Le sujet de l’identité numérique est un sujet devenu classique, tant les questions de données personnelles ont d’implications sur notre quotidien. Mais nous nous plaçons ici dans une autre perspective : comment faire de votre présence en ligne, de “vos traces”, un atout et non un handicap ?
Car oui le recruteur sera bien tenté de saisir votre nom sur un moteur de recherche, celui de Google mais aussi sur Twitter, Facebook, Viadeo ou autres.
Que verra-t-il ? Avez-vous préparé sa “visite” ?
Dans un domaine un peu spécifique, les "tic" (donc en avance, mais jusqu’à quand ?) une étude récente a montré que des recruteurs ont déjà refusé d’embaucher des candidats sur la seule visualisation de ses profils sur les réseaux sociaux.
Il est pourtant relativement facile d’anticiper, à condition de démarrer... le plus tôt possible, avant même votre recherche d’emploi ou d’évolution de carrière, pour augmenter la crédibilité de la démarche d’autant.
De la vie perso...
Trop d’étudiants publient sans compter sur Facebook ou des forums d’écoles par exemple, et laissent des traces consultables longtemps, donc par on ne sait qui dans l’avenir.
Ce n’est pas nécessairement un problème, mais sachez analyser cela, supprimer des textes et photos si vous le jugez nécessaire, et ce avant même l’envoi de votre premier CV.
... à la vie déjà pro.
Mais le point principal sur lequel nous voulons attirer votre attention est la construction de votre identité professionnelle, d’expert sur vos sujets. Oui d’expert, car c’est bien ce que recherche un recruteur le plus souvent, quelqu’un qui a une expertise - à défaut d’avoir toujours une expérience forte - dans un domaine ou un environnement.
Même si vous étiez étudiant il y a quelques jours, vous aurez un atout de poids si vous “existez” déjà sur le web, professionnellement parlant.
Pistes d’actions :
1 - Si vous êtes spécialiste, pensez à créer un blog, sur lequel vous publierez régulièrement sur votre domaine au cours de vos études (1 fois par semaine en moyenne sur plusieurs mois est un bon rythme, même de façon brève).
Annonce d’une nouvelle loi, cas de jurisprudence dans l’actu, nouveau site de documentation utile, nomination d’une personnalité même hors du droit... Les sujets ne manqueront pas. sans forcément aller jusqu’à l’analyse d’actualité, qui fait souvent peur (“si je me trompe, ça va me desservir”...). Les faits sont moins risqués ! Et peu à peu vous saurez les habiller d’analyse personnelle.
N’hésitez-pas non plus à publier vos travaux étudiants ou mémoires, même si vous avez des doutes (souvent injustifiés) sur leur niveau de qualité pour un professionnel (il le lira rarement mais saura que vous connaissez le sujet, c’est un très bon pont).
Si vous êtes déjà en activité, vous pouvez définir aussi votre territoire avec un blog régulier (là aussi, pensez au factuel, et au fil de votre expérience vous saupoudrerez de brefs commentaires plus engageants).
Si vous être généraliste, il sera plus difficile d’animer un blog, aussi vous devrez choisir de commencer par définir une ligne éditoriale claire, sans vouloir tout aborder.... mais en restant à 90% sur le domaine professionnel.
Pensez dans tous les cas à parler aussi de vos stages, surtout ceux qui se passent bien... Il faut valoriser ces périodes comme de vraies expériences professionnelles, sur votre CV et sur votre blog !
Mais votre blog sera t-il lu ? Peut-être si votre plume intéresse et si vous en faîtes la promotion auprès de vos relations et sur le web, mais au fond, même peu lu, on lui demande principalement ici de vous représenter le jour où une personne voudra en savoir plus sur vous...
2 - Publiez sur des sites existants : De nombreux sites peuvent vous publier, des sites à l’audience déjà établis (des sites d’étudiants en droit, des sites professionnels ou des sites mixtes, comme le blog "mutualisé" du Village de la justice).
Y publier sera un moyen d’assurer une notoriété plus importante de votre “nom” et vous bénéficierez même de leur référencement. Peut-être même serez-vous contacté(e) suite une publication par un recruteur, qui sait ? C’est une forme cousine de la postulation, méthode qui prime de loin dans les modes de recrutement, devant les offres d’emploi !
3 - Vous pouvez aussi participer à des forums web professionnels, mais ce sera souvent sur des sujets techniques et il vous faudra abandonner l’anonymat, qui ne vous servirait à rien en terme d’identité numérique. Donc attention à ce que vous écrivez, qui peut vous servir ou vous desservir...
Il sera aussi utile de participer à des commentaires d’articles sur internet (sur les blogs par exemple)... si vous n’êtes pas la 800ème personne à commenter.
3 - Utilisez les réseaux sociaux professionnels, un peu sur le principe du blog (publier régulièrement), mais de façon courte et en séparant vos profils personnels et professionnels.
Pour cela privilégiez Twitter, Viadeo, Linkedin...
Exemple :
Adrien est étudiant en droit à l’université de Strasbourg, et "twitte" (échanges de messages sur Twitter) régulièrement sur des sujets de Propriété intellectuelle, TIC et Concurrence.
Il s’en sert à la fois pour recueillir des informations sur son domaine (il suit plus de 500 personnes), pour se "faire un nom" et nouer des contacts (il est suivi par 175 personnes), en étant très actif (il a posté plus de 600 messages).
4 - Essayez de participer à des conférences et colloques, en laissant si possible “une trace” (sur la liste des inscrits, les membres d’une association...). En plus de peut-être nouer des contacts utiles, vous accolerez votre nom à un sujet professionnel.
5 - Inscrivez-vous dans des CVthèques spécialisées (celle du Village de la justice en premier lieu évidemment ;-).
Il y a de nombreux recruteurs qui les consultent ; si votre CV est à jour (modifiez-le chaque mois, même un peu, pour qu’il soit marqué comme “actualisé”) et que les mots clés importants y figurent, vous serez peut-être contacté(e) !
Chaque mois, ce sont ainsi 26.000 à 32.000 CV qui sont consultés sur la rubrique Emploi du Village de la justice. Inratable !