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3 bonnes raisons de devenir (encore) greffier des services judiciaires.
Parution : jeudi 5 novembre 2020
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Le greffier est au coeur de l’action judiciaire, il participe au bon fonctionnement de la Justice pour le compte de la société et du justiciable et pourtant, ce métier est mal connu du grand public.
Ce technicien du droit et de la procédure, garant de l’authentification des décisions voit son métier évoluer pour acquérir de nouvelles compétences dont celles liées au numérique.
Le Village de la Justice donne ici la parole à de jeunes greffières et greffier "fans" de leur métier et prêts à démontrer que ce dernier participe à la construction d’une Justice plus moderne et accessible.
(Lisez aussi les précédents épisodes de cette chronique concernant les avocats, les notaires et les huissiers de Justice)

Shushan Yekmalyan, Greffière stagiaire au Tribunal judiciaire de Paris [1].

Shushan Yekmalyan.

1. Le choix de la Fonction publique.
Devenir greffier des services judiciaires c’est faire le choix de rejoindre le service public de la justice, ses valeurs et ses traditions, mais c’est aussi faire le choix de la stabilité avec d’une part la sécurité de l’emploi et d’autre part de nombreuses possibilités d’évolution. 

2. Un acteur incontournable de l’institution judiciaire.
L’image que l’on se fait souvent du métier de greffier est parfois tristement limitative, alors que la réalité est toute autre. Le greffier est un acteur indispensable du bon fonctionnement du service public de la Justice, une véritable clé de voûte du mécanisme judiciaire.
Outre ses fonctions de garant de la procédure et d’authentificateur, le greffier est de par sa présence à toutes les étapes de la procédure, l’interlocuteur premier des justiciables et des auxiliaires de justice.

« Le greffier, véritable clé de voûte du mécanisme judiciaire. »

Par ailleurs, ce métier peut s’exercer de mille et une façon, tant en juridiction qu’au sein de l’Administration centrale ! 

3. Un métier humainement enrichissant.
Au-delà des murs empreints d’Histoire de nos palais de justice, c’est aussi l’environnement humain de travail du greffier qui se révèle tout simplement unique. En se retrouvant du fait de ses fonctions à l’épicentre des échanges entre les magistrats, les justiciables et les auxiliaires de justice, il est quotidiennement amené à côtoyer de nombreuses personnes, de différentes générations, aux personnalités variées, avec des parcours de vie divers, et de chacun de ces échanges en tant que jeune greffier on se construit, on garde toujours une petite leçon de vie, une petite leçon d’humanité…

Alain Cazanove, Greffier stagiaire au Tribunal judiciaire de Toulouse.

Alain Cazanove.

1. Une passion juridique au service de la justice et des justiciables.
Greffier, c’est être d’abord un passionné de la matière juridique dans son ensemble. Son appétence pour la procédure, le droit, les matières pénales et civiles ainsi que la veille juridique permet d’embrasser le vaste champ juridique existant. Cette pluridisciplinarité et polyvalence du greffier est mise directement au service du bon fonctionnement de la justice pour le compte de la société et du justiciable, grâce à la formation initiale de haut niveau de l’École Nationale des Greffes de Dijon. L’expertise procédurale, la validité des actes authentiques dont il est le garant, et la pédagogie auprès du justiciable dont il fait preuve, placent le greffier comme étant le protecteur de l’ordre judiciaire et de l’État de droit, au côté du magistrat qu’il assiste. Devenir greffier, c’est avoir le sentiment d’être utile à la société française.

2. Une fonction au cœur de l’action judiciaire.
Greffier, c’est être ensuite un chef d’orchestre du greffe. Il donne le rythme des différentes étapes de la procédure pour parfaire une sonorité parfaite aux décisions du magistrat. Les multiples fonctions et responsabilités au sein du greffe (enregistrement des affaires, préparation et suivi des dossiers et des audiences, notation du déroulé des débats, rédaction des actes judiciaires, mise en forme des décisions), et son rôle centralisateur auprès des différents acteurs et auxiliaires de justice (justiciables, magistrats, administrations, entreprises, avocats, huissiers, notaires, forces de l’ordre, la société civile) offrent au greffier d’être au cœur de l’action judiciaire dans sa pratique quotidienne. Devenir greffier, c’est être membre d’une famille judiciaire et d’une communauté du droit.

3. Un métier qui s’inscrit dans le temps présent et futur.

« Devenir greffier, c’est être un acteur privilégié de la justice moderne et future. »

Greffier, c’est être enfin un fonctionnaire de l’État qui s’inscrit dans le temps présent et futur de l’histoire de la justice française. Le greffier est le gardien des minutes, c’est-à-dire l’original de l’ordonnance, du jugement ou de l’arrêt. De ce fait, il est à la fois l’artisan et le détenteur de l’authenticité des décisions actuelles des juridictions qui auront vocation à s’appliquer.
De plus, la J21, la modernisation de l’État et le déploiement de la transformation numérique de la justice, notamment avec le logiciel Portalis et la Procédure Pénale Numérique (PPN), adapteront la fonction de greffier traditionnel en une fonction prospective de « greffier numérique ». Celui-ci devra, dans les années à venir, être autant un technicien de la procédure qu’un technicien du numérique. C’est donc un métier qui correspond à notre génération actuelle ; entre étude classique et formation informatique, en adéquation avec l’évolution de la société.
Devenir greffier, c’est être un acteur privilégié de la justice moderne et future de la France.

Rebecca Safo Aning, Greffière stagiaire au Tribunal judiciaire d’Auch.

Rebecca Safo Aning.

1. Greffier : un acteur au cœur de la justice.
Le greffier des services judiciaires est un rouage essentiel du service public de la justice. Il contribue, au quotidien, à l’œuvre de justice en assurant le respect des règles de procédure. Cet acteur incontournable fixe la mémoire des activités du tribunal.
Le greffier a un rôle d’intermédiaire. Il est souvent le premier visage, la première voix que voit ou entend le justiciable. Il est également l’interlocuteur principal des différents acteurs du procès (magistrats, avocats, huissiers, enquêteurs sociaux).

2. Greffier : un technicien du droit.
Le greffier est un spécialiste de la procédure et un garant de l’authenticité des actes. Derrière cette phrase que l’on peut souvent lire se cache une vraie réalité. En effet, le greffier à la responsabilité de mettre en pratique/d’appliquer et de faire respecter les règles de procédure. Pour mener à bien sa mission, il doit suivre l’actualité juridique et être en capacité de rechercher les informations dont il ne dispose pas. De ce fait, c’est un métier en mouvement qui implique de s’adapter sans cesse aux mutations qui traversent le droit.
Par ailleurs, si le greffier est un technicien du droit, il doit avoir la faculté de mettre à la portée des non-spécialistes ces/ses connaissances.

3. Greffier : une diversité de métiers.

« Greffier c’est l’opportunité d’exercer plusieurs métiers au cours de sa carrière. »

Intégrer le corps des greffiers des services judiciaires est l’opportunité de pouvoir exercer plusieurs métiers au cours de sa carrière. En effet, le greffe offre une multitude de fonctions et de tâches auquel s’ajoute une variété de cadres de travail. Le greffier peut ainsi exercer au sein de l’Administration centrale, des services inter-régionaux ou encore des juridictions.
Le greffier qui exerce en juridiction retrouve une multiformité de tailles et de types. Il peut ainsi exercer dans de grandes, moyennes ou petites juridictions ainsi qu’auprès des tribunaux de proximité, des tribunaux judiciaires ou de cour d’appel. Par exemple, il sera différent d’exercer la fonction de Greffier d’instruction à Auch (Gers) ou à Paris (Île-de-France).
De même, l’exercice de la fonction de greffier à l’assistance éducative se distingue de l’exercice en Conseil des prud’hommes. D’une part, le travail se fait en cabinet auprès d’un juge professionnel, avec des interlocuteurs tel que le département ou la protection judiciaire de la jeunesse, d’autre part, le greffier collaborera avec des juges non-professionnels dans un service réparti en section où les interlocuteurs seront des employeurs ou des employés.
Si le cœur du métier reste le même, selon le service ou le type de juridiction dans laquelle il est affecté, le greffier a des responsabilités, des interlocuteurs et une répartition des tâches différents.

En définitive, être greffier des services judiciaires, c’est appartenir à un corps qui évolue et permet d’évoluer.

Propos recueillis par Marie Depay Rédaction du Village de la Justice

[1Nomination à l’issue du choix des postes - prise de fonction mai 2021 : greffière en administration centrale, Direction des services judiciaires (sous-direction de l’organisation judiciaire et de l’innovation), Ministère de la Justice.

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