Etudiants avocats et juristes ont témoigné sur leur stage d’été 2012 dans le cadre d’une enquête du Village de la justice. Qu’en ressort-il ? Qu’en ont tiré les stagiaires ? Quels apports pour leur CV, carrière et éventuelle embauche ?
Enquête...

En août et septembre 2012 nous avons mené une enquête auprès d’étudiants ayant terminé un stage lié au droit, pour évaluer si - au-delà du caractère obligatoire du stage en cours de formation - il avait un intérêt.

Les stages sont de plus en plus remis en question en tant que tremplin pour l’emploi, les forums web regorgent d’étudiants se sentant exploités ou très mal rémunérés lors de ces stages, des plaintes sont régulièrement reçues sur l’attitude de telle entreprise ou cabinet d’avocat recourant abusivement aux stagiaires à la place d’embauches... Bref, tout cela n’est pas brillant.

Mais le tableau est-il si noir ? Un stage est-il utile pour la formation ? Permet-il de faciliter l’embauche ? Enquête auprès de 150 étudiants.

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42% de nos stagiaires interrogés ont effectué leur stage en cabinets d’avocats, 38% en services juridiques d’entreprise et 20% en études notariales, juridictions, conseils en PI, administrateurs judiciaires etc.
Dans 85% des cas, il s’agissait d’un stage s’inscrivant dans une formation Master 1 ou 2, ou CRFPA.

61% ont effectué un stage de longue durée (plus de 3 mois), a priori plus formateur et mieux rémunéré, pour seulement 11% en stage de courte durée (moins de 2 mois) plus orienté sur la "découverte".

Comment l’ont-il trouvé ?

40% l’ont trouvé "facilement" mais près de 19% difficilement.
Mais cela varie en fonction du lieu de stage trouvé... Ainsi, 40% de ceux qui ont trouvé un stage à l’étranger ont qualifié de "difficile" leur recherche, contre seulement 10% pour ceux qui ont cherché à Paris, 24% dans une grande ville de Province et 38% dans une plus petite ville de province.
Premier rappel : Il peut être utile de faire l’effort de chercher là où se trouve la demande (en Ile de France et grandes villes pour l’essentiel) plutôt qu’au plus près de chez vous.

Si l’on regarde maintenant le niveau de la formation, on s’aperçoit que les stages niveau Master 1 ou 2 ont été trouvés facilement à 33%, les stages CRFPA facilement à 41% et... les stages de niveau Licence ou inférieur facilement à 69% (stages souvent plus courts, et moins rémunérés). Il est loin d’être facile de trouver son stage obligatoire de fin d’étude...

7 conseils du Village de la Justice pour vous aider à trouver un stage...
 Faites jouer votre réseau familial ou relationnel . On a tous au moins "un peu de réseau", faîtes au moins savoir que vous cherchez un stage... Lancez l’hameçon ! Mais réfléchissez quand même avant d’accepter un stage avec le père de votre meilleur ami ou votre cousin, cela a des conséquences "sociales" ;-)
 Sollicitez votre école (annonce, contacts, annuaire des anciens...).
 Recherchez votre stage sur les sites internet spécialisés en droit ou en stages ou plus généralistes : www.village-justice.com/annonces/ , www.kapstages.com ...
 Saisissez votre CV dans les cvthèques de ces sites et maintenez-le à jour chaque trimestre ; des recruteurs cherchent dans les cvthèques.
 Vérifiez si il n’y a pas un salon ou un forum de recrutement proche de chez vous ou dans le cadre de votre école. Vous y rencontrerez directement les recruteurs.
 Envoyez des candidatures spontanées mais personnalisées si possible : Pensez que les recruteurs en reçoivent de nombreuses, essayez de penser à celui ou celle qui vous lira, ça peut vous donner une chance de plus !
 Soyez présent(e) là où sont les recruteurs que vous ciblez : Salons, conférences... ou twitter, blog etc.

Qu’en ont-il pensé une fois terminé ?

80% ont trouvé qu’ils avaient fait "un bon stage" ; voilà qui est clair et unanime : c’est possible et c’est fréquent. Mieux encore, 82% l’ont trouvé formateur, c’est bien l’objectif premier.

Dans le détail, on s’aperçoit qu’il n’y a pas eu de mauvaise appréciation pour les stages courts (moins de 2 mois), et peu pour les plus longs stages (17% seulement des stagiaires concernés ont une mauvaise appréciation). Les plus déçus semblent être ceux qui ont fait un stage de Master 1 ou 2, assez peu chez les élèves avocats. La période 2 à 3 mois semble être la moins porteuse d’opinions favorables...

Sur le critère "stage formateur", on retrouve la même répartition : Des stages courts ou au contraire longs positifs, une moins bonne note pour les stages de durée moyenne (2 à 3 mois), et des stages de niveau Master 1 ou 2 jugés un peu moins formateurs que les autres (79% quand même l’ont estimé formateur sur les Masters).

Le stage est-il une passerelle pour un emploi ?

Question cruciale pour les étudiants en fin de cycle évidemment. Le stage est-il bien "le pied à l’étrier" dont ont besoin les jeunes diplômés ?

Assez peu.
Si l’on détaille parmi ceux qui étaient susceptibles d’être embauchés en fin d’étude, on obtient 37% d’élèves avocats ayant eu une offre de collaboration en cabinets ou d’emploi en entreprise suite à leur stage, et 29% pour les étudiants en Master.

Le tremplin existe mais... est limité, et le stage n’est plus très souvent une pré-embauche.

Néanmoins nos "ex-stagiaires" sont nombreux à recommander leur employeur... Au final cette expérience semble être très majoritairement positive en tant qu’expérience formatrice, plus qu’en tant que tremplin pour l’emploi.

A méditer...

Laissons la parole libre "aux sages" qui sont passés par là : Que nous disent les stagiaires de l’été 2012 ? Extraits de leurs appréciations, recommandations et coups de gueule...

"Ce fut très intéressant de voir la justice en action."

"Un stage à Shanghai, expérience extraordinaire !"

"Je fus un stagiaire parmi tant d’autres - je n’ai vu aucun dossier en entier..."

"Points positifs : autonomie, progression. Points négatifs : sous payés, pas de débouchés."

"Je ne suis qu’en L1 de droit. Mais ce stage était une excellente introduction aux métiers du droit."

"Effectuer un stage permet de confirmer nos choix ou au contraire de nous rediriger vers une autre branche."

"Cabinet très hiérarchisé. Aucun dossier n’est transmis aux stagiaires qui ne font que de la recherche juridique !"

"Stage non rémunéré ce qui est en soit une honte... En revanche, même si j’ai beaucoup travaillé, j’ai surtout beaucoup appris et été traitée de la même manière que les fonctionnaires européens."

"J’ai été directement "jetée dans le bain" dès mon arrivée et c’est très formateur."

"Stage très formateur ; avocats disponibles et soucieux de transmettre leur savoir."

"J’ai fait un stage de secrétariat et non d’avocat !"

"Effectuer un stage dans un cabinet d’avocats Américain est une expérience inoubliable. Les obstacles sont certainement plus présents que lors d’un stage en Cabinet d’avocats classique mais les enseignements n’en sont que plus intéressants. Le déracinement et le fait de devoir faire de l’anglais sa langue de travail sont indéniablement les obstacles les plus difficiles à surmonter. La période d’adaptation est plus longue, les problèmes juridiques beaucoup plus difficiles à démêler mais le challenge devient alors plus intéressant."

"Il ne faut pas hésiter à dire quand ça ne va pas, sans attendre même si c’est difficile..."

"Utile sans doute plus que l’université, un grand moment d’échange."

"Ce stage a été une véritable révélation..."

Bon courage aux suivants !

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Rédaction du village