordination parentale peuvent représenter un investissement financier important, ce qui peut limiter leur accessibilité pour certaines familles.

En somme, le coaching coparental et la coordination parentale offrent des solutions innovantes pour gérer les conflits familiaux, mais leur développement en France nécessite une meilleure reconnaissance juridique et une formation accrue des praticiens pour en maximiser l’impact.

Sylsie Albertelli, Avocate Barreau de Lyon Selarl Albertelli et Associés https://www.albertelli-associes.fr/ Fondatrice d’Avocat Pulse, la communauté des Avocats augmentés Groupe Pulse - Workpulse et Neuropulse

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