Ouverte à tous, la dixième édition de la fête du Droit s’est déroulée du 10 au 14 mars 2025 partout en France.
Cette fête initiée en mars 2016 par la Conférence des Doyens fut le début d’un succès d’humour et de bonne humeur...
Les événements de la Fête du Droit.
De façon générale, les facultés participant à l’événement sont libres des actions qu’elles initient dans le cadre de cette fête.
À l’occasion de l’édition 2025, deux concours ont été organisés : un tournoi national d’éloquence et un concours national de photographies.
La soirée de Gala et les finales a eu lieu le 15 mars 2025 à la Faculté de droit et des sciences politiques de Nantes.
Pour plus de détails, allez sur le site de la fête du Droit ou sur la page Facebook de l’événement.
Entretien avec Véronique Nicolas, Professeur, Droit privé et sciences criminelles et co-organisatrice de la Fête du Droit.
Véronique Nicolas : « Si la fête du droit s’adresse à tous nos concitoyens et non pas seulement aux universités ou aux juristes, il est indubitable que toute initiative en ce domaine d’une certaine ampleur et visibilité ne peut s’effectuer sans nos étudiants. Les facultés de droit sont donc au cœur de tout processus. Or, celles-ci ne représentent pas qu’un lieu d’enseignement de cette matière ou un faire-valoir de telle profession par rapport à telle autre.
Entrer en faculté de droit, c’est se laisser gagner par un nécessaire respect : respect d’autrui, respect des nombreuses valeurs maniées et mises en œuvre ou encore respect de la prise de conscience d’un utile équilibre entre réflexions intellectuelles et aération régulière de l’esprit ».
Comment est perçue cette fête du droit par le monde universitaire (doyens, enseignants, étudiants…), les professionnels du droit et le grand public (a t-elle un impact favorable sur la perception du droit) ?
« Nos moyens étant limités, il nous est difficile d’évaluer de manière scientifique et donc fiable la perception de la fête du droit. Toutefois, elle est désormais connue de plus en plus de personnes y compris au-delà des étudiants, lesquels sont rares à l’ignorer. Pour autant, il reste encore du travail à effectuer ne serait-ce que, chaque année, pour les entrants à l’Université.
Certaines idées n’émanent d’ailleurs pas des organisateurs de la fête du droit, mais des étudiants eux-mêmes au travers d’associations de qualité : que l’on songe aux concours de plaidoirie qui est repris, ces jours-ci, à la télévision. Nous sommes ravis que ces projets d’étudiants aient pris cette ampleur et ce sont eux qu’il convient de féliciter : nous n’avons fait que nourrir un peu plus, orchestrer et médiatiser ce qui existait de manière parfois encore parcellaire dans certains lieux.
Rappelons que l’objectif de la conférence des doyens est totalement altruiste. Nous sommes entièrement dévoués à nos jeunes. Loin de tout corporatisme, il s’agit de démontrer combien le droit est présent partout dans les vies quotidiennes comme dans toute entreprise, collectivité, association, etc… dans les moindres méandres. Nos étudiants ont vocation à trouver stages et emplois dans des domaines ou secteurs auxquels ils ne songent peut-être pas de prime abord. En tous les cas, sans eux, rien ne se ferait : ils sont donc, insistons encore, au cœur de tout dispositif, sans compter qu’ils seront vecteurs, demain, de la démonstration que le droit ne saurait faire peur mais être saisi par chacun pour améliorer les relations entre les individus, les sociétés, les groupements, etc… Le droit doit être conçu et appliqué comme une aide et non comme une entrave.
Quant aux professionnels du droit, leur participation à nos manifestations atteste de leur accueil favorable. Nul doute qu’un jour viendra où ils se joindront à nous pour réaliser, en interne, des prestations identiques ou proches.
Organiser la fête du droit, pour certaines facultés, représente aussi une manière de participer à la vie de la conférence des doyens des facultés de droit et de sciences politiques. Les étudiants comme les partenaires de facultés de taille moyenne ne sauraient être isolés ou moins évoqués.
Le principe d’égalité ne constitue pas un vain mot pour les juristes soucieux du respect de nombreuses valeurs, de principes directeurs humanistes et solidaires. Et ce dernier terme n’est pas innocent. L’esprit de la conférence des doyens se caractérise par cette solidarité, par ces liens tissés entre tous au-delà des mandats des doyens.
Lors de la fête du droit, loin de tout corporatisme, et parce que nous essaimons dans de multiples activités, entités, associations, sociétés ou collectivités, de véritables échanges ont lieu avec nos jeunes. Tous placés, quelques heures, dans un cadre moins formel, nous avons avec eux une liberté de parole accrue nous permettant aussi, à nous enseignants du supérieur, doyens, de tenter de mieux comprendre leurs préoccupations, leurs attentes, leurs espoirs légitimes afin d’y répondre de la meilleure manière possible ».