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Avocat, juristes, étudiants... 6 conseils pour bien écrire sur le web (et être lu).
Parution : lundi 2 août 2021
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La Rédaction du Village de la Justice anime régulièrement un atelier sur le thème de l’écriture sur le web, notamment auprès des étudiants du DU "Transformation Digitale du Droit et legaltech" de l’Université Paris II (Panthéon-Assas). Fidèle à notre esprit de communauté, nous partageons avec vous, en toute humilité, quelques-unes de nos "recettes" pour écrire pour le Web. Avocats, juristes, professions réglementées, étudiants, à vos plumes et claviers !

Que fait-on aujourd’hui spontanément pour se renseigner sur une marque, une entreprise, une personne ? Nous nous connectons à internet pour prendre des renseignements. D’où l’importance de bien gérer son e-réputation, de travailler et de contrôler son image "de marque".

Créer des contenus numériques de qualité [1] , qui valorisent votre activité est essentiel lorsque l’on souhaite donner de la visibilité à son savoir-faire (expert ou non, écrivez selon votre expérience !)
C’est aussi un excellent moyen de mettre en pratique et de consolider ses qualités rédactionnelles [2].

Écrire pour le web, en réalité, ce n’est pas si compliqué. Mais cela ne s’improvise pas pour autant.
Pour être efficace en la matière, un premier mot d’ordre : ajuster sa façon d’écrire aux habitudes des internautes. En effet, en règle générale, un lecteur sur le web reste peu de temps connecté à une page (en moyenne, 2 à 3 minutes). Il faut donc penser comme lui, en hiérarchisant l’information et en facilitant la lecture [3].

Voici nos 6 conseils.

Conseil n°1 : Séduisez votre lectorat.

Lors d’un de nos ateliers-écriture pour le web : ce n’est pas si facile que ça pour des juristes pourtant littéraires !

La métaphore peut paraître datée, et pourtant, écrire reste bien une action de séduction. Il s’agit de donner envie à celui que l’on convoite - le lecteur en l’occurrence - de passer un peu de temps en sa compagnie au travers de ses mots.

Pour cela, commençons... par le commencement ! L’un des premiers éléments vus par l’internaute est le titre de votre article. Choisissez plutôt un titre court, explicite et accrocheur, qui donne envie, qui interroge, qui surprend. Le but est d’amener le lecteur à cliquer sur le lien : soit en « tapant juste » par rapport à la requête formulée dans la barre de recherche de son navigateur, soit en l’incitant à se poser une question à laquelle vous répondez dans le corps de l’article.

Il faut aussi penser au référencement naturel (manière dont votre site va « remonter » sur les pages de résultats des moteurs de recherche). Comment ? En utilisant, dans le titre, les notions, concepts ou mots-clés importants.

Conseil n° 2 : Définissez une stratégie éditoriale.

La règle d’or des productions éditoriales pour le web consiste à se poser (et à répondre !) à cinq questions : c’est la règle des 5W [4]. C’est indispensable à la fois pour rédiger ses contenus et pour définir son contenu de manière pertinente.

Conseil n°3 : Adaptez votre langage.

Le travers à éviter, c’est le jargon (juridique et les acronymes [5]), les tournures alambiquées (le sujet-verbe-complément est très efficace !), voire les locutions latines : tout ceci ne sera pas forcément compris par la majorité de vos lecteurs. Il faut certes conserver le sens et la précision (= plus-value à valoriser), mais en la mettant à la portée de tous.

Le maître-mot est donc : vulgarisez et simplifiez votre discours !

En outre, sur le web, la lecture n’est pas du tout la même que sur un support papier. Il faut donc alléger le style, faire des phrases courtes et simples, utiliser (sans abuser) des listes à puces.

Indispensable également à une bonne image de marque : le soin apporté à l’orthographe et à la ponctuation.

Conseil n°4 : Ne soyez pas exhaustif.

Cela peut semble paradoxal et pourtant, pour être pertinent, Nil ne faut pas chercher l’exhaustivité. Pourquoi : d’abord pour une question de longueur et de pure expérience lecteur (pensez au nombre de fois où il va falloir scroller...) ; ensuite pour pouvoir envisager, le cas échéant, plusieurs articles (la régularité des publications lorsque l’on veut optimiser sa visibilité, c’est important).

Il n’existe pas de longueur parfaite, tout dépend du sujet traité. Mais, c’est certain, ce qui est trop long n’est pas lu !

Si votre contenu nécessite des explications un peu plus longues, c’est en structurant votre article que vous pourrez maintenir l’attention du lecteur. Voici quelques idées :

Votre article peut donc simplement poser les bases d’une réflexion, répondre à une seule question et en soulever d’autres... auxquelles vous n’allez pas répondre immédiatement ! Ce sera l’occasion non seulement de rédiger un autre contenu, mais aussi d’ouvrir la discussion : avec vos lecteurs et avec votre réseau.

Dernier conseil sur ce point : veillez à bien déterminer et délimiter le sujet de votre article : un sujet trop vaste entraînera nécessairement un texte trop long... Se fixer des données objectives peut aussi grandement aider. Nombre de caractères ou de pages, temps de lecture ou nombre de mouvements pour faire défiler la souris de l’ordinateur, tout indicateur est envisageable ; mais dans tous les cas, il faut calibrer !

Conseil n° 5 : Enrichissez et diversifiez vos contenus.

Quel que soit le support de diffusion sur le web que vous avez choisi, il est certain que l’ajout d’une image à une publication augmente les taux d’engagements (clics, lectures, commentaires, retweets, etc.).

Enrichir votre article avec des liens hypertextes améliore votre référencement.

Utiliser un ou plusieurs visuels pour illustrer le contenu est donc une bonne idée. Mais à la condition qu’il soit à la fois pertinent et de bonne qualité. Et, évidemment, on respecte les droits d’auteur et d’exploitation relatifs aux textes et aux images…

Et pourquoi ne pas varier les plaisirs et faire passer votre message, s’il s’y prête, au travers d’une vidéo ? Soyez créatifs, tout est possible !

Conseil n°6 : Ne niez pas votre légitimité à écrire.

Une question a été posée notamment aux étudiants durant les ateliers évoqués en introduction : écrivez-vous, et si vous ne le faites pas, pourquoi ?
Réponse unanime de ceux qui n’ont pas osé sauter le pas : le manque de légitimité ressentie. Mais à l’heure des réseaux sociaux et des blogs, cette question a-t-elle encore un sens. Effet Dunning-Kruger [6] ou ultracrépidianisme mis de côté, la légitimité à écrire s’acquiert... en écrivant !

Donc gaites-vous plaisir ! En gardant évidemment à l’esprit l’idée directrice selon laquelle votre contenu sert votre image (écrire « à tort et à travers » ne vous sert pas franchement !) et répond à un besoin de vos lecteurs (pourquoi écrivez-vous ?). Un écueil essentiel est en effet à éviter : celui du personal branding, qui ne doit jamais être votre motivation. C’est votre texte que vous devez soigner, pas votre ego !

La Rédaction vous a livré quelques-uns de ses « secrets ». Et si vous passiez de la théorie à la pratique ?
Pour publier vos articles juridiques sur le blog du Village de la Justice, rendez-vous ici !

Rédaction du village

[1De multiples supports et canaux numériques de communication existent : sites internet, réseaux professionnels, réseaux sociaux, blogs et forum, sites d’avis, plateformes d’échanges, etc.

[2Et tout ceci, c’est forcément utile pour assurer une bonne communication au sein de l’organisation et auprès des clients ou bien encore pour attester d’une compétence lors d’un recrutement…

[3L’internaute survole le contenu pour repérer les informations recherchées. Si durant le survol, il trouve les mots-clés ou les données pertinentes, il reprend sa lecture depuis le début. Si l’information n’est pas trouvée rapidement, vous perdez votre lecteur, qui passe à un autre site.

[4Pour Who, What, Why, Where et When.

[5Mettez le mot en toutes lettres lors de sa première mention, avec l’acronyme entre parenthèses. Ensuite, vous pouvez utiliser ledit acronyme

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