Cet article est proposé par le nouveau Magazine "Liberalis"...
Avec ce nouveau numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner », « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.
(Découvrir / Savoir-faire) : Des horloges francs-comtoises traditionnelles aux horloges monumentales, retour sur une tradition bien ancrée de la région de Besançon.
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
Sous l’Ancien Régime, le haut Jura est une zone enclavée, avec un réseau routier défaillant, auquel s’ajoutent des conditions climatiques difficiles. Ces difficultés semblent avoir stimulé le dynamisme et l’esprit d’entreprise des habitants, qui ont conduit au développement d’activités comme la lunetterie, l’horlogerie, la clouterie, les lapidaireries…
Dès le XVIIe siècle, la région s’est en particulier spécialisée dans la fabrication d’horlogerie, dite de gros volume, réunissant les horloges monumentales, les horloges de parquet (les francs-comtoises) et les pendules.
Découvrons l’une des manufactures toujours en activité.
L’homme qui voulait maîtriser le temps…
Les horloges monumentales dont Philippe Lebru a le secret s’exportent dans le monde entier, grâce à des créations techniquement ingénieuses et volontairement subversives. Tout est parti du désir de revisiter complètement les lignes des bonnes vieilles horloges comtoises qui ne correspondaient plus vraiment aux goûts du jour. Et c’est logiquement à Besançon, ville natale de Victor Hugo, où l’utopie est une seconde nature et l’imagination règne, que se conçoivent ces géantes.
Parmi les créations récentes du bisontin, l’impressionnante horloge de la façade du lycée Jules-Haag de Besançon, qui a été le point d’orgue des célébrations des 90 ans de l’ancienne école qui a formé des générations à l’économie horlogère locale. Pour vous donner une idée, l’aiguille des minutes s’étend sur 12 mètres de long.
- « Aoy AmA » à Tokyo © Utinam
« Aoy AmA », la montagne bleue, du nom du quartier où elle est édifiée en plein centre de Tokyo, a été inaugurée en 2015. Culminant à 9 mètres du sol, mesurant 5 mètres de haut par 4 mètres de large, elle pèse une tonne, cette horloge trône sur la façade extérieure d’un concept store. Le cahier des charges était très strict, le mécanisme devait répondre à des normes parasismiques et être capable de résister aux typhons.
- « Aoy AmA » à Tokyo © Utinam
Autre géante, l’horloge de la gare TGV de Besançon /Franche-Comté, dont le sommet culmine à 11 mètres et qui pèse pas moins de six tonnes.
- L’horloge monumentale de La Chaux-de-Fonds © Utinam
Une autre, réalisée pour un grand joaillier new-yorkais, a été installée dans un palace de Doha, au Qatar.
Devant la gare de La Chaux-de-Fonds en Suisse, l’horloge monumentale a la forme d’une boîte de montre géante décomposée en quatre panneaux et est l’œuvre du designer Loïc Chatton, mais fabriquée dans les ateliers de Philippe Ledru.
- L’horloge de la gare TGV de Besançon /Franche-Comté © Utinam
Une autre réalisation composée de dix machines qui racontent l’histoire des lieux, a été installée à la Saline Royale d’Arc-et-Senans dans le Doubs, une ancienne manufacture destinée à la production de sel, construite sous l’impulsion du roi Louis XV, chef-d’œuvre de l’architecte visionnaire Claude-Nicolas Ledoux.
Symbole du Territoire, « La Marche du Lion » sonne comme l’héritage du Lion de Bartholdi. Cette sculpture horlogère géante rend hommage à la célèbre œuvre du sculpteur de la Statue de la Liberté à New York, qui trône à l’entrée de la citadelle. Elle est instalée à l’hôtel du département du Territoire de Belfort. Du sommet du crâne à ses pattes, mêlant design et horlogerie, le tout a été articulé de manière à recréer la démarche chaloupée du roi de la savane.
- « La Marche du Lion » © Utinam
Chaque horloge qui depuis 1993, sort de son entreprise « Utinam », est une expérience, une perception des relations uniques entre les individus et le temps, et atteste de la magie et de la sophistication de mécanismes brevetés au sein d’un design axé sur la sobriété et des formes singulières. La culture, la science et les prouesses techniques se combinent dans cet art unique.
L’entreprise a remporté le Grand Prix du Championnat de France Concours Lépine des inventions en 2005, puis la médaille d’or de l’horlogerie à l’Exposition internationale des Inventions de Genève.
Artiste, créateur, inventeur, designer… Philippe Lebru ne rentre dans aucune de ces cases. Son travail est en constante évolution, révélant la porosité des frontières entre les mondes de la création, les mécaniques d’art et de l’horlogerie moderne.
Une façon d’imposer et de réaffirmer le rôle fondamental de Besançon, comme capitale de l’horlogerie française.
Installé au cœur d’un palais Renaissance, le palais Granvelle, le musée du Temps qui retrace les grands moments de l’horlogerie bisontine, faisant dialoguer l’histoire de la mesure du temps et l’histoire de la ville, en est la parfaite illustration.
Utinam, 117 Grande Rue, 25000 Besançon
Informations : https://utinam.fr
Musée du Temps : 96 Grande rue, 25000 Besançon
Informations : www.mdt.besancon.fr
Photo en logo : Horloge géante pour IWC Schaffhausen par Utinam © Utinam