Forum : Emploi et carrière
Vos expériences, le marché de l'emploi, les évolutions de carrière et des métiers...
de
Hervé
le Lun 03 Mai 2004 18:28
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Profession: Juriste
Il n'est pas question e vous imposer un choix. Tout juste est-il question de savoir quel sens et quelle valeurs donnez vous à votre vie, celle de votre conjoint, et de vos enfants (à venir si vous n'en avez pas encore). a partir de ce constat de des conclusions que vous en tirerez, vous pourrez envisager de construire votre vie en France ou ailleurs.
Il n'est pas question de savoir si vous devez fuire la France mais plus de savoir si la France est le plus adapté à vos projets. Pour le reste chacun voit midi à sa porte. je ne voudrais pas ajouter à mon point de vue en me répétant.
Quand les cons voleront, il fera nuit en plein jour...
de
J&J
le Lun 03 Mai 2004 19:21
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Diane a écrit :Notre beau système n'est - il pas aujourd'hui victime d'abus de toutes natures ?
Le mot solidarité doit-il être synonyme d'égalitarisme ? Un exemple édifiant : aujourd'hui un chirurgien gagne certe 93 000 euros à l'année mais compte tenu des charges et autres impôts dont il doit s'acquitter et dans la mesure où il travaille 3 600 heures par an en moyenne, il est rétribué 25 euros de l'heure soit un peu moins qu'un ouvrier qualifié !
Si la génération des chirurgiens de 50 ans arrête d'opérer, il est avéré que nous serons confrontés à une crise démographique dramatique (idem que les infirmières et les internes dans certaines spécialités sinistrées), sans précédent, et qui conduira à des importations massives de chirurgiens étrangers, dont on n'aura pas eu le temps de vérifier la formation.
Autres exemples :
- dans un cabinet d'avocat les secrétaires sont fréquemment payées de 300 à 500 € de plus que les collborateurs qui eux travaillent 12 heures par jour et exercent paraît -il une noble profession !
- les cadres sont payés au forfait (souvent bien modeste au regard des responsabilités assumées et de la disponibilité demandée), autrement dit ils travaillent 45 heures payées 35 !!! Le cadre peut effectivement se prévaloir de jours de RTT. Mais concrètrement comment prendre 19 jours de RTT en plus de ses congés annuels quand vous êtes astreints à des cadences infernales et à des délais à tenir. Moralité : vous perdez vos RTT donc une partie de votre salaire ! Quand on débute dans la vie a-t-on vraiment besoin de temps libre qu'on ne pourra de toute façon pas s'octroyer ou de subsides pour réaliser ses projets ?
- les jeunes scientifiques sont souvent récompensés par des carrières médiocres voire pire par de la précarité ( cf : crise de la recherche), ils s'exilent à l'étranger pour trouver dans la mesure du possible un métier qui corresponde à leur qualification.
Personnellement je trouve cette situation démoralisante et vraiment démotivante.
Je crois qu'on a beau essayer de se consoler avec la prétendue qualité de notre protection sociale, c'est totalement illusoire.
Pour avoir fréquenté l'hôpital l'été dernier, j'ai eu un aperçu de la décrépitude de notre système de soins.
Comme vous j'aime mon pays mais je me demande ce qu'il va pouvoir offrir à mes enfants dans l'avenir. Mon conjoint qui est nord américain, est effaré voire franchement agaçé parfois et il me dit fréquemment que c'est uniquement par amour qu' il vit et travaille en France alors que les jeunes ingénieurs français qui ont son profil préfèrent s'expatrier. Franchement je ne sais pas si on doit rester ou partir, c'est un choix difficile et douloureux à faire.
Mais partez Diane, partez donc, on se demande encore ce qui vous retient dans ce pays !
Partez donc en Somalie, en Argentine ou en Tchétchénie. Vous verrez l'herbe y est beaucoup plus verte...
A J&J
de
Hervé
le Lun 03 Mai 2004 20:14
- "Vétéran"
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Profession: Juriste
Je pense que diane hésite vraiment, mais pas entre la France et l'Ethiopie, la Somalie, l'Afghanistan ou le Pakistan.
Certes, la situation sociale en France n'est pas idéale, mais il ne faut trop en rajouter. J'ai le sentiment que diane se trouve dans un moment de grave hésitation où des choix sont à faire et qu'elle ne sait pas trop ce qu'elle doit faire.
Un edenrier petit commentaire: si quelqu'un a fait des études uniquement en droit français, partir c'est se fermer encore plus les opportunités de poste dans son domaine de formation. A moins, bien sûr, de repartir pour un tour de formation ou d'avoir des compétences complémentaires.
Quand les cons voleront, il fera nuit en plein jour...
Prudence....
de
sherazade2
le Lun 03 Mai 2004 20:53
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sherazade2
- "Membre désactivé"
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Salut Diane!!
Et bien moi figure toi que je me suis posée la question il y a au moins 3 mois (je suis en recherche d'emploi depuis octobre, soit 7 mois...déjà!!!) : tout d'abord parce que m'étant remise à l'anglais l'année dernière, je pense pouvoir très vite m'adapter, puis c'est vrai que j'aime beaucoup l'Angleterre.....surtout, il est vrai que les anglais ont une façon différente de nous d'aborder le marché du travail : on accepte plus facilement les débutants et il est également plus dans les moeurs de changer totalement de domaine...bref, le système de recrutement est moins fermé que celui de notre chère France !!!!
Mais je me suis renseignée...et d'après l'ensemble des interlocuteurs que j'ai eu (un conseiller de l'ANPE international (à Bastille) très sympa avec qui j'ai discuté une bonne demi-heure et 2 de mes connaissances qui ont vécu là bas (en fait, une d'elles y est encore!!), il est beaucoup plus aisé de trouver un job correspondant à sa formation quand on a une formation technique telle que celle des ingénieurs informatique...que bien sûr, quand on sort d'une formation en droit....le droit n'est pas le même et il faut être totalement bilingue car c'est nécessaire pour rédiger....
Et c'est vrai que le cout de la vie là bas n'est pas le même que chez nous : au delà de l'assurance maladie, les loyers sont très chers (la fille que je connais là bas, a pendant très longtemps habité en cohabitation, même avec un super salaire, et ce pour des raisons purement économique!!), les transports sont chers et inutile de compter comme en France sur une quelconque aide de l'Etat en cas de difficultés pour toi sur place...
Bref : à mûrement réfléchir !!! sauf si tu as les finances qui suivent!!!
Cela dit, si tu en as le temps et les moyens, tu peux partir à l'étranger ne serait-ce que pour apprendre la langue : ça sera toujours un plus sur ton CV et très certainement une aventure très enrichissante!!
Tout dépend donc de tes motifs à l'origine de ce départ...si c'est une fuite et dans l'espoir de trouver un job à la hauteur de tes espérences...PRUDENCE !
de
Diane
le Mar 04 Mai 2004 10:29
Mais partez Diane, partez donc, on se demande encore ce qui vous retient dans ce pays !
Partez donc en Somalie, en Argentine ou en Tchétchénie. Vous verrez l'herbe y est beaucoup plus verte...
Pardonnez moi d'aspirer à mieux...!!! C'est en regardant plus haut qu'on progresse non ?
Chaque jour je me félicite de ne pas être SDF, née dans un pays du tiers monde ou encore de d'avoir du travail mais ça ne suffit pas à régler les problèmes que j'évoque.
Estimez vous que notre réflexion intellectuelle doit se limiter à envisager que notre situation pourrait être pire ? Je trouve que c'est un peu simpliste, pardonnez-moi.
Vous parlez de l'Argentine, savez vous seulement que ce pays avait un niveau de vie supérieur au notre il y a quelques années en arrière ? Il semble qu'ils n'aient pas envisagé que l'herbe puisse ne plus être verte du tout un jour.
de
guillaume
le Mar 04 Mai 2004 11:11
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Profession: Expert
Bonjour à tous
Etant encore étudiant on pourra me reprocher de ne pas connaître la galère, etc...bien que j'ai travaillé toutes mes vacances pendant mes études.
J'ai l'impression que ce débat est assez paradoxal: les gens se plaignent des lourdeurs françaises et de la mentalité des patrons mais ce sont ces mêmes personnes qui réclament la lutte contre la précarité et les bons salaires.
Comment demander à un patron d'embaucher s'il sait qu'il n'a pas le droit à l'erreur. Il faut savoir ce que l'on veut.
- Si on veut moins de chomage il faut accepter que une entreprise puisse s'en débarrasser plus facilement. Je ne vois pas comment on peut échapper à cette logique par de vrais moyens.
- N'y aurait-il pas une absence de remise en question de notre part? Sommes-nous tous sûrs que le droit est bien ce que nous savons faire (un 3e cycle ne veut pas dire que l'on est un juriste en puissance)? Il y a d'autres domaines où les JD pourraient trouver un emploi mieux payer
- Finalement, et c'est le point qui m'interresse le plus: quand on n'arrive pas à se faire embaucher on prend des risques on se relève les manches et on créé sa propre entreprise.
Nous avons la chance d'avoir une bonne culture économique, nous savons qu'il n'est pas si difficile que ça de créer son entreprise.
Il y a sur ce site de nombreux JD en recherche d'emploi, pourquoi ne se contactent-ils pas afin d'allier leurs compétences (juridiques ou non) et créer une entreprise.
Le coût de la création d'une entreprise est quasiment nul en france, les seuls véritables coûts sont l'assurance et le financement. Cependant la technique de la franchise est fait pour celà.
En conclusion : au lieu d'attendre le statut parfait qui vous donne argent + protection sociale+ sécurité de l'emploi soyez votre employeur et arrêter de faire du droit pour faire du droit.
Cordialement
de
Renaud
le Mar 04 Mai 2004 11:25
-
Renaud
- "Membre désactivé"
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d'accord avec guillaume sur la nécessité de se prendre en charge.
tout en sachant que le propos est à nuancer quanbt on sait que la plus part des créations d'entreprise se cassent la gueule au bout de 3 ou 5 ans....généralement lors des rappels URSSAF sur les 3 dernières années. Ah, le fameux forfait des 3 premières années....
mais on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. C'est tout le problmème de la souplesse de l'emploi et/ou de la protection de l'emploi...
Je ne suis pas sur qu'il faille raisonner de la manière suivante: le système de ce pays et mieux que celui-là.
il faut voir en focntion de votre projet: la création d'entreprise sera bien sur favorisée dans les pays de types libéraux. Maintenant, si vous recherchez un système efficace de protection social, ce sera un autre pays. Pareil en terme de salaire...
Pour les salariés, la belgique, la suisse et le luxembourg sont réputés payer plus cher. Cependant, le temps de travail n'est pas le même, la protection sociale est payée par le salarié en grande partie,...
tout cela rentre en ligne de compte. Tout dépend de ce que vous recherchez !!!!
de
guillaume
le Mar 04 Mai 2004 11:32
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C'est vrai que de nombreuses entreprises déposent rapidemment le bilan. Cependant les juristes qui connaissent et comprennent le système doivent pouvoir être de bons gestionnaires (le fisc ne fait pas de cadeaux, un bon juriste ne doit pas l'oublier).
C'est là encore un paradoxe : ce sont les personnes qui comprennent le moins le système qui osent le plus.
de
sev
le Mar 04 Mai 2004 11:39
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guillaume a écrit :arrêter de faire du droit pour faire du droit.
C'est justement la question que je me pose ...
Faut-il insister jusqu'au bout pour "faire du droit" parce que l'on a suivi des études de droit et que ça nous gêne d'avoir appris tout ça "pour rien" quitte à se retrouver dans une situation pour le moins précaire, avec un salaire décevant ou au contraire changer complètement d'orientation quitte à ne pas exploiter ses connaissances juridiques ....
Je vois beaucoup de gens autour de moi qui n'ont pas fait d'études du tout et s'en sortent très bien financièrement et autre, et j'avoue que c'est un peu décourageant ...
de
Hervé
le Mar 04 Mai 2004 11:43
- "Vétéran"
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Profession: Juriste
Je crois qu'arrêter de faire du droit pour faire du droit ça veut aussi dire teinter nos compétences juridiques de pragmatisme et les éclairer d'autres réalités de la vie économique et sociale. Notamment, prendre ne compte le critère juridique dans les décisions tout en maintenant une oeil sur l'objectif final.
Un jursite (qu'il soit avocat, juriste d'entreprise ou autre...) n'apporte de solution réellement pertinente à ses problèmes ou à ceux qui lui sont soumis qu'en ouvrant son regard aux autres et à leurs contraintes.
Quand les cons voleront, il fera nuit en plein jour...
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